Forum de FilmDeCulte

1969. Chen Zhen, un jeune étudiant originaire de Pékin, est envoyé en Mongolie-Intérieure afin d’éduquer une tribu de bergers nomades. Mais c’est véritablement Chen qui a beaucoup à apprendre – sur la vie dans cette contrée infinie, hostile et vertigineuse, sur la notion de communauté, de liberté et de responsabilité, et sur la créature la plus crainte et vénérée des steppes – le loup. Séduit par le lien complexe et quasi mystique entre ces créatures sacrées et les bergers, il capture un louveteau afin de l’apprivoiser.

C'est ce qu'Annaud a fait de mieux depuis Stalingrad sans doute, de plus incarné en tout cas, notamment dans toutes les scènes avec les loups qui, par le biais d'un anthropomorphisme léger et d'une mise en scène grandiloquente dont la foi fait passer la pilule du premier degré (les formes dans les nuages, c'est limite), achèvent de faire de ce Wolf Totem une sorte de Disney live, en beaucoup plus violent.

J'imagine pas la réaction des enfants et de leurs parents qui les auront amenés voir le film en toute insouciance devant certaines scènes qui ne reculent pas face à une certaine dureté (de la part des hommes ou des bêtes).

Au-delà, si le récit de ce best-seller autobiographique - apparemment le livre le plus vendu en Chine après Le Petit Livre Rouge - reste assez classique, l'adaptation en livre d'images typiquement annaudien parvient à en faire une chronique épique d'un autre monde, la Mongolie de 1969, arrêtée dans le temps et dans ses croyances dans des divinités lupines.

En tout cas, c'est meilleur que Deux frères, son dernier "film avec des animaux qui essaie de renouer avec le succès de L'Ours".

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Avec plusieurs scènes où on voit des mongols faire tournoyer les louveteaux par la queue pour les envoyer dans le ciel et les laisser retomber sur la pierre.

Garde la pêche, Astrapi.

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Toi, ça se voit que t'as jamais lu Astrapi.

Au niveau de l'histoire et du propos, c'est assez indigent. On dirait que le film n'a pas de structure sénaristique, ça part un peu dans tous les sens et à la fin on sait pas trop ce qu'il a voulu dire.

Mais malgré ça, on passe un bon moment de cinéma. D'abord parce que c'est très bien mis en scène : les paysages sont magnifiques, les scènes d'action très efficaces, la musique est parfaitement utilisée, bref y'a un souffle romanesque indéniable. Ensuite, parce qu'Annaud est quand même doué en matière d'anthropomorphisme, à la fin tu t'identifies aux loups à peu près autant qu'aux indiens dans les western de John Ford

D'accord dans l'ensemble avec les critiques de Film Freak et Nada, sauf que j'ai plus apprécié qu'eux. Son meilleur film depuis l'Amant, son premier qui ne tutoie pas le chef d'oeuvre ? (pas vu Or Noir mais ça m'a donné envie)
Malus pour le titre français, ok ce n'est pas évident à traduire, mais bon le Loup-Totem, ça passe. Et c'est moins bateau.
En fait, comme pour Stalingrad, Sept ans au Tibet, l'ambition des intentions est rarement traduite à l'écran. Tout va trop vite et les dimensions humaines personnelles et communautaire sont survolées ou assénées par des sentences qui rendent, parfois, le film un peu lourd et/ou niais.
Mais parfois seulement, car la foi shamanique assumée passe super bien, pour moi en tout cas, je suis client de base (et puis, ya des louveteaux ! des louveteaux !!!). Certainement beaucoup par la beauté des paysages, des costumes, des loups mais encore faut-il un réal derrière (un chef op aussi) et JJA offre des plans splendides (notamment la rencontre de Cheng Zhen avec les loups) et une incroyable scène d'action (l'attaque des loups sous la tempête) qui m'a scotché à mon siège. Je ne vais plus souvent au cinéma, et je privilégie alors les films spectaculaires, mais j'aurais bien du mal à me souvenir quand j'étais aussi tendu. C'est violent, charnel, avec un vrai enjeu, carnage annoncée pour tous, déclencheur d'un futur nouveau carnage. Bien soutenue par la musique, comme le reste du film.
Puis le film suit son cours classique (avec quand même des touches hardcore mais pleinement justifiée) du côté humain mais contrebalancée par le destin de la meute qui bénéficie de toute l'empathie. J'étais comme un Mongol (huhu), à les craindre, les respecter. Et heurté par leur extermination finale, partie prenante d'une destruction plus gobale, culturelle et environnementale (l'une n'allant pas sans l'autre). Un parti pris peut-être limite pour certains a complètement marché chez moi mais me rend curieux (le choix du vieux couple, c'est crédible ? dans le film, c'est très beau) et la fin du chef de meute m'a faite chialer, plus que les adieux attendus. Abasourdi comme les personnages.
Le film limité à ses scènes lupines est un chef d'oeuvre.
Mais côté humain, ça pêche. La voix-off, hasardeuse et frustre, n'aidant pas (ça sent la voix ajoutée a posteriori, elle sert pas à grand chose). Les acteurs sont bons et les relations intéressantes (chouette histoire d'amour), pas si fonctionnelles que l'histoire pouvait le faire craindre mais survolées. Le héros est quand même à baffer et on comprend mal comment il est encore toléré ou non par les Mongols. C'est dit mais ne se ressent pas. Puis le traitement du chef mongol est vraiment sacrifié alors qu'il y a des idées derrière son destin et décisions, il n'en reste que le vieux sage initiateur mais impuissant face à la modernité. Pareil pour le pote. Il n'y a finalement que le chef d'administration qui m'a vraiment ému. Il manque sûrement 5-10 mns au début et à la fin qu'il aurait fallu consacrer soit aux loups, soit aux hommes (finir sur un carton comme ça, avec cette typo dégueu, c'est pas permis, et puis JJA a abandonné ses déroulés esthétisants, c'est pas que c'était renversant mais ça faisait signature, les Chinois ont dû voir celui de Minor ; la scène de cul aussi, c'est dommage, il est fort pour ça).
J'imagine que c'est dans le livre d'origine mais ça fait aussi du bien de voir dans un film chinois à gros budget de quoi critiquer, vite fait mais quand même, et sans manichéisme non plus, la modernisation du pays. Intéressant d'ailleurs qu'ils fassent une co-prod sur un tel best-seller. Marrant aussi quand on sait que JJA a été interdit de séjour dans le pays (ça va pas arranger son melon).
Globalement conquis. Au nuage du début, j'ai eu peur. Celui de la fin, je l'ai trouvé simplement beau.
Du coup, j'aimerais voir, après avoir abandonné l'idée, un JJA assumant pleinement une fresque de 3 heures. Même déception, moindre (sans doute parce que je n'attends plus grand chose) que pour Sept ans au Tibet et Stalingrad, j'adore des idées, des scènes mais je n'adore pas le film. A rester le cul entre deux chaises, il est toujours aussi frustrant.
Envie de revoir Dersou Ouzala, tiens.

Bon, je trouve à mon tour qu'il y a une indéniable efficacité dans tout ça, un truc devenu un peu rare d'ailleurs, dans son absence complète de velléités auteuristes. Il y a des choix un peu violents (les dessins de nuages dans le ciel, l'anthropomorphisme gratos du vieux couple de loup là...), d'autres étonnamment réussies (la profondeur des grandes steppes fonctionnant très bien avec la 3D, le caractère des persos bien cerné en peu de traits), et puis des choses faciles mais immanquables (un film avec des louveteaux, vas-y pour rester de marbre).

Ce qui me frappe malgré tout, c'est l'espèce de surcouche d'anonymat forcené, jusque dans la photo chatoyante en mode automatique, qui étouffe l'ensemble. On est même plus dans l'humble travail d'artisan, là, mais vraiment dans un truc qui semble tout faire pour ne jamais percer un peu ce vernis lisse. Il y a peut-être des traces de grosses prods chinoises, mais sans doute plus simplement un horizon de film familial très castrant, de divertissement à mener dans les formes - un peu comme ces musiques orchestrales propres sur elles, impeccables, et à l'anonymat si usant, qui résonnent dans les rues de Disneyland. Par exemple, la scène d'attaque dans la tempête, au-delà d'être claire et bien menée (et ce n'est pas rien, c'était pas gagné vu le bordel), offre certaines ouvertures absolument saisissantes : les loups qui apparaissent dans le halo blafard de la torche, tiens. Comment, à partir de cette base là, ne peut-on pas avoir envie d'explorer le potentiel d'une telle scène - son côté hallucinatoire, ou cauchemardesque, ou sadique, ou tragique, ou hagard, que sais-je ? La dramatisation proprette, la péripétie reine, main dans la main avec la musique pépère de James Horner, garde quoiqu'il arrive le cap de la scène à rondement mener, les yeux bien fixés sur le propos déclamé d'un scénar didactique. Et laisse l'impression un peu désagréable, malgré le spectacle assurément savant, et malgré quelques moments touchants, d'un film qui au fond n'a rien à dire.

Quelle horreur, ce film.
Je ne suis pas allé au bout, j'ai vraiment pas pu. Visuellement c'est joli, certes, mais voir des loups se faire massacrer toutes les trente secondes, c'est bon quoi.

Il fait partie des films que je décide de voir en n'ayant aucune info dessus, pour ne pas me gâcher. Et, pour le coup, j'aurais aimé en savoir plus avant.

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En voilà une agréable surprise ! Je ne m'y attendais plus réellement de la part d'Annaud. A quand remonte le dernier film que j'ai apprécié du Monsieur..............

Cela fait plaisir de voir un film d'aventure à l'ancienne, visuellement réussi, bonne musique, superbe photo,très bien monté ( et c'était une sacrée gageure dans certaines scènes), toujours fluide mais surtout sans aucun tic d’esbroufe dans la réalisation. Un boulot d' un brillant artisan ce que pour moi a toujours été Annaud. Un mec qui fait formidablement le job sans pour autant que je sois incapable de dégager quoi que ce soit de personnel dans sa réalisation. Je ne vois rien de commun entre le nom de la rose, l'ours, la guerre du feu, ce dernier film d'un point de vue identité visuelle si ce n'est un sacré savoir faire.

Parce que encore une fois derrière la simplicité apparente de la réalisation, le tournage n' a pas dû être facile. Il a des scènes, je ne sais même pas comment il a pu les tourner ( l'attaque des chevaux de nuit).

D'ailleurs cette scène d'attaque des loups la nuit avec le final des chevaux gelés dans le lac est une des scènes m'ayant le plus marqué dernièrement ( certes je vois bien moins de films qu'avant).

Alors le film a des défauts comme une voix off inutile ne servant qu'à surligner le coté adaptation d'une " histoire vraie ou encore le personnage humain principal un peu trop niais.

Cependant, cela est compensé pour moi par tout le reste. Notamment le fait que le film soit centré sur les humains et non les loups. Je craignais un ours bis ou on suivrait les loups auxquels on s'efforcerait de donner un côté humain. C'est finalement très peu le cas ici.
J'apprécie aussi grandement que le film ne tombe pas dans un côté trop gentil. On tue les animaux et ceux là nous le rendent bien. Annaud évite aussi le traditionnel cliché qu'on a vu et lu dans tant de films et livres : la bête sauvage élevé par un humain qui s'attache à lui jusqu'à devenir son meilleur ami. Annaud nous évite aussi le loup rendu à l'état sauvage qui suit encore l'humain et le sauve ( comme dans croc blanc ou l'appel de la forêt). L'attachement est ici à sens unique. L'homme aime son loup mais ce dernier n' a qu'une envie retrouvé sa liberté.

Enfin, je craignais que le film, production chinoise, soit une hagiographie du régime communiste chinois. Il n'en est rien et je suis même surpris que le film ait été accepté en l'état.

Bref un film que je regrette d'avoir loupé sur grand écran 4.5 à 5/6