Et voilà le bilan.... avec comme d'hab des changements en fonction de ce que je trouve/vois....
Auto-Festival de Venise 2025 (juillet-août)
Amérique du Nord (2) 3 : Pavements d’Alex Ross Perry (Etats-Unis) Anti-biopic sur le groupe #Pavements, le nouveau film d'Alex Ross Perry m'a d'abord conquis par sa forme kaléidoscopique comme une envie que l'on a tous eu d'offrir au groupe qu'on aime un succès mondial. Mais bon, cela prend un peu trop le pas sur la musique et sur 2 heures...
3 - The Lost Daughter de Maggie Gyllenhaal (Etats-Unis) 1er film de Maggie Gyllenhaal, #TheLostDaughter possède d'indéniables qualités : la géniale Olivia Colman en tête, la photographie ensoleillée de Hélène Louvart, sa structure narrative flottante - une adaptation d'Elena Ferrante. Mais c'est un peu trop "appliqué" pour moi.
France (3) 2 - DogMan de Luc Besson Je n'ai jamais été un fan de Besson mais #Dogman m'intriguait. Le film a pour lui d'inventer un perso, une mythologie, autour d'une grande interprétation de Caleb Landry Jones, mais le reste est sous-écrit, lourdingue dans sa métaphore, maladroit et appuyé dans sa mise en scène.
4 - Samia de Philippe Faucon Joli (petit) film finement observé même si les traits psychologiques n'évoluent pas (le perso du grand frère est très chargé). Evidemment on pense beaucoup au cinéma de Hafsia Herzi - jeune fille butée, Marseille, scènes naturalistes en famille -.
5 - Sans toit ni lui d’Agnès Varda Quel film impressionnant, mon préféré d'Agnès Varda. Dur, poétique, avec une actrice incroyable - Sandrine Bonnaire, méconnaissable -, un propos sans concession sur la misère, la lutte des classes, la France d'en bas. C'est un peu inégal mais d'une force rare
Europe (8) 5 - La Voix d'Aida de Jasmila Žbanić (Bosnie) Magnifique film sur Srebrenica. Jasmila Žbanić trouve la bonne distance avec une maitrise absolue du hors-champ (pas 1 goutte de sang, mais des scènes de pure terreur) et un perso qui navigue entre les deux mondes : la diplomatie en déroute et la population civile.
4 - Alexandre le Grand de Theo Angelopoulos (Grèce) Fresque de 3h20 sur les mythes qui se perpétuent et les utopies qui se transforment en totalitarisme, #Alexandrelegrand impressionne par son ambition et sa mise en scène. Dommage que la narration fasse du surplace après une magnifique scène de bal jusqu'au final, monstrueux.
2 - The Protagonist de Luca Guadagnino (Italie) Un premier film dit beaucoup de son cinéaste. Sans détester tous les films de Luca Guadagnino, j'ai du mal avec son cinéma m'as-tu vu. #TheProtagonist resume son oeuvre à venir : c'est stylé, musicalement inspiré, mais c'est aussi très creux et pas très intéressant.
4 - La Légende du saint buveur de Ermanno Olmi (Italie) Beau film chrétien d'Olmi sur la rédemption impossible d'un alcoolique à Paris, #lalegendedusaintbuveur repose sur les épaules et le charisme de son acteur, Rutger Hauer et la photo magnifique de Dante Spinotti. Le scénario est un peu redondant mais comment ne pas être touché ?
5 - Chers camarades d’Andreï Kontchalovski (Russie) Je connais mal l'oeuvre de Kontchalovski mais je vais poursuivre après la découverte de #Cherscamarades, film puissant sur les années Khrouchtchev où la violence du régime s'exerce toujours derrière les discours. Il offre aussi un rôle en or à son épouse, Ioulia Vyssotskaïa.
4 - Amorosa de Mai Zetterling (Suède) iopic consacré à Agnes von Krusenstjerna, par la cinéaste suédoise Mai Zetterling, #Amorosa est une plongée dans la psyché dérangée d'une femme maudite pour son talent d'écrivain. Un film dérangeant, impressionnant par moment avec une actrice géniale, Stina Ekblad.
4 - Contrôle d’identité de Petzold (Allemagne) Bluffant pour un premier film. On y retrouve le goût de Petzold pour insuffler du romantisme à ses intrigues post-Guerre froide, ce désir de réinventer perpétuellement une nouvelle vie, de suivre un personnage féminin fort guidé par ses désirs. L'ado est super.
4 - Invincible de Werner Herzog Film méconnu de Werner Herzog, #Invicible m'a plusieurs fois mis les larmes aux yeux. La narration est foutraque, l'acteur principal pas incroyable mais la force du propos, le lyrisme de certaines séquences, la beauté tragique du récit. Et Tim Roth génial en Hanussen.
Asie (5) 3 - Useless de Jia Zhang-ke (Chine) Doc de maître Jia Zhang-ke consacré au métier de tailleur en Chine à travers 3 séquences : l'industrie de masse, le luxe et la campagne. La 2e partie est la moins intéressante, portrait d'une jeune styliste "bobo". Mais c'est beau, quand JZK filme la fin d'une tradition.
4 - Vital de Shinya Tsukamoto (Japon) Film méconnue de Tsukamoto, #vital débute par une fausse piste horrifique avant de devenir un Requiem d'une beauté terrassante sur un homme qui se souvient peu à peu de la femme qu'il a aimée en la disséquant. Imparfait mais si troublant, le film que n'a pas réussi Cronenberg.
4_ Death in the land of enchantos de Lav Diaz (Philippines) Film de 9 heures qui raconte la plongée dans le désespoir d'un poète exilé qui retourne dans son pays dévasté. Séquences étirées à l'extrême, longues discussions en noir et blanc, Lav Diaz n'a pas encore la maitrise des films suivants mais ça reste fort.
1-2 - Broken Rage de Takeshi Kitano (Japon) Takeshi Kitano depuis quelques films, c'est très douloureux même pour les fans comme moi... Exercice de style qui semble avoir été tourné dans trois décors, #Brokenrage est l'un de ses plus mauvais films. Je sauve deux trois gags, le plaisir de le revoir... Mais c'est triste.
5 —6 Entre le ciel et l’enfer d’Akira Kurosawa (Japon) Film d'une modernité totalement folle, #entrelecieletlenfer est l'un des meilleurs Kurosawa. Maitrise totale de la mise en scène, interprétation au cordeau et ce scénario d'une richesse... Plein de scènes géniales, 2h30 qui file à toute vitesse. Et cet affrontement final...
Amérique latine (1) 4 Maria de Pablo Larrain (Chili) Plutôt charmé par #Maria, qui, malgré des facéties narratives dispensables, offre un mausolée à la hauteur de l'artiste. Angelina Jolie mérite tous les superlatifs, la photo d'Ed Lachman donne envie d'encadrer l'écran et la divine voix de La Callas emporte tout sur son passage.
Afrique (1) 3-4 - Un fils de Mehdi Barsaoui (Tunisie) Sami Bouajila magistral dans un film au scénario à grosses ficelles (je ne crois pas à cette histoire de trafic de foie dans le désert) mais très efficace, surtout quand il prend le temps de confronter le désarroi du héros à la résilience de sa femme.
Mon palmarès
Lion d'or : Entre le ciel et l'enfer Grand prix : La Voix d'Aida Prix du jury : Chers camarades Prix de la mise en scène : Shinya Tsukamoto (Vital) Prix du scénario : Werner Herzog (Invincible) Actrice : Sandrine Bonnaire (Sans toit ni loi) et Stina Ekblad (Amorosa) Acteur : Rutger Hauer (La Légende du Saint-Buveur)
Un cru solide, bcp de films que j'ai aimés.
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