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 Sujet du message: De l'indépendance des médias
MessagePosté: 23 Juin 2007, 13:45 
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Parce que ça mérite un topic, et pas des posts qui disparaissent dans les méandres de L'horloge parlante...

Et pour inaugurer en beauté:

Citation:
Où PPDA présente le JT depuis l'Elysée


Alors là, bravo l'artiste! Là, tels que vous nous lisez, vous nous trouvez comme deux ronds de flan, soit quatre ronds de flan vu qu'on est deux: étonnés, interdits, surpris, stupéfaits, cois. Sur le cul. Non, mais vous avez vu TF1 ce soir? Non, pas l'interview de Sarkozy par PPDA et Chazal. D'accord c'était croquignolet, le chef de l'état avec sa jambe croisée, son bronzage, ses mimiques vulgaires de parvenu, la fenêtre ouverte derrière pour aérer un peu et les chaises en or, en parfait accord avec le cérémonial bling-bling de la so chic présidence version Sarkozy. Mais ce n'est pas ça qui nous a mis sur le cul. Vous avez vu, juste avant l'interview, le JT de 20 heures? On n'arrive même pas à croire ce qu'on écrit:

PPDA a présenté le journal depuis l'Elysée.

Pincez-nous, on rêve.

On va le redire parce qu'on n'en revient toujours pas:
PPDA a présenté le journal depuis l'Elysée.

PPDA a présenté le journal télévisé de 20 heures TF1 en direct de l'Elysée. Oui, l'Elysée de Nicolas Sarkozy, oui, le TF1 de Martin Bouygues, l'ami fidèle de Sarkozy.

20 heures, comme d'hab le générique, et puis PPDA, debout à un pupitre devant une fenêtre rococo ouverte sur un jardin. Selon un spécialiste par nous consulté, cette fenêtre est celle où Jacques Chirac se plaçait d'ordinaire pour faire ses déclarations. Là, c'est PPDA. Debout derrière son pupitre où sont posées ses feuilles, il déroule les titres de son JT, puis plante le décor:

"Un journal donc un peu particulier ce soir puisque plus court, une dizaine de minutes, d'un lieu qui ne vous est pas habituel, l'Elysée, avec un invité pas comme les autres, le président de la République, nous sommes d'ailleurs ici dans son bureau de travail et il est là juste derrière la porte, vous le voyez [images de Nicolas Sarkozy devisant gaiement avec Claire Chazal], je l'interviewerai tout à l'heure pendant trois quarts d'heure environ avec Claire Chazal sur tous les sujets d'actualité et Dieu sait s'ils sont nombreux. C'était donc ici même ce matin, le premier conseil des ministres pour les 32 membres du gouvernement Fillon..."

Voilà. Ca a duré ainsi douze minutes, PPDA lançant les reportages les uns après les autres depuis le "bureau de travail" de Sarkozy à l'Elysée avant de passer à l'interview.

A l'AFP, TF1 a expliqué que c'était en raison de l'interview du président de la République diffusée ensuite. Plus pratique, donc. Ahurissant. Comme l'a dit Sarkozy plus tard lors de l'interview, "tout va bien dans le meilleur des mondes". Dans ce nouveau monde-là, la première chaîne privée, la plus puissante de France et même d'Europe, s'installe dans le palais présidentiel pour y diffuser son journal. Plutôt que de faire un duplex avec, par exemple, Harry Roselmack qui aurait présenté le début du JT avant de basculer sur l'interview de Sarkozy par PPDA et Claire Chazal, non, il a fallu que PPDA s'installe à un bureau à l'Elysée pour présenter, pendant une dizaine de minutes, son JT depuis le cœur de Sarkoland.

Le mois dernier, l'Elysée annonçait que Laurent Solly, directeur de campagne adjoint de Sarkozy était muté à TF1, confirmant ainsi que le nouveau président est chez lui sur la Une. Ce soir on s'est pris ça en pleine face: TF1 est aussi chez elle à l'Elysée.

Plus que 1790 jours.



Rédigé le mercredi 20 juin 2007 à 23:22 | Lien permanent
http://instantstele.blogs.liberation.fr ... stoma.html


décomplekché!

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MessagePosté: 28 Juin 2007, 17:36 
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Le Canard Enchaîné : "Georges-Marc Benamou vient de quitter le quotidien régional marseillais "La Provence", propriété du groupe Lagardère", où il "tenait chaque lundi, une chronique politique (...) Sarko (...), à peine élu, a recruté Benamou comme conseiller spécial de l'Elysée, chargé de la culture et de l'audiovisuel".

et le journal raconte aussi qu'en allant pleurer dans les jupes de Lagardère, il a obtenu une indemnité de départ trois fois plus importante que celle prévue à l'origine.

c'est vrai qu'il risque d'être dans la misère à l'Elysée, il a bien mérité sa rallonge.

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MessagePosté: 28 Juin 2007, 18:55 
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Zad a écrit:
Le Canard Enchaîné : "Georges-Marc Benamou vient de quitter le quotidien régional marseillais "La Provence", propriété du groupe Lagardère", où il "tenait chaque lundi, une chronique politique (...) Sarko (...), à peine élu, a recruté Benamou comme conseiller spécial de l'Elysée, chargé de la culture et de l'audiovisuel".

et le journal raconte aussi qu'en allant pleurer dans les jupes de Lagardère, il a obtenu une indemnité de départ trois fois plus importante que celle prévue à l'origine.

c'est vrai qu'il risque d'être dans la misère à l'Elysée, il a bien mérité sa rallonge.

dire qu'il y a 2 ans Benamou était co-scénariste du Promeneur du Champ de Mars
je me rappelle surout de la scène oû Jalil lespert refuse de vendre son appart à un con de droite (sans doute déja sarkozyste à l'époque)
il a bien changé le petit Bénamou


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MessagePosté: 28 Juin 2007, 21:43 
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bien vu. ;)
une fois encore, détachons bien soigneusement les artistes de leurs oeuvres.

pour ma part, sinon, j'y repensais l'autre jour, autant Le Voyage en Arménie vieillit bien, autant celui-ci vieillit assez mal et surtout assez vite (ce que je pressentais dès ma critique de l'époque).

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MessagePosté: 29 Juin 2007, 07:57 
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ca resemble à un voeu pieux.
comment obtenir la moindre indépendance quand les médias concernés ne le sont financièrement pas?

Citation:
Les journalistes de télévision, mais aussi de radio et de presse écrite demandent des comptes. Mercredi 27 juin, la profession a lancé un appel officiel au président Nicolas Sarkozy pour qu’il garantisse leur indépendance, reconnaisse l’existence juridique des sociétés de journalistes, permette que toute rédaction ait un droit de veto sur la nomination de son directeur... Pourquoi cet appel ? Le malaise des journalistes n’est pas nouveau. Mais il s’est amplifié depuis la campagne présidentielle, avec la censure d’articles, l’éviction de patrons de presse, les liens d’amitié affichés entre le président et certains patrons de médias... Il éclate encore aujourd’hui avec la grève aux Echos : le quotidien proteste contre sa vente à l’homme d’affaires Bernard Arnault : « Présent dans tous les secteurs de l’économie, nous ne pourrions plus écrire sans nous retrouver en conflit d’intérêt avec lui », explique-t-on au journal. Avec cet appel officiel, les journalistes entendent donc placer le président de la République, garant des institutions, face à ses responsabilités. Mais obliger aussi l’homme politique Sarkozy, pas clair sur ces questions, à prendre position personnellement.

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MessagePosté: 29 Juin 2007, 15:58 
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Le JT en direct, moi ça m'a fait bondir...

j'en ai un peu parlé au boulot le lendemain, mais personne n'a percuté !

Les gens ne s'étonnent plus de rien, ça semble être une situation normale pour pas mal de monde, et j'ai malheureusement l'impression que ceux qui dénoncent cet état de faits le font pour rien, parce que les gens s'en foutent...

c'est l'apathie générale, ça m'énerve.

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« Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. » (Kenneth E. Boulding)


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MessagePosté: 01 Juil 2007, 14:41 
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Le pire dans cette histoire (je parle des médias en france), c'est pas qu'il y est censure, c'est qu'il y est CONNIVENCE. On a eu droit ces derniers jours à des journalistes qui se plaignent pour leur indépendance, envoient une lettre à l'élysée, y'a l'arrêt d'arrêt sur images, la bande à bono (ça je sais pas j'ai jamais écouté mais y'a des histoires made in UMP là dessous il parait), l'arrêt d'en apparté (pas franchement une émission qui dénonce mais chaque jour un débat avec des journalistes, et, rappellons le, une des seules émissions qui ai passée la vidéo de sarko au G8...).

Donc il y a peut etre censure, contrôle des fois, mais le pire c'est que maintenant l'état n'a même plus besoin de censurer, ce sont les médias qui s'en chargent eux même!! Les journalistes n'ont plus peur de sarko, au contraire, c'est leur meilleur ami! Ils se censurent eux même... Pour arrêt sur image, sarko n'a pas bougé le petit doigt, c'est son ami Carolys, président de france télévision qui s'en charge...
De même pour TF1, maintenant on peut parler de chaîne d'état, c'est écoeurant de regarder le 13h de pernaut le campagnard et de voir l'actualité politique commentée de façon si... droite décompléxée. Vu au Zapping, par exemple, le petit pote de pernaut, JM Sylvestre, décoré à l'élysée, ou alors commenter dans l'entre 2 tours des législatives l'affaire de la TVA de "politique politicienne", sans prendre le temps de donner les avis de l'opposition. C'est pas de la censure, c'est pire, c'est de la propagande voulue!! Bientôt TF1 adoptera le logo de l'UMP en bas de l'écran :roll:

On parie que d'ici la fin du mandat sarkozien des émissions comme ce soir ou jamais, les guignols, le zapping, groland, seront menacées ?? Moi ça me fait peur, surtout dans un pays comme le nôtre ou les gens sont tellement influensables par la Tv (un sondage donnait quelque chose comme 60% des gens croient TOUT ce qu'on leur dit à la télé...). Avec des journaux nationaux comme les nôtres, c'est pas 30% qu'il fera sarko en 2012, c'est plus de 50 au premier tour...

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MessagePosté: 01 Juil 2007, 14:51 
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spongeyoda a écrit:

les gens sont tellement influensables par la Tv (un sondage donnait quelque chose comme 60% des gens croient TOUT ce qu'on leur dit à la télé...). Avec des journaux nationaux comme les nôtres, c'est pas 30% qu'il fera sarko en 2012, c'est plus de 50 au premier tour...



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MessagePosté: 15 Sep 2007, 08:23 
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http://209.85.135.104/search?q=cache:WK ... ,1859.html

Politis, toujours très recommandable :

Citation:
Peut-on critiquer le capitalisme ?
PAR Thierry Brun
jeudi 13 septembre 2007

« Le Nouvel Observateur » a décidé d’annuler la publication d’un hors-série consacré aux « paradoxes du capitalisme ». Nous publions ici des extraits des textes écartés, avant la parution d’un livre en novembre.

L’affaire, qui a connu plusieurs rebondissements et donnera lieu à la publication d’un livre fort attendu aux éditions La Dispute [1], remonte à l’automne 2006. Le Nouvel Observateur prépare alors la publication d’un hors-série consacré aux « paradoxes du capitalisme ». Une vingtaine d’économistes, de sociologues et de philosophes, de différentes sensibilités, sont invités à plancher. Les textes recueillis exprimaient une grande variété de points de vue, et certains une critique franche du capitalisme. Le hors-série était quasiment prêt à être imprimé quand, soudain, à la demande de Claude Perdriel, directeur de la publication du Nouvel Observateur, le projet était abandonné.

Motif de cette volte-face, si l’on en croit Jean-Louis Laville [2], l’un des sociologues recalés : « Il n’était pas conforme à la "charte social-démocrate" du journal. » La formule résonne comme un aveu : « On fait semblant de croire que la question serait encore celle de l’admission du marché par une gauche de gouvernement. En réalité, il y a bien longtemps qu’elle est tranchée. Ce qui subsiste, en revanche, c’est une dichotomie entre un maximalisme de rupture dans l’opposition et un comportement gestionnaire lors de l’accession aux responsabilités », commente le sociologue.

Le numéro paraîtra finalement, mais sous un autre titre, « Comprendre le capitalisme » (n° 65, mai-juin 2007). L’inflexion est évidente. Quelques textes d’origine demeurent, mais la version « relookée » ne plaît pas à un certain nombre d’auteurs. Ceux-là s’opposent à la publication de leur texte, d’autres constatent après publication que leurs écrits ont été tronqués. À la suite d’un premier article sur le sujet dans Politis, l’AFP interroge Laurent Mayet, rédacteur en chef des hors-série. Celui-ci affirme que « le hors-série initial a été remanié de manière collégiale, intégrant de nouveaux papiers, des archives de l’Obs et de Challenges, et environ 70 % des contributions initiales qui, dit-il, à ma connaissance n’ont pas été tronquées ». Laurent Mayet ajoute que le directeur de la publication a adressé aux auteurs un courrier dans lequel il invoque « l’extrême sensibilité à ses yeux et l’importance des enjeux du sujet, au coeur de la campagne électorale ».

En vérité, plus d’une vingtaine de contributions ont été retirées, soit les trois quarts du numéro. L’essentiel de la substance critique a disparu. « La journaliste responsable du dossier a été écartée du projet, bref durement désavouée », ajoute le sociologue Philippe Chanial. « Pour un magazine considéré comme étant de gauche, un tel dossier n’est pas publiable, conclut avec dépit Jean-Louis Laville. Quand on voit les contributions qui se sont substituées à celles prévues initialement, on ne peut que s’inquiéter. »

Le nouveau numéro débute par une table ronde extraite d’un colloque sur le thème : « Qu’est-ce qui nous divise (encore) ? Gauche contre droite. Peuple contre élite », organisé le 31 mars par le Nouvel Obs et la Fondation Jean-Jaurès. Ce qui, on en conviendra, nous éloigne du sujet initial. Et la discussion est accaparée « par ce que d’aucuns désignent comme "le cercle de la raison", des élites liées à des groupes internationaux, dont Claude Bébéar [considéré comme le parrain du capitalisme français] », relève Philippe Chanial. On y trouve aussi Jean Peyrelevade, ancien patron du Crédit lyonnais, et d’autres noms connus qui ne choqueront guère les élites bien-pensantes.

Sont victimes de l’opération Enzo Traverso, auteur d’un texte sur le « capitalisme inhumain », et Gilles Campagnolo, sur la naturalisation du discours par les économistes. Sont exclus aussi, notamment, les articles titrés « l’indispensable Karl Marx » de Bruno Tinel, « l’utopie du travail flexible » de Christophe Ramaux, une réflexion sur la « démocratie de marché » de Jérôme Maucourant, etc. Politis publie aujourd’hui des extraits de certains de ces textes. En attendant leur parution intégrale sous forme de livre.
Notes

[1] Peut-on critiquer le capitalisme ?, éditions La Dispute, à paraître en novembre.

[2] Voir l’entretien qu’il nous a accordé, avec Philippe Chanial, dans Politis n° 956 (14 juin).

[3] Peut-on critiquer le capitalisme ?, éditions La Dispute, à paraître en novembre.

[4] Voir l’entretien qu’il nous a accordé, avec Philippe Chanial, dans Politis n° 956 (14 juin).

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MessagePosté: 15 Sep 2007, 10:25 
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Ahah, pourquoi ça ne m'étonne même pas? Y'a 3 ans j'aurai hurlé au scandale, mais là rien... juste la confirmation de mon point de vue.
monde merde

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MessagePosté: 19 Déc 2007, 14:45 
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Libé a écrit:
L’Elysée veut télécommander Carolis
Télé. La nomination du nouveau DG de France 2 a fait l’objet de pressions sans précédent.
R.G et I.R.
QUOTIDIEN : mercredi 19 décembre 2007
14 réactions

Décomplexée, la droite. Décomplexé, l’acharnement sur le service public. Hier, le conseil d’administration (CA) de France Télévisions a été le théâtre de pressions encore jamais vues, du moins au grand jour.

Le contexte : lundi, Philippe Baudillon, directeur général de France 2, a démissionné. Pour des «divergences» avec le président de France Télévisions, Patrick de Carolis (Libération d’hier). Pour ne rien arranger, la semaine dernière, les représentants de l’Etat au CA de France 3 n’ont pas voulu voter le budget 2008. Le gouvernement refusant de tenir la promesse d’une rallonge de 5,7 millions d’euros pour diffuser les stations régionales de France 3 sur le satellite. Du coup, le SNJ et la CFDT de la Trois ont déclenché une procédure d’alerte. Le tout sur fond de réformes lancée par Carolis pour complaire au gouvernement.

Mais là où Carolis n’a pas complu au même gouvernement, c’est en décidant de nommer dès hier, lors du CA de France Télévisions, François Guilbeau, venu de RFO, directeur général de France 2. Juste avant le CA, il reçoit un coup de fil : Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, lui demande de surseoir. Carolis refuse, expliquant que si la direction du navire peut être décidée conjointement avec l’Etat actionnaire, c’est à lui de nommer l’équipage et qu’il ne peut laisser France 2 sans patron. Lors du CA, Carolis en arrive à la nomination de Guilbeau. Interruption de Laurence Franceschini qui représente l’Etat, comme quatre autres administrateurs. Christine Albanel, dit-elle en substance à Carolis, vous a demandé de surseoir. Le député UMP Christian Kert, représentant de l’Assemblée nationale, commente à Libération : «Ça a fait mauvais effet.» Carolis argumente, plaide l’urgence. Franceschini réclame une interruption de séance.

A la reprise, l’ingérence monte d’un cran : Franceschini vient d’avoir l’Elysée au téléphone qui exige des représentants de l’Etat qu’ils s’abstiennent de voter pour Guilbeau. «Alors là…», soupire Christian Kert. Ce dernier et le sénateur UMP Louis de Broissia votent pour Guilbeau, «pour éviter que ça fasse trop ORTF». L’affaire se solde par un vote ric-rac : 7 voix pour Guilbeau, 6 abstentions. Et un Carolis KO, plus proche de la porte que de l’augmentation. «C’est inédit que de telles manœuvres se passent au grand jour», déplore Dominique Pradalié, du SNJ de France 2. «C’est scandaleux, déplacé et déstabilisant», note Laurent Bignolas, administrateur de France Télévisions. A l’AFP, une source gouvernementale explique que cette abstention des représentants de l’Etat «marque leur désaccord manifeste car, ni l’Elysée, ni Matignon, ni Bercy, ni le ministère de la Culture n’ont été consultés sur la nomination du DG». A Libération, un proche du gouvernement confirme : «A l’Elysée, ils sont furieux, même dans une entreprise privée, on informe les actionnaires à l’avance.» Selon nos informations, Alain Peyrefitte n’a pas été prévenu non plus. Il est furieux.


http://www.liberation.fr/actualite/ecrans/298909.FR.php

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