Forum de FilmDeCulte

(work in progress, modifications à faire J'essaierais peu à peu d'intégrer des résumés et de brefs avis.)


Topic pour parler de l'homme, de ses innombrables oeuvres, et s'informer des sorties françaises, c'est ici.

Tezuka Osamu (03/02/1928 - 09/02/1989) est un auteur extrêmement prolifique dont on commence juste à entrevoir l'envergure en France.


Voici la liste de ses mangas parus en France :
1996
Astro Boy, Glénat, 12 vol. (publication arrêtée) [sens occidental]

Le Roi Leo, Glénat, 3 vol. (série complète) [sens occidental]

Blackjack, Glénat, 12 vol. (publication arrêtée) [sens occidental]

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1997
Bouddha, Tonkam, 8 vol. (série complète) [sens occidental]

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1998
L'Histoire des 3 Adolf, Tonkam, 4 vol. (série complète) [sens occidental]

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2000
Le Cratère, Tonkam, 2 vol. (série complète) [sens occidental]

Phénix l'oiseau de feu, Tonkam, 11 vol. (série complète) [sens occidental]

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2003
Ayako, Delcourt, 3 vol. (série complète) [sens japonais]

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2004
Blackjack, Asuka, 17 vol. (en cours, 8 vol. dispo) [sens japonais]
Nouvelle édition au formant bunko & nouvelle traduction

La Vie de Bouddha, Tonkam, 8 vol. (en cours, 3 vol. dispo) [sens occidental]
Nouvelle édition en format moyen, avec couverture rigide, nouvelles illustrations de couverture, et pages en couleur (nouvelle traduction ?).

L'Histoire des 3 Adolf, Tonkam, 4 vol. (série complète) [sens occidental]
Réédition, avec couvertures légèrement différentes

MW, Tonkam, 3 vol. (série complète) [sens occidental]

Nanairo Inko, Asuka, 5 vol. (série complète) [sens japonais]

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2005
L'Arbre au soleil, Tonkam, 11 vol. (en cours, 2 vol. dispo) [sens occidental]

Barbara, Delcourt, 2 vol. (série complète) [sens japonais]

Princesse Saphir, Soleil, 3 vol. (série complète) [sens japonais]

Unico, Soleil, 2 vol. (série complète) [sens occidental]
Série à l'origine en couleurs mais éditée volontairement en n&b par Soleil. C'est un peu (beaucoup) dommage.

Vampires, Asuka, 3 vol. (série complète) [sens japonais]
N.B.: Si la fin du vol.3 vous surprend, c'est normal : Tezuka n'a jamais pu terminer cette série.


+ Kirihito, L'Enfant aux trois yeux, Noman, Metropolis

À noter également, chez Casterman, Osamu Tezuka - biographie 1928-1945, réalisé par Tezuka Productions.


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Planning de sorties :

À VENIR !

Courant 2006 Les Enfants de Saphir (1 vol.), Don Dracula (3 vol.) et Triton des mers chez Soleil, Dororo chez Akata/Delcourt, et une nouveau titre chez Tonkam, Shumari.
[merci à Boubakar]

Le site officiel Tezuka Osamu World, vraiment très bien fichu, propose quantités de choses sur l'univers de l'auteur. Une version en anglais est disponible !

Alors toi, t'es encore plus occupé que moi aujourd'hui.

Héhé, tu ne crois pas si bien dire ! (je n'ai fait que le copier en vitesse le message que j'avais fait il y a un moment sur dvdclassik)

Jamais lu, vaguement suivi la série le samedi après-midi *ce héros du futur qui nous fait vivre de vraies aventuures* C'est indispensable ?




Une série mineure, ça ne vaut pas Le Roi Lion de Disney et je n'ai pas trouvé tant de similitudes, à part le perroquet et le nuage en forme de lion. Le film est chiant.




Tout lu dans une version pirate. C'est inégal d'un tome à l'autre, mais certains épisodes dépotent bien. En fait ça devient véritablement intéressant quand les histoires reviennent sur le passé de Black Jack. Et une histoire m'a rappelé le pitch de Blink, le machin avec Madeleine Stowe.




Pas totalement convaincue, quelques baisses de régime en chemin, je voyais ça différemment... Beaucoup moins vertigineux que Phénix.




Magistral, même si les vilaines jaquettes et le format ne font pas DU TOUT envie. C'est quoi ce travail de cochon ? Niveau graphisme et découpage, Tezuka est au top.




Une bonne introduction à l'oeuvre de Tezuka (la toute première nouvelle du tome 1 ferait d'ailleurs un excellent court métrage).




ABSOLUTELY FABULOUS. A lire dans l'ordre pour quintupler les effets secondaires, il faut s'accrocher, le début est assez austère, surtout si le graphisme et les digressions vous rebutent, mais le tome 2 fracasse tout, le tome 5 est EXTRAORDINAIRE et la suite réserve quelques formidables tournis. A lire d'urgence.




Tezuka n'y va pas de main morte avec le destin de la petiote. D'une outrance toute poétique et heureux soit ton compte en banque, il n'y en a que 3.




Edition plus soignée, mais mon dieu, encore plus petit le format ? Et c'est quoi cette reliure de merde ?




Et pourquoi pas Phénix à la feuille d'or ?




Encore ? L'édition anglaise est magnifique. Sales jaquettes, mais intérieur classe.




Tezuka versant excessif. Du costaud, pitch de folie comme d'hab hein.




J'aime beaucoup les éditions Delcourt, là j'ai acheté les yeux fermés, mais ça me laisse perplexe.




C'est si neuneu que ça ? ça me tentait bien pourtant.





AH BIEN ! Les titres que j'attendais.

Et un peu de promo. Arrêtez d'offrir le dernier Astérix !! *je conseille Le Domaine des Dieux*


OSAMU TEZUKA, 20 000 VIES ET DES POUSSIERES





La sortie tardive de Leo, roi de la jungle (long métrage de Yoshio Takeuchi) ne rend pas vraiment justice à l'extraordinaire créativité d'Osamu Tezuka. Figure de proue de la bande dessinée japonaise, Tezuka est un homme à superlatifs, un farouche compétiteur dont l'imagination et l'impertinence n'ont cessé d'étonner en cinquante ans d'activité. Jusqu'à son dernier souffle, l'homme au béret a continué de livrer en temps et en heure les planches de ses intrigues rocambolesques. Si la bouille ronde de ses personnages, largement inspirée de Disney, peut rebuter les pointilleux du dessin réaliste, l'ampleur, le dynamisme et le rythme effréné de ses récits ne laissent pas indifférents. Tezuka s'intéresse à tout, tout le monde, tout le temps. Profondément humaniste et certainement pas manichéenne, son oeuvre recèle de véritables trésors. En France, les traductions affluent et la joyeuse effervescence n'est pas prête de s'arrêter.




LA RUE VERS LES CRAYONS

Osamu Tezuka n'a pas volé son sobriquet de "Manga no Kami-sama" ("Dieu du manga"). Les chiffres parlent d'eux-mêmes: à 17 ans, alors qu'il entame sa carrière de dessinateur professionnel, Tezuka a déjà 3000 pages de bandes dessinées derrière lui. En une vie, l'homme a crayonné et encré près de 150 000 planches, révolutionné l'industrie du dessin-animé japonais, disséqué tous les genres, collectionné toutes les distinctions possibles et imaginables. D'une curiosité insatiable, Osamu Tezuka s'est dès l'enfance démené pour entretenir sa passion. Son père est lui-même un lecteur vorace, sa mère une amoureuse des pièces de Takarazuka, célèbre troupe théâtrale uniquement constituée de femmes. Princesse Saphir et ses jeux de confusion sexuelle (une fille déguisée en garçon) naissent de là. Sitôt la guerre terminée, Tezuka signe dans une maison d'édition. A 19 ans, il publie son premier best-seller, La Nouvelle Ile au trésor. A 21 ans il termine Metropolis (adapté au cinéma par Rin Taro). A 26 ans, il devient le dessinateur le mieux rémunéré du pays. Pendant ses années les plus hystériques, il ne dort que quatre heures par nuit et répond aux exigences drastiques de trois-quatre séries sur le feu. Décédé en 1989, à l'âge de 61 ans, Tezuka laisse trois titres inachevés, Ludwig 8., Gringo et Neo-Faust, mais surtout une bibliographie à faire pâlir d'envie n'importe quel "mangaka" chevronné (en japonais, "dessinateur de bande dessinée"). Au-delà du Livre des records et des statistiques un peu barbares, c'est la modernité et l'intelligence de l'oeuvre qui continuent d'émerveiller.




24 IMAGES

En France, Osamu Tezuka fait l'objet d'une rétrospective express. Les sorties décalées de La Légende de la forêt et de Leo, roi de la jungle bousculent l'image obsolète et passablement brumeuse de ses séries télévisées. Les éditeurs de mangas profitent de l'engouement des néophytes pour se disputer ses recueils les plus connus. Les oeuvres de jeunesse (Astroboy, Le Roi Leo) côtoient les anthologies ambitieuses (L'Histoire des 3 Adolf, Bouddha, Phénix), les séries fleuve (Black Jack, Princesse Saphir) et les parenthèses plus marginales (Ayako, MW, Vampires, Nanairo Inco, Le Cratère...). La ligne est claire et appétissante, les personnages élastiques obéissent à des archétypes, mais leur tempérament ne se plie à aucune convention. D'une série à l'autre, les mêmes visages réapparaissent dans un contexte différent. Les héros se dédoublent, se réincarnent, mènent plusieurs vies parallèles et Tezuka affectionne tout particulièrement les figures paternelles (Moustache dans Metropolis et Le Roi Leo, Saltahiko dans Phénix et Black Jack). Admirateur de Walt Disney et de Max Fletcher, le dessinateur se passionne pour le cinéma dont il décortique patiemment la mécanique. Si les découpages affûtés et sans cesse renouvelés de ses bandes dessinées font preuve d'une incroyable inventivité, c'est grâce aux innombrables videos que Tezuka dévore pendant ses heures de répit. Les personnages bondissent hors de leurs cases étriquées, les mouvements sont jaugés sous tous les angles; la mise en page est proprement renversante.




LA FOIRE AUX IMMORTELS

Volontiers pédagogue quand il retranscrit la vie de Bouddha ou choisit d'ancrer ses fictions dans un terreau historique (L'Histoire des 3 Adolf, Ayako), l'éternel boulimique s'intéresse notamment à la science et à la perversité de la nature humaine. Tezuka a mené à terme ses études de médecine. Enfant, il échappe de peu à l'amputation de ses bras. La gratitude et l'intérêt envers la profession donneront naissance à Black Jack, le chirurgien de l'impossible, l'orphelin défiguré qui vient en aide aux cas les plus désespérés. Tezuka n'est pas à une extravagance près, ses héros sont parfois dotés d'aptitudes abracadabrantes (l'insensible et démoniaque Michio Yuki de MW), ou chargés d'un passé monstrueux (Ayako, seule face à une famille de dégénérés). Mais les ambivalences et les dilemmes exarcerbés ne sont que les réponses anxieuses d'un auteur attentif aux sujets d'actualité et aux dérives de ses contemporains. S'il devait ne rester qu'un chef-d'oeuvre, ce serait sans doute Phénix. La vertigineuse odyssée de l'oiseau de feu, capable d'offrir l'immortalité à quiconque réussit à l'attraper, sublime toutes les marottes de Tezuka. En 18 volumes, le maître déploie sa virtuosité au service de l'infiniment grand (la vie extraterrestre) et l'infiniment petit (les destins individuels). Les âges, les époques entrent en collision, les robots se découvrent une humanité, les hommes-loups défient les lois spatio-temporelles. "Un jour de l'an 2482, un jeune homme fit une chute mortelle, en tombant de son engin volant (...) Viscères éclatés, os brisés, le corps disloqué, le garçon était évidemment mort sur le coup... On évacua le cadavre et puis... Ce fut le néant." (Phénix, tome 5). Pour Tezuka, ce n'est que le début.

Jamais lu non plus Astro Boy. Pendant plusieurs mois j'avais hésité à acheté toute l'édition Glénat en occaz qui me faisait de l'oeil dans une boutique, malheureusement je n'ai jamais cédé, maintenant c'est introuvable.


Le film m'a fait versé quelques petites larmes, même si je reconnais que c'est bancal sur certains points. Jamais lu le manga (mais pourquoi j'avais pas assez de thunes pour acheter ça quand c'est sorti ?!)


Je n'ai pas lu au-delà de ces 12 volumes (je suis en retard dans la réédition), mais j'aime absolument toutes les histoires.


J'adore de bout en bout. Et pourtant, la foi, tout ça, c'est pas forcément ma tasse de thé. Mais le côté épopée, la foule de personnages tous hauts en couleurs, le trait, le découpage, la profondeur de cette histoire, me touchent énormément


Travail de cochon, oui, mais je préfère ça à l'édition anglophone (américaine je suppose).
Et oui, c'est une oeuvre magistrale de plus à l'actif de Tezuka.


Oui, à lire d'urgence, mais, problème, certains volumes sont de plus en plus dures à trouver...
As-tu vu la série TV animé qui en a été tiré il y a peu ? Tous les volumes ne sont pas adaptés, et la réalisation (100% ordi) laisse parfois à désirer, mais c'est très sympa à voir. Le générique de début est magnifique.
Et normalement, d'ici peu, le film Phénix 2772 devrait sortir en DVD chez nous.
À noter aussi que Kon Ichikawa en a fait un film (je me demande ce que ça peut bien donner ).


C'est pas seulement pour le compte en banque que c'est bien : c'est vraiment déchirant comme histoire, d'une certaine manière heureusement que ce n'est pas plus long.


Boh, c'est sympa le format bunko ! OK il y a un problème au niveau de la reliure, chez Asuka (en comparaison, pour L'Ecole emportée, en format bunko chez Glénat, les pages ne se décollent pas du tout) mais l'édition est excellente e-dehors de ça.


Bouddha était en rupture de stock, Tonkam a décidé de faire une nouvelle édition, plus classe, respectant les planche en couleurs... et donc forcément plus chère.
Si j'avais un compte en banque suffisament rempli, je me jetterais sur cette nouvelle édition.


Les 3 Adolf était en rupture de stock, Tonkam a légèrement changé les jaquettes (que je trouve encore moins bien que les précédentes), je ne sais pas s'il y a eu des modifs à l'intérieur.


Excessif, c'est le moins qu'on puisse dire. Enchaîner ça avec Unico ou Princesse Saphir, c'est à se demander si c'est bien le même type qui tient le pinceau.
Scénario une fois de plus excellent, mais très noir, très pessimiste, avec une variation du personnage "Rock" en plus détestable encore (meme dans Vampires, Rock est sympa en comparaison).
Beaucoup de lecteurs, amateurs de Tezuka ou non, ont détesté MW. Perso, encore une fois, j'adore.


C'est effectivement très étrange, et en plus Tezuka modifie un peu son trait pour cette histoire sur les déviances, la folie, la création. Ce que j'en ai lu, j'aime bien, mais c'est vrai que c'est très bizarre.


Hmmm je ne trouve pas. C'est effectivement assez naïf, dans son trait et son histoire, mais il ne faut pas oublier que c'est destiné aux enfants, encore plus au petites filles.
Ce serait en quelque sorte le manga fondateur du "shojo manga".

J'ai comaté tout le long, donc je ne devrais pas en parler *shhht*... mais il paraît que la fin était belle.




Il y a 18 tomes en tout je crois. Ce qui me fascine, c'est quand même cette faculté à pondre des histoires, à grossir un point de départ et à l'alimenter, indéfiniment. Et j'aime bien quand Black Jack s'auto-opère dans la nature.




J'ai trouvé la réflexion plus limpide et plus poussée dans Phénix. Mais je l'ai lu il y a longtemps, en suivant le rythme d'impression, du coup j'en ai peut-être une vision trop éparpillée.




C'est dommage ça... J'espère qu'ils vont le rééditer.




Pas vu la série télé, je ne suis plus du tout au courant de ces choses-là... J'y jetterai un oeil à l'occasion. Wild Side devait distribuer le film en salles. Je réserve le DVD !!




Ah tiens, une lointaine news sur Monster :
New Line vient d'acquérir les droits du manga et best-seller Monster de Naoki Urasawa. Traduit en français par Kana, vendu à plus de 25 millions d'exemplaires au Japon, ce phénomène éditorial de 18 tomes retrace les trépidantes aventures du neurochirurgien Kenzo Tenma, dans l'Allemagne des années 80. Promis à un brillant avenir, Tenma est confronté une nuit à un épineux dilemme: sauver le maire de la ville ou sauver un orphelin d'une mort imminente? Il choisit l'enfant. Sa vie bascule aussitôt; en sauvant une victime innocente, Tenma a libéré un monstre. Neil Kaplan, Pen Densham et John Watson de Trilogy Entertainment produiront le film, de même que l'éditeur japonais de Monster, Shogakukan (également éditeur de Pokémon).




Bliss ça peut te plaire !




Et comme ça se lit vite.




C'est justement ce qui m'intéressait, je mettrais bien la main sur Versailles no Bara *tiens*

Oui c'est absolument ahurissant cette imagination qu'il pouvait avoir ! Le principe d'histoires en épisodes indépendants est le même avec Nanairo Inko, L'Enfant aux trois yeux, ou encore Barbara, et pour le moment, je n'ai JAMAIS vu une seule histoire qui soit une redite d'une autre.
Plus j'avance dans la découverte de l'oeuvre de Tezuka, plus je trouve ça fascinant.


Oui, j'ai le souvenir d'un épisode où il se met dans une espèce de "bulle" stérile pour pouvoir s'opérer dedans, en plein milieu de la nature, avec des coyotes qui s'approchent de plus en plus...


C'est peut-être idiot, mais ça je ne veux même pas en entendre parler... *tout comme de l'adaptation live d'Akira par Pitof, mais ça non plus pitié n'en parlons pas*


La précision qui tue !


Oh ça c'est vite acheter, il doit y avoir quelque chose comme quatre volumes... de 700 pages.

BARBARA, de Ozamu Tezuka, deux tomes chez Delcourt
Je connais pas très bien Tezuka mais je sais depuis Ayako qu'il n'est pas seulement l'auteur de manga pour enfants type Astro ou Prince Norman (qui sont bien tout de même hein). N'empêche je suis toujours impressionné par la grande perversité dont il est parfois capable. Alors même si le ton d'ensemble de BARBARA est plus léger que les tréfonds noir c'est noir dont il a déjà fait preuve, certains aspects bien pervers de ces deux livres sont assez étonnants. Sexuellement ou non, plusieurs passages frappent par leur tonalité transgressive et assez cash, du genre :



On suit les aventures de Yôsuke Mikura, auteur de livres qui marchent bien mais qui passe par une période de manque d'inspiration. Il fait la connaissance de Barbara, jolie sdf soiffarde qu'il accueille chez lui, sentant que l'inspiration pourrait lui revenir à son contact.

L'histoire est dans son ensemble placée sous le signe de l'inconstance, du glissement et du changement. C'est d'abord dû au fait que le récit est sorti en épisode en 1973-74 dans la revue Big Comic, et que l'histoire et les personnages ont évolué en fonction des réactions des lecteurs. Mais aussi parce que le sujet de tout ça est l'art ou la création, l'inspiration et la capacité à sentir son époque. On est donc dans le registre des sentiments, des pulsions, des désirs et du fantastique, ce qui fait que Barbara peut passer de Hippie alcoolique à muse puis à sorcière, de petite fille perdue à femme fatale, changer même de nom et de caractère tout en restant au fond là même, c'est à dire le centre et la source de toute énergie créatrice, le point de départ et d'arrivée du récit, l'enjeu principal des questionnements sexuels et artistiques de Misuka.
Le mouvement et la variation sont d'ailleurs des points importants dans le style de Tezuka, qui depuis longtemps se permet de dessiner des personnages très cartoon dans des décors réalistes, passe d'un trait simple à une profusion de détails d'une case à l'autre, mélange humour, érotisme, mythologie et mysticisme sans jamais perdre en cohérence et en unité au bout du compte.

Par exemple là où dans les mêmes cases on voit une ville très simplifiée sous un ciel proche de l'estampe :



BARBARA est une histoire qui commence par aller dans tous les sens, semble se chercher, gagne de plus en plus en dynamisme et en cohérence pour finalement, sous des allures un peu bizarres, s'imposer comme une oeuvre cohérente et profonde.

Et comme c'est les années 70, Tezuka se lâche encore niveau érotisme, un peu enfantin, très léger, souvent drôle, et bien utile pour vous faire acheter ses livres :

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Pré Carré

yeah, barbara ça tue.

ah tiens je suis en plein milieu de la saga de L'Arbre au soleil, c'est toujours aussi impressionnant...

(oui, je sais, cet avis ultra-détaillé est passionnant)

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