Le destin de 5 élèves de la promotion Voltaire de l'ENA (1980).Vu le premier épisode ce soir. Et un peu dubitatif je suis.
D'un coté, il y a la force évidente du sujet. La promo Voltaire, c'est Ségolène Royal, François Hollande, Dominique de Villepin, Renaud Donnedieu de Vabre, Michel "Karloff" Sapin, Henri de Castries, Pierre Mongin. Mais c'est surtout la formation d'une élite à l'aube de l'élection de Mitterrand et des choix nécessaires qui se sont opérés à cette époque. Y'a le courage d'incarner ces personnalités pour certaines tout à fait reconnaissables (mon pote Thibault Vinçon en Hollande, Navarre en Royal, Villepin), pour d'autres beaucoup moins (Stévenin? la soeur?). Mais sur le fond, je trouve que le film ne parvient pas à vraiment explorer ce qu'il aurait pu être, et ce qu'il semble chercher (et qui donne le titre) : ce qu'est l'ENA, ce que ça représente, ses problèmes etc. Ca me parait assez effleuré globalement. Le délire autour des notations, des classements, tout ce qui attrait au pacte passé par les élèves pour lutter contre, c'est jamais approfondi. Ca reste de la cosmétique. Au niveau de la politique de l'époque, le scénario tente d'explorer un certain nombre de choses (au moment ou les élèves se séparent) mais là encore, ça reste en surface. Ce qui est intéressant à ce moment là c'est bien la confrontation de ces jeunes gens avec des problématiques beaucoup trop grandes pour eux. C'est l'aspect plus "teen movie" qui fonctionne mieux, cet espèce de rite de passage. Ce sont d'ailleurs les histoires de cul qui sont les plus emballantes au niveau de la narration : la politique passe presque au second plan malgré les inserts constants des documents de l'époque.
Au niveau de la forme, c'est pas non plus le Pérou. Stévenin est pas franchement au taquet. Y'a vraiment Vinçon qui est excellent (mais comme toujours, c'est pas une surprise), Navarre qui fait ce qu'il faut et celui qui joue Villepin. Les autres, c'est très "français" comme dirait le Qui Gon Jinn. A la réal, c'est dans l'ensemble super plat. Tout ce qui attrait au personnage de la femme de Stévenin est même franchement lourdaud. Ca incarne les espoirs déçus mais bon.
Il parait que le deuxième épisode est mieux.