Photo ambrée, check.
Truc dans un bocal, check.
Dissection, check.
Fasciste, check.
On fait aisément la checklist des marques de fabrique de Guillermo del Toro dans ce pilote qu'il réalise, adaptant avec Carlton Cuse (
Lost) sa propre série littéraire co-écrite avec Chuck Hogan (
The Town), mais c'est surtout, après
Cronos et
Blade II, une nouvelle variation sur la figure du vampire.
Dans sa version du
comic book de Marvel, la vampirisation était déjà comparée à un virus (et Nomak appartenait à la "
Reaper strain") et les docteurs du CDC étaient déjà les héros de
Mimic. C'est un croisement de ces deux mondes qui apporte de la fraîcheur à un genre éculé, en optant donc pour une sorte d'horreur médicale et urbaine qui s'ancre ainsi dans le réel mais sans sacrifier son aspect plus mythologique, l'approche embrassant sans peur la série B, comme en témoigne tout ce qui touche au personnage d'Abraham Setrakian ou à celui du "passager clandestin" de l'avion.
Dès ce premier épisode, l'univers paraît riche et jamais bordélique. J'ai hâte de voir les ramifications de ce qui nous est présenté ici, notamment ce qui se passe chez "Stoneheart". Cette densité permet de compenser le classicisme de la trame, au même titre que ces scènes de tension assez jouissives (l'avion, le hangar, le labo du légiste). Puis c'est aussi des protagonistes dessinés en deux-trois coups de cuillère à pot et instantanément attachants (Goodweather, Jim) ou charismatiques (Eichorst).
Bref, c'est bonnard.