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L'horloge parlante
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Auteur:  Azazello [ 13 Jan 2023, 10:22 ]
Sujet du message:  Re: L'horloge parlante

A l'heure actuelle, c'est toujours une bonne idée de quitter la France.
Après Taiwan, faut parler la langue pour trouver un boulot là-bas?

Auteur:  Abyssin [ 13 Jan 2023, 10:34 ]
Sujet du message:  Re: L'horloge parlante

Film Freak a écrit:
Abyssin a écrit:
des massages à 10 balles
Sans faire de blague, tu vas dans les pays d'asie du sud-est, on avait fait pareil en Thaïlande, c'est tellement bon marché et de bonne qualité, que tu n'hésites pas à prendre 2-3 heures de massages par semaine.

Azazello a écrit:
A l'heure actuelle, c'est toujours une bonne idée de quitter la France.
Après Taiwan, faut parler la langue pour trouver un boulot là-bas?
Anglais indispensable. Après, je vais prendre 3 heures de cours de mandarin par jour à la fac.

Auteur:  Azazello [ 13 Jan 2023, 11:07 ]
Sujet du message:  Re: L'horloge parlante

L'anglais est indispensable partout, le problème est plus la langue locale, un ami était au Japon (femme japonaise) et n'a pas réussi à trouver de travail parce qu'il ne parlait pas (assez bien) le japonais.

Auteur:  Billy Budd [ 13 Jan 2023, 11:11 ]
Sujet du message:  Re: L'horloge parlante

Une copine a dû apprendre la catalan avant de trouver un job à Barcelone ; elle n'a travaillé qu'en castillan.

Auteur:  Art Core [ 13 Jan 2023, 11:12 ]
Sujet du message:  Re: L'horloge parlante

Il faut dire que le niveau des japonais en anglais c'est effrayant. Quand j'y suis allé en vacances, on a enchainé les incompréhensions avec des gens qui ne parlaient pas un seul mot d'anglais en plein centre ville de Tokyo. Ca commence à dater alors ça a peut-être changé mais ça m'avait vraiment choqué, des jeunes de 25 ans totalement hermétique à l'anglais (ça nous a valu de nous faire virer d'un karaoké qu'on avait pourtant payé parce que le mec pensait que notre session était finie).

Auteur:  Lohmann [ 13 Jan 2023, 11:20 ]
Sujet du message:  Re: L'horloge parlante

Art Core a écrit:
Il faut dire que le niveau des japonais en anglais c'est effrayant. Quand j'y suis allé en vacances, on a enchainé les incompréhensions avec des gens qui ne parlaient pas un seul mot d'anglais en plein centre ville de Tokyo. Ca commence à dater alors ça a peut-être changé mais ça m'avait vraiment choqué, des jeunes de 25 ans totalement hermétique à l'anglais (ça nous a valu de nous faire virer d'un karaoké qu'on avait pourtant payé parce que le mec pensait que notre session était finie).

Gros problème dans la manière dont ils apprennent la langue, c'est 0% d'expression oral. Les plus jeunes sont généralement pas mauvais à l'écrit, mais à l'oral ils ne savent pas aligner 2 mots et dès que l'accent de leur interlocuteur est différent de celui qu'ils sont calibrés à comprendre ils perdent totalement les pédales.

Auteur:  Abyssin [ 13 Jan 2023, 11:25 ]
Sujet du message:  Re: L'horloge parlante

Azazello a écrit:
L'anglais est indispensable partout, le problème est plus la langue locale, un ami était au Japon (femme japonaise) et n'a pas réussi à trouver de travail parce qu'il ne parlait pas (assez bien) le japonais.
Le mandarin à l'oral c'est une langue assez simple. Ils n'ont pas déclinaisons, pas de conjugaisons et il y a une logique qui est assez facile à appréhender. Par contre, on est d'accord que l'écrit avec leurs pictogrammes, c'est hardcore. Déjà que j'écris comme un porc dans notre alphabet.

Marrant pour le Japon, c'est totalement différent à Taïwan, alors que les pays ont pourtant pas mal de similitudes culturelles.

Auteur:  oeil-de-lynx [ 13 Jan 2023, 11:33 ]
Sujet du message:  Re: L'horloge parlante

Abyssin a écrit:
Marrant pour le Japon, c'est totalement différent à Taïwan, alors que les pays ont pourtant pas mal des similitudes culturelles.

La différence entre ceux qui ont gardé leur esprit insulaire et ceux qui doivent leur survie à la protection américaine et leur reconnaissance sur la scène internationale.

Auteur:  Vieux-Gontrand [ 13 Jan 2023, 12:27 ]
Sujet du message:  Re: L'horloge parlante

Je crois que pas mal de Taïwanais sont issus de familles continentales. Dans A Brighter Summer Day d'Edward Yang on sent bien une mentalité complexe : un peuple qui s'identifie par une défaite politique, avec un certain complexe, tout en étant plutôt riche économiquement. Il montre aussi que beaucoup de familles gardaient l'idée d'un retour victorieux en Chine continentale jusque dans les années 60, par la guerre, au besoin nucléairé.
Se résigner à y faire souche (comme le père du film) était plutôt idéologiquement suspect. Le Kuo-Ming-Tang ne concevait pas son propre état en terme de foyer national, tout en marginalisant les autochtones ou Chinois déjà installés depuis plus longtemps (et qui ont l'air d'avoir connu une colonisation japonaise plus soft que ce qu'a vécu le continent pendant la guerre*). La menace de guerre arrive sans doute paradoxalement au moment où une quatrième génération en comptant depuis 1948 abandonne l'espoir d'un retour victorieux en Chine et se pense comme taïwanaise.

*La trilogie de HHH insiste aussi sur le fait que la bourgeoisie chinoise qui a connu la domination japonaise était, là encore paradoxalement, plutôt attirée par le communisme (lui-même fort au Japon et en résistance au régime impérial) tout en devant accueillir son antagoniste idéologique.

Auteur:  Abyssin [ 13 Jan 2023, 13:27 ]
Sujet du message:  Re: L'horloge parlante

Vieux-Gontrand a écrit:
Je crois que pas mal de Taïwanais sont issus de familles continentales. Dans A Brighter Summer Day d'Edward Yang on sent bien une mentalité complexe : un peuple qui s'identifie par une défaite politique, avec un certain complexe, tout en étant plutôt riche économiquement. Il montre aussi que beaucoup de familles gardaient l'idée d'un retour victorieux en Chine continentale jusque dans les années 60, par la guerre, au besoin nucléairé.
Oui et non. C'est un peu plus complexe que cela. Alors évidemment qu'il y a peu de Taïwanais pure souche depuis plusieurs siècles car la population était "indigène" et ils sont en extrême minorité aujourd'hui. Après l'île a souvent été sous domination japonaise ou chinoise. D'ailleurs, tu le ressens sur la gastronomie qui est entre les 2 cultures.Ce que tu décris dans le film, n'est évidemment pas faux, mais le généraliser à la population globale serait une erreur. En tout cas, aujourd'hui, ils se sentent tous sauf chinois, même si il y a eu la victoire du parti pro-chinois aux dernières élections.

Auteur:  Cosmo [ 19 Jan 2023, 20:53 ]
Sujet du message:  Re: L'horloge parlante

Quelqu’un aurait l’article complet, svp :

https://www.lefigaro.fr/lefigaromagazin ... l-20230118

Auteur:  Vieux-Gontrand [ 19 Jan 2023, 23:12 ]
Sujet du message:  Re: L'horloge parlante

Est-ce que quelqu'un a accès à l'article (il n'est pas dans leur édition papier) ?
https://www.google.com/amp/s/www.nouvel ... -belge.amp

Auteur:  bmntmp [ 20 Jan 2023, 10:04 ]
Sujet du message:  Re: L'horloge parlante

Quand l’écrivain et journaliste Christophe Boltanski décide, pour honorer la commande de la collection « Ma nuit au musée », de se rendre à Tervuren, à Bruxelles, dans le palais construit entre 1905 et 1910 sur ordre de Léopold II qui souhaitait disposer d’une vitrine pour ses conquêtes impériales, ce n’est pas sans une certaine appréhension. Comme pour l’avertir, la tempête fait rage. « Je me dirige vers une énormité. Un empire enfermé dans une boîte, une encyclopédie en trois dimensions, une arche qui contient tout. Faune, flore, hommes et dieux. » L’endroit renferme en effet les plus riches collections de sciences naturelles au monde.

Il y a encore quelques années, Tervuren était tristement connu pour être le dernier musée colonial d’Europe, le seul à n’avoir pas réaménagé ses vitrines depuis les années 1950. On y montrait la grandeur de l’œuvre civilisatrice des Belges au Congo, pays d’Afrique que Boltanski a parcouru comme reporter à l’époque où il travaill

ait au « Nouvel Observateur » (« Minerais de sang », 2012). Après cinq ans de travaux, l’établissement, qui se prétend désormais « décolonisé », a rouvert ses portes en 2018 sous le nom d’Africa Museum.

Le retour du refoulé
Alors qu’il traverse le parc sous la pluie au début de son périple, l’écrivain bute sur des tombes, celles de sept personnes mortes ici après avoir été arrachées à leur village, comme plus de 250 autres hommes, femmes et enfants, pour venir enrichir le zoo humain de
l’Exposition universelle de 1897. Cette rencontre macabre donne le ton. La nuit on a beau avancer à tâtons, on sent les choses. A l’intérieur du musée, la mort rôde partout. King Kasaï, le légendaire éléphant victime des chasseurs blancs, campe, sous forme naturalisée, « dans une splendeur inquiète ». La muséographie au goût du jour ne parvient pas à empêcher le retour du refoulé : la violence coloniale suinte de partout. A la décharge de ceux qui ont pensé la transformation du musée, les contraintes n’étaient pas minces : l’ensemble du bâtiment est classé, ainsi qu’une grande partie des sculptures et certaines vitrines.

Aussi dès l’entrée dans le bâtiment l’auteur débouche-t-il sur « un cimetière de statues ». Certaines incarnent des soldats de l’armée coloniale. D’autres, dans le désordre, présentent des corps « nus, vernissés de noir ou couleur de cuivre ».

« Ils sont soumis, apeurés, recroquevillés ou alors menaçants et combatifs. Soit ils subissent la violence, soit ils l’exercent. […] Esclave ou tueur. Pas d’échappatoire. »
Un panneau met en garde le visiteur : les statues montrées ici, véhiculant des stéréotypes dépassés, « n’ont plus leur place » dans l’exposition permanente. Mais alors pourquoi est-ce la première chose qu’on offre au regard ?

Les albums d’Hergé
Les interrogations pleuvent, et pas seulement à destination des commissaires du musée. Car les figures qui surgissent de ce dépôt « saturé de honte » nous sont aussi terriblement familières. Cette nuit au musée prend la forme d’une lutte incessante. On s’y débat contre des revenants pétrifiés et contre son propre imaginaire. Amoureux des albums d’Hergé, l’auteur a appris, comme beaucoup d’entre nous, « à voir le monde à travers ses cases », qui sont empreintes, notamment dans « Tintin au Congo », du racisme le plus brutal.

« En réfléchissant bien, ce sont les souvenirs de ma prime jeunesse, c’est mon enfance, notre enfance à tous, que je revisite. J’explore les soubassements de notre mémoire. »
C’est exactement ce qui rend ce texte puissant : Christophe Boltanski est en reportage dans nos inconscients. Où tout est souterrain et confus, comme il se doit. Quant au musée, c’est la grande mêlée des mémoires et des expériences pareilles « à des cadavres jetés les uns sur les autres ». Il faudra bien faire toute la lumière sur ce passé. Vivement l’aube.

King Kasaï, de Christophe Boltanski, Stock, coll. « Ma nuit au musée », 154 p., 18,50 euros.

Auteur:  Vieux-Gontrand [ 20 Jan 2023, 11:09 ]
Sujet du message:  Re: L'horloge parlante

Super merci !

Il n'a visiblement jamais mis les pieds au Musée Confluence à Lyon qui est encore pire

Auteur:  Jerónimo [ 20 Jan 2023, 11:15 ]
Sujet du message:  Re: L'horloge parlante

Au Tervuren il y a la meilleure animation jamais vue dans un musée: un cours de danse en vidéo sur de la rumba congolaise. Ca détend pas mal.

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