Forum de FilmDeCulte :: John Cassavetes : Vos tops

Oui mais ce que je dis pour ma part c'est que justement le mari n'est pas le bon samaritain que l'on pourrait croire, à aider bravement sa femme sur le chemin du rétablissement, face à l'adversité. Il est directement responsable de la pente glissante sur laquelle s'est engagée sa compagne, parce qu'il ne sait jamais faire rentrer la singularité de celle-ci dans la communauté à laquelle il appartient. Dès lors, elle ne peut être qu'exclue, et aliénée.

Là où le film est redoutable pour l'analyse, c'est que comme je le disais, les racines du mal remontent à une période antérieure à la période de temps du film. Cassavetes s'intéresse au processus de destruction final, peut-être pour mieux nous tester, nous spectateurs et notre humanité: peut-on de bon droit juger la folie du personnage de Rowlands comme intrinsèque à sa personne? Me concernant, la réponse est évidemment non.

Auteur:	Mickey Willis [ 16 Mai 2015, 12:36 ]
Sujet du message:	Re: John Cassavetes
Tom a écrit: Baptiste avait fait la même remarque y a quelques jours (sur Karenina). Ah d'accord ! Pas vu.

Auteur:	Mickey Willis [ 16 Mai 2015, 12:41 ]
Sujet du message:	Re: John Cassavetes
Baptiste a écrit: Oui mais ce que je dis pour ma part c'est que justement le mari n'est pas le bon samaritain que l'on pourrait croire, à aider bravement sa femme sur le chemin du rétablissement, face à l'adversité. Il est directement responsable de la pente glissante sur laquelle s'est engagée sa compagne, parce qu'il ne sait jamais faire rentrer la singularité de celle-ci dans la communauté à laquelle il appartient. Dès lors, elle ne peut être qu'exclue, et aliénée. Là où le film est redoutable pour l'analyse, c'est que comme je le disais, les racines du mal remontent à une période antérieure à la période de temps du film. Cassavetes s'intéresse au processus de destruction final, peut-être pour mieux nous tester, nous spectateurs et notre humanité: peut-on de bon droit juger la folie du personnage de Rowlands comme intrinsèque à sa personne? Me concernant, la réponse est évidemment non. En tout cas c'est une des principales qualités du film: en ne cherchant pas à expliquer, à remonter aux sources des malaises des personnages, il laisse une part immense au regard du spectateur. Perso je crois que le mari est plus ambiguë, j'ai plutôt l'impression qu'il aime réellement sa femme et qu'il souhaite la protéger, mais en même temps il est également responsable de sa chute en effet.

Auteur:	Baptiste [ 16 Mai 2015, 15:21 ]
Sujet du message:	Re: John Cassavetes
Oui le film montre que l'un n'exclut pas l'autre, il peut très bien l'aimer et participer à son enfermement mental (et concret...).

Auteur:	Mickey Willis [ 26 Aoû 2015, 22:36 ]
Sujet du message:	Re: John Cassavetes
Coucou Baptiste Shadows: c'est génial à voir, les séquences sont remplies d'humanité (il est tard, je m'autorise ce genre de phrases de merde qui veulent rien dire) et de vie (le coup de massue). Cassavetes tire l'essence de ses séquences: quand il veut être grave le film est terrifiant, quand il veut être joyeux le film déborde de joie, c'est une vraie réussite pour moi. C'est bête mais je n'ai pas simplement eu la sensation de regarder des gens dialoguer mais j'avais vraiment l'impression de les cotoyer, de les sentir vivre ce qui se passait. Bon après je trouve quand même que tout ça laisse un petit goût d'inachevé qui fait très premier film, ce qui se comprend facilement. Par exemple, je savais le film court mais j'ai été très surpris quand il s'est terminé, un poil déçu que ça s'arrête si tôt (ce qui est plutôt bon signe dans un sens). ça n'a pas été la même révélation qu'avec "Une femme sous influence" mais je suis bien content d'avoir vu ce côté vraiment underground de son cinéma. J'ai hâte de voir le reste maintenant (il serait temps que je me bouge).

Auteur:	Lohmann [ 18 Juil 2016, 15:43 ]
Sujet du message:	Re: John Cassavetes
Sacrée intro de Baptiste, pour l'instant la filmo la plus détaillée que j'ai croisée sur le forum Shadows (1959) Faces (1968) J'ai surtout trouvé ça bien chiant. 2-3/6 Une femme sous influence (1975) Magnifique, je ne connaissais pas G. Rowlands à l'époque, et P. Falk uniquement pour son rôle de Columbo. Les deux sont admirables dans ce film, le film est une vraie expérience physique, épuisant. 6/6 Meurtre d'un bookmaker chinois (1976) La réalisation conserve le style Cassavetes sans avoir la force du précédent ni du suivant. Un must pour les amateurs de gros bonnets. 4.5/6 Opening Night (1978) Souvenir beaucoup moins clair qu'Une Femme sous influence, je me souviens avoir beaucoup apprécié à l'époque mais je serais bien en peine d'en parler maintenant. 5/6 Gloria (1980) G. Rowlands en roue libre, une histoire qui part dans tous les sens, un gamin tête à claque, le mélange idéal d'un bon plantage. 1-2/6 Lohnmann qui essaie de lister tous les films qu'il a vu (et ceux qui lui restent à voir) sur IMDB, d'abord de manière aléatoire et maintenant dans l'ordre alphabétique des réalisateurs... j'en ai pour des mois

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John Cassavetes https://forum.plan-sequence.com/john-cassavetes-t16719-45.html	Page 4 sur 4

Auteur:	Arnotte [ 18 Juil 2016, 16:08 ]
Sujet du message:	Re: John Cassavetes
Rien vu!

Auteur:	Cosmo [ 03 Juin 2020, 19:51 ]
Sujet du message:	Re: John Cassavetes
Cosmo a écrit: 4/6 : Shadows 4/6 : Un enfant attend 6/6 : Faces 666/6 : Husbands 5/6 : Meurtre d'un bookmaker chinois 5/6 : Opening Night 5/6 : Gloria 6/6 : Love Streams J'ajoute donc : Une femme sous influence Cassavetes, c'est typiquement le cinéaste dont j'adore la plupart des films (Husbands faisant d'ailleurs partie de mon top 10), mais que je veux continuer de découvrir religieusement, sans coupure, sans téléphone qui sonne, sans bâillement... Du coup, je peux attendre des années avant d'ouvrir le cellophane de ce BR, et enfin me prendre la claque dans la gueule attendue. Parce qu'Une femme sous influence, c'est vraiment du très haut niveau, ça prend à la gorge et ça fait littéralement mal au bide, tant les acteurs, qu'il laisse parfois improviser (Peter Falk y excède, le rôle de Gena Rowlands semblant plus écrit, plus dirigé), s'investissent personnellement, émotionnellement, dans le film. 6/6 Big Trouble Bon... Que dire. Là c'est tout de suite d'un autre niveau. Ca n'a strictement aucun intérêt, Cassavetes débarquant sur le tournage à l'improviste pour réparer les dégâts, ce qu'il ne parvient pas à faire. C'est vraiment la comédie basique américaine des années 80, dans laquelle il ne manque qu'un Chevy Chase. 0/6 Il me manque les mineurs Minnie et Moskowitz et Too Late Blues...

Auteur:	Baptiste [ 09 Juin 2020, 15:15 ]
Sujet du message:	Re: John Cassavetes
Et revoir Opening night pour lui mettre 6/6 Cool pour une Femme sous influence. Il faut que je le revoie mais c'est tellement intense qu'il faut le bon moment.

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