Des vieux souvenirs, excellents cela dit, il y en a un certain nombre que je reverrais bien, bien qu'il y ait la peur d'être déçu. Par exemple, je l'avais été en revoyant
Trust même si j'y avais retrouvé les qualités qui m'avaient fait aimer le film et le cinéma de Hartley en général.
L'Incroyable vérité (1989)Mes souvenirs en font l'un des meilleurs; l'art de la litote y est déjà consommé. La précision des cadrages est magnifique.
Ah putain, ça donne envie de le revoir.
Trust (1990)Ma porte d'entrée. Comme dit plus haut, déçu à la révision, mais toutes les qualités sont là, mise en scène au cordeau, mélancolie, apartés des personnages quasi théâtraux. Les scènes marquantes sont nombreuses (le monologue de Shelly sur l'enfant, son ex-benêt en tenue de football américain, le concours de boisson, etc). C'est presque aussi austenien que du Stillman.
Theory of Achievement (1991)L'essence de son cinéma résumé en 10 minutes; c'est l'existentialisme d'un Charlie Kaufman sans les fioritures et les prétentions.
Simple Men (1992)Le film est célèbre à cause de sa scène de danse en référence à
Bande à Part sur du Sonic Youth, un groupe qui me laisse indifférent. C'est pas très réussi mais intéressant à cause du thème qui rejoint celui d'
A Bout de Course de Lumet ou d'un film de Christian Petzold. Les acteurs sont excellents, comme d'hab, une des qualités du cinéma de Hartley est de les rendre aimables. Pas très envie de le revoir.
Surviving Desire (1993)Moyen métrage sublime qui fait regretter qu'il n'y ait pas plus de film de ce format. Martin Donovan bloque sur un passage de Dostoïevski et perd la tête à cause d'une étudiante.
Amateur (1994)Le début de la fin. De bonnes idées de scénario, mais vraiment trop artificiel, avec Huppert qui n'aide pas.
Flirt (1995)Nul. Ce qui est drôle, c'est qu'on y trouve deux acteurs des
Harmonies Weckmeister dans le rôle d'ouvriers de chantier.
Henry Fool (1997)Pour moi, c'est son chef d’œuvre. S'il avait donné l'impression de faire du surplace avec ses précédents films voire même de ne plus avoir rien à dire, c'est plus le cas du tout ici. Comme Stillman, il introduit des éléments triviaux dans son cinéma, le rend un peu plus adulte, moins asexué. J'adorais l'antinaturalisme des dialogues, ces personnages qui parlent souvent de manière directive. Parker Posey est super sexy dedans.
The Book Of Life (1998)Film réalisé à l'occasion de l'an 2000 pour Arte comme le
Last Night de Don McKellar qui a excellente réputation mais que je n'ai toujours pas vu. Je crois que c'est filmé avec une caméra numérique dégueulasse qui est propice aux expérimentations formelles (il y a un petit côté
Chungking Express ou
Wonderland de Winterbottom mais peut-être ma mémoire me trompe). On retrouve le format moyen-métrage. J'avais beaucoup aimé, j'aime bien ses histoires à la Ernesto Sabato qui évoquent la possibilité que le messie revienne sur terre incognito et que plus personne ne le reconnaisse. Même si c'est peut-être pas ça. A revoir donc. Il y a une bande-son à fond nineties avec un peu tout et n'importe quoi, de la drum'n'bass, des trucs comme ça.
No Such Thing (2001)Le monologue d'introduction sur fond de paysages islandais est superbe! (à voir sur youtube). Grosse réussite tardive et sous-estimée avec Sarah Polley qui se fond parfaitement dans son univers.
The Girl from Monday (2005)Un monde où l'amour n'existe plus et les humains sont devenus des codes barres. Une extraterrestre arrive sous la forme d'un mannequin. C'est l'époque où Hal Hartley commence à tout filmer en
dutch angles en numérique dégueu. Le postulat n'est pas mauvais mais le film est nul à chier, pas faute d'avoir essayé plusieurs fois.
Fay Grim (2006)J'aime bien l'idée qu'il s'autorise autant de libertés mais ça part en couille. A l'incompréhension initiale a succédé une impression d'à quoi bon, car je vois à peu près ce qu'il veut faire. Il y a un gag honteux avec Parker Posey qui met son portable dans sa culotte car elle n'a pas de poche, ce qui a l'effet d'un vibromasseur dans les situations les moins propices. No comment. Le film est intégralement filmé en
dutch angles.
Meanwhile (2011)Retour en forme. Film sympathique même si c'est pas grand-chose. Ce Dj Mendel est lui-aussi plutôt
endearing tout comme l'histoire (un type un peu paumé mais bricoleur qui a la faculté de venir en aide à tout un tas de personnes au gré des rencontres). C'est aussi un moyen.
Ned Rifle (2014)J'avais filé 30 dollars pour celui là mais c'est mauvais. L'autoparodie, reproche formulé assez tôt dans sa carrière à son encontre, devient difficile à justifier.