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C'est sûr que Horizons lointains n'a absolument pas été pris pour son couple star...

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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Le plus juste serait d'évoquer l'importance médiatique prise par le festival. Je ne sais pas si c'est la conjoncture ou justement cette ouverture à un cinéma plus grand public, mais il est beaucoup plus facile de "vendre" une couverture de Cannes aujourd'hui qu'il y a cinq ans, je peux te le garantir.

Après est-ce grâce à Frémaux ? Je ne sais pas. Je me sens assez proche de ses goûts donc je n'ai pas trop à me plaindre de ses sélections, j'ai d'ailleurs l'impression qu'Un Certain Regard porte plus sa patte, alors qu'il fait de grosses concessions pour la compétition. Sur le besoin de renouvellement, en revanche, je te rejoins davantage. Si j'arrive à prédire grosso modo la sélection cinq mois à l'avance, c'est que l'algorythme de Frémaux est devenu plus prévisible, et que sur certains continents, l'Asie notamment, ce sont toujours les mêmes bien qu'il s'en défende.

Et l'homme était très sympa quand je l'ai rencontré, et très sympa sur Twitter (pour ce que ça vaut).

Le méchant c'est lui :

L'ennemi des cinéphiles

Ca reste des solides divertissements, réalisés par des réalisateurs assez reconnus, voire même prestigieux (Scott, Schrader, Waters, Raimi, Eastwood). C'est pas "Chromophobia".

La différence, c'est que Frémaux va te prendre les films que tu cites pour les passer avant la clôture hors compétition ou même en compétition.

Non, je t'assure que j'ai checké à fond toutes les sélections depuis 30 ans, et s'il n'y a évidemment pas des chefs-d'oeuvres partout, il n'y avait quasiment pas d'aberrations ou de films vraiment honteux. Les choix étaient plus pointus, pas toujours "grand public" certes, mais Gilles Jacob avait toujours voulu faire de Cannes un festival d'artistes sans aucun compromis : c'était le but...
Frémaux a certes voulu rendre le festival plus populaire : l'intention est louable, mais au final, je trouve ça terriblement maladroit, car il est devenu trop dépendant des médias et du marketing, ça s'est refermé comme un piège et c'est pourquoi les mauvais choix se multiplient ces dernières années.

Mouais, l'an passé c'était pas folichon mais Venise non plus...

Oui, mais si c'est pour mettre "La Conquête" ou Jérome Salle en H-C, c'est pas la peine.
Bon, plus sérieusement, je dis pas que tout ce qu'a fait Frémaux est nul. Le bilan depuis 12 ans est même plutôt satisfaisant, c'est juste le sentiment que cette volonté de mettre dans le même panier films populos et films pointus a peut-être desservi la cohérence globale de Cannes. La preuve : tout le monde veut être en compétition (sauf Woody), et du coup, y a un certain risque que certains boudent Cannes à cause de ça. Le marketing semble parfois prendre le dessus sur la qualité artistique.

Quand on veut rendre la sélection officielle aussi grand public, faut pas s'étonner que les films radicaux qui témoignent d'une vraie prise de risque se fassent bien casser par une presse ignorante (surtout les italiens).... On peut pas faire plaisir à la fois à Paris-Match et aux Cahiers du Cinéma... Ca ne me dérangeait pas que le cinéma hollywoodien reste H-C pour le glamour pendant que la Compétition reste très auteurisante. L'erreur a été de tout mélanger à mon sens.

Puis, y a surtout un évident besoin de renouvellement.... Quand Paolo Sorrentino est sélectionné cinq fois d'affilée, t'en peux plus !

C'est là à mon sens que tu fais une erreur. Les deux principaux sponsors de Cannes sont une marque de cosmétique et une chaine cryptée qui avait Ariane Massenet pour parler cinéma... Et il est plus important pour le Festival que Paris Match et son million de lecteurs par semaine couvrent bien la manifestation face aux Cahiers et ses 10 000 lecteurs mois. Et le film préféré de 2011 du critique PM le mag était... le Sorrentino.

Après je trouve vraiment que le procès est facile. Il a quand même osé Costa, Garrel, Breillat, Bonello et de nombreux auteurs très Cahiers. Et justement tu ne peux pas prendre dix films radicaux sur vingt sous peine de faire fuir la presse grand public.

Pour la Conquête/L'Ordre et la morale, je suis d'accord avec toi, en revanche, même si la réaction de Kassovitz est infantile.

J'ai fait le même exercice avant de te répondre, et même dans les années qui ont été reconnues ici parmi les meilleures, il y a bien des "films qui n'ont rien à foutre là". Le problème avec toi n'est pas de savoir si c'était mieux avant, mais d'être comme d'habitude face à un mur qui t'affirme qu'aujourd'hui c'est nul et qu'avant c'était génial. Ca va bien deux minutes.

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Tous ne sont pas "solides", certains se sont d'ailleurs fait laminer par la presse. Quant aux réalisateurs prestigieux, tu confirmes donc ce que je disais (puis Waters, Raimi ou Schrader prestigieux, laisse moi rire).

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Lui seul suffit à me faire détester Cannes à la télé pendant tout le festival.

J'ai pas été aussi binaire que tu le dis.
On se comprendra jamais en fait, tu sais aussi qu'on n'a pas du tout les mêmes goûts alors bon...

c'est l'avantage d'être au Festival, ne pas se le farcir.