Le Cow-boy a écrit:
C'est tout de même pas notre faute si les ricains sont meilleurs !
"Cinéma américain, c'est un pléonasme", disait un ami à toi.
Je suis d'accord, et je pense que tout le monde l'est ici, pour dire que les USA ont un lien fusionnel et sans équivalent au cinéma, un rapport qui va au-delà de la qualité technique et artistique de la production, et que tout, au moins pour un demi-siècle, s'est configuré par rapport à leur cinéma à eux. D'autres pays ayant construit un lien si spécial au cinéma, je n'en vois pas vraiment, sinon à la limite, dans une moindre mesure, la France et l'Inde.
Mais malgré tout, deux choses :
1) Cette domination américaine, l'évidence de l'équation Amérique = cinéma, elle me semble passée depuis longtemps. Et quand bien même, à l'époque où elle avait un sens, la domination n'impliquait pas l'hégémonie.
2) Quelle que soit la vision du forum qu'a Karloff, je le rejoins sur le constat : 16 films américains en finale, ça n'a aucun caractère d'évidence. C'est comme si j'étais américain et que tu m'amenais bouffer la meilleure cuisine du monde (la française, pour faire cliché) 16 repas d’affilée, puis toutes les semaines, toute l'année, tout le temps. Au bout d'un moment, il aura beau aimer la cuisine française, il en aura sa claque et en sera dégoûté, ça deviendrait totalement absurde et étouffant de ne pas aller voir ailleurs.
La manière de figurer, de narrer, de représenter du cinéma américain n'est pas "la meilleure" : c'est une manière très spécifique, choisie, circonscrite, parmi d'autres façons de figurer/narrer/représenter qui n'ont rien à voir. S'en contenter, c'est choisir une couleur du spectre et se rendre aveugle à toutes les autres - et donc, fatalement, de moins bien comprendre et sentir le ciné dans son essence.
