Le troisieme tome de
Yapou, bétail humain est sorti il y a quelques semaines.
Pour ceux qui n'ont pas lu les deux premiers volumes :
Yapou se déroule au XLème siècle de notre ère ; l'Univers est dominé par un empire humain ; au sein de cet empire, les femmes dominent les hommes et ont hérité de tous les caractères masculins, exerçant seules le pouvoir politique ; toute la société est construite sur une hiérarchie raciale stricte avec au sommet les femmes blanches et blondes aux yeux bleus, puis les blancs châtains ou bruns, puis les noirs, puis enfin les
Yapous, c'est à dire les descendants jaunes des Japonais - or l'ouvrage a été écrit par un Japonais... Ces Yapous sont élevés, modifiés génétiquement, castrés et modelés pour devenir qui un esclave humanoïde, qui un objet sexuel, qui un
meuble viandeux, etc... Toute l'économie est organisée autour du recyclage de la merde et de l'urine des femmes blanches, qui servent de nourriture et de boisson aux esclaves ; des
Yapous spéciaux, les
seetens, servent de toilettes vivantes et recyclent ces excréments.
Le pitch : lors d'un voyage temporel, une femme blanche du quarantième siècle débarque dans l'Europe des années 1960. Elle tombe sur un couple formé d'un Japonais et d'une Allemande, et les ramène dans son époque future ; la femme blonde va rapidement s'agréger à l'élite universelle du XLème siècle, alors que son mari deviendra un
Yapou, après avoir été castré.
C'est un des ouvrages les plus dérangeants que j'ai pu lire ces dernières années. Il a été publié en 1956, et selon le traducteur français "tous les Japonais cultivés" le connaissent. Mishima le considérait comme l'un des plus grands livres de l'époque.
C'est tout simplement insane, impie. Le livre a reçu le Prix Sade 2006.
Dans le second volume, toutes les implications sexuelles de l'histoire sont développées, alors que dans le premier volume elles n'étaient que suggérées ( comme dans cette scène où l'héroïne baise son ancien mari dans la bouche avec un faux pénis de chair ). Là, ça va très loin ; tout un folklore sado-masochiste existe d'ailleurs au Japon autour de cet ouvrage.
Le traducteur a du faire des choix, dans un texte qui fourmille d'anglicismes et de néologismes - la lecture n'est pas toujours agréable à cause de la précision encyclopédique de l'univers décrit. Mais le résultat est globalement assez bon.
MUST READ.
Copié collé d'un compte rendu fait sur un autre forum.