Arthur Lee est mort, vive Arthur Lee!
(bon, ça fait plus d'une semaine, mais je viens de l'apprendre...)
La pierre angulaire de Love n'étant plus, rappellons-nous de lui au-travers de quelques uns des meilleurs albums des années 60 :
LOVE
Premier album, certes imparfait, où Arthur Lee n'a pas encore trouvé sa singularité, mais qui annonce bien le génie à venir, et qui est bourré de petites perles comme My Little Red Book, My Flash On You, Softly To Me, Emotions, Hey Joe, Signed D.C., presque tout l'album en fait!
DA CAPO
Immense album, mon préféré. Love a trouvé ses marques : arrangements baroques, ruptures de ton (l'incroyable Seven and Seven Is juste avant le clavecin de The Castle), musique à la fois euphorisante et mélancolique, électrique et aérienne.
FOREVER CHANGES
Considéré, certainement à juste titre, comme leur chef-d'oeuvre. Avec Da Capo, c'est un des plus grands dyptiques des 60's avec les deux premiers albums du Velvet Underground. C'est même en quelque sorte le penchant californien du groupe new yorkais (le "Sister Ray" sur White Light/White Heat pouvant être considéré comme une réponse au "Revelation" de Da Capo). Mais rien à voir avec le raffinement brutal de Lou Reed et John Cale, Arthur Lee et ses amis privilégiant un aspect ouaté, en suspension, comme si les notes flottaient au-dessus de l'époque où l'album est né. Recherches mélodiques et rythmiques, orchestration géniale, paroles absurdes et surréalistes (The Red Telephone, putain!), tout crée une ambiance jamais vue, un album en forme de cocon de 40 minutes.
Après, il y a aussi le très bon
Four Sail (où est Arthur Lee est seul à la barre), mais c'est un peu le début de la fin.
Voilà, merci Arthur, je t'aime.