Dans les coulisses du pouvoir de la ville de Chicago, le maire, Tom Kane, atteint de dégénérescence mentale, tente de cacher son état à son entourage, lequel est bien trop occupé pour se rendre compte du moindre signe inhabituel. Sa femme et lui ne partagent plus rien, ses collaborateurs ont trop de respect pour lui et le craignent trop pour poser la moindre question, et Ben Zajac, qui s'imagine en futur gouverneur de l'Illinois, est rongé par l'ambition...On arrive à mi-saison pour une première fournée de huit épisodes avec cette série censée redorer le blason de l'ex patron de HBO parti sur Starz qui s'était distinguée avec le nullissime Spartacus qui fait les beaux jours de jeanmarcmorandini.com. Pour l'instant, c'est pas mal, même s'il est difficile d'enchaîner après le pilote brillant de Gus Van Sant, modèle d'exposition des ambitions et magouilles de tout ce joli monde, avec toujours un peu de cul à chaque épisode parce qu'on est sur le câble.
Kelsey Grammer est impressionnant dans le rôle titre, ogre aux pieds d'argile avec ses accès de colère fulgurant ayant toujours activé les ficelles de son Chicago de marionnettes qui se retrouve impuissant face à une maladie incontrôlable lui causant son moment black hole à chaque épisode, ce qui commençait à sonner comme un automatisme mais qui évolue dans le quatrième épisode en montrant qu'il se met à confondre ses actions dans la réalité. Connie Nielsen en épouse avec laquelle il entretient des rapports glacés se confinant à la pure exposition médiatique, et Kathleen Robertson en communicante qui se tape le jeune poulain Ben Zajac que Tom Kane veut imposer en nouveau gouverneur contre son ennemi dans le trône depuis plus de vingt ans lors de primaires, finit à poil à chaque épisode (caution Mad men - True blood, 1001 manières de baiser quand ta femme et ton gosse sont dans la pièce à côté).
Tout ne fait pas appel à nos plus bas instincts et on retrouve aussi un journaliste prêt à découvrir le pot aux roses dans une affaire de magouille au traitement de déchets, une fille reniée car ancienne toxico mais avec qui Kane voudrait renouer sentant la fin arriver, et un homme de l'ombre dont on ne sait pas trop encore quel rôle il va jouer. Jusqu'à présent, Boss distille ses cartes avec parcimonie qui contrebalance ses quelques penchants racoleurs, et le casting est très bon. Rendez-vous quatre épisodes plus tard pour tirer le bilan de cette première saison, déjà renouvelée.