TEHERAN (AFP) - Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a maintenu vendredi ses propos appelant à "rayer Israël de la carte" et récusé la vague d'indignation qu'ils ont suscitée en Occident, affirmant que ses déclarations étaient "correctes et justes".
"Ils sont libres de parler mais leurs paroles n'ont aucune validité. Il est évident que si un mot est correct et juste il va provoquer une réaction", a dit le président Ahmadinejad, cité par l'agence officielle Irna. "Mes mots sont les mots exacts du peuple iranien", a-t-il affirmé.
Irna a indiqué que M. Ahmadinejad a ensuite critiqué "le sionisme international et la politique expansionniste de l'arrogance mondiale", termes qui désignent habituellement les Etats-Unis et Israël. "Ce sont des êtres effrontés, et ils pensent que le monde entier devrait leur obéir", a dit le président iranien. "Ils détruisent des familles palestiniennes et s'attendent à ce que personne ne s'oppose à eux".

Jeudi, l'Iran n'avait montré aucun signe de repentir jeudi après l'appel de son président Mahmoud Ahmadinejad à "rayer Israël de la carte" malgré un tollé persistant dans les capitales occidentales. L'Iran s'est contenté d'expliquer que son président n'avait fait que constater que le sionisme (et non pas l'Etat d'Israël, jamais mentionné) était "condamné à l'anéantissement", dit un communiqué de l'ambassade iranienne à Paris. Mais la République islamique n'a "aucune hostilité" envers les juifs, avec lesquels "nous avons vécu pacifiquement pendant plusieurs siècles", dit le texte. M. Ahmadinejad "souhaite en fait la fin de l'occupation, l'instauration d'un Etat palestinien" avec Jérusalem pour capitale "ainsi que le retour de tous les réfugiés palestiniens".

Le ministère iranien des Affaires étrangères a, lui, répondu par ses propres protestations à une vague d'indignation que le régime ne semble pas avoir prévue. "Les ambassades iraniennes dans les capitales occidentales ont été chargées de transmettre la protestation de la République islamique contre l'indifférence des gouvernements européens à la répression dont sont victimes les Palestiniens et la violation des droits de l'Homme dans les territoires occupés", dit le ministère.

L'indignation ne s'est pas démentie pour autant après des propos qualifiés presque unanimement "d'inacceptables" par les Occidentaux. "Profondément inquiétants et écoeurants", a déclaré le Foreign Office. Le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan a exprimé sa consternation. Israël, les Etats-Unis, l'Union européenne, le Canada, l'Australie ont condamné le discours du président iranien.