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 Sujet du message: Top Sam Mendes
MessagePosté: 03 Avr 2014, 17:48 
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Inscription: 30 Mar 2014, 15:59
Messages: 11
Je viens de finir la filmographie de ce réalisateur et je n'ai pas trouvé de top pré-existant à propos de lui donc je me lance.

1. Les Sentiers de la perdition (2001)
2. Les Noces Rebelles (2009)
3. American Beauty (1999)
4. Jarhead (2005)
5. Skyfall (2012)
6. Away We Go (2009)


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 Sujet du message: Re: Top Sam Mendes
MessagePosté: 03 Avr 2014, 18:01 
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Inscription: 19 Juin 2005, 22:59
Messages: 11249
1. La BX sans CT, avec pneus lisses, sans papier, ligne continue, sens inverse (270 € après négociation)
2. Sur la route de Nantes avec la Mini Cooper S (135 €)
3. La ceinture arrière d'un pote sur ma Golf qui n'avait pas de ceinture arrière (90 € + CT + ceintures AR)
4. Le feu rouge quand j'avais 18 ans en Super 5 (2 bouteilles de Whisky)
5. A pied à Moscou, pour avoir traverser quand le petit bonhomme était rouge (200 roubles)

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Delirium Tremens


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 Sujet du message: Re: Top Sam Mendes
MessagePosté: 03 Avr 2014, 18:15 
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Inscription: 14 Oct 2007, 11:11
Messages: 8090
Fallait aller la chercher celle là ! :o


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 Sujet du message: Re: Top Sam Mendes
MessagePosté: 03 Avr 2014, 18:29 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 86862
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American Beauty (1999)
Comme beaucoup de gens, j'étais tombé amoureux de ce film à l'époque mais le modèle a sûrement été trop copié pour que l'original me touche autant aujourd'hui. Ça reste une comédie sombre du genre que les studios ne font plus et que même les films indépendants ne savent plus faire, royalement interprétée et émouvante. Le slogan du film, également thème récurrent, se formule ainsi: "Regardez de plus près". Ainsi, par le truchement de nombreuses techniques, l’auteur attire subtilement l’attention du spectateur sur des détails plus importants, carrément révélateurs. Qu’il s’agisse de cadres dans le cadre (les armatures d’une fenêtre, la lucarne vitrée d’une porte, les barreaux des escaliers) ou bien de jeu avec la lumière (comme par exemple lorsqu’un rai de lumière survient presque surnaturellement pour éclairer le bas du visage de Jane et ainsi révéler son sourire), le réalisateur se sert de l’outil cinématographique pour mieux faire ressortir l’essentiel. Les exemples les plus littéraux ne sont autres que les nombreux zooms effectués par le caméscope numérique de Ricky, regardant de plus près pour révéler la beauté, voire la vérité. Parce que l’image granuleuse de cette caméra entre directement en opposition avec le formalisme de la mise en scène générale, au même titre que les séquences rêvées de Lester viennent perturber de l’intérieur le conformisme de la vie de ce dernier. American Beauty c’est autant de petits détails, a priori insignifiants ou bien considérés comme acquis, qui viennent être révélés, mis en valeur, au travers d’une esthétique en apparence classique et pourtant dense.

Les Sentiers de la perdition (Road to Perdition, 2001)
Le film qui met la "class" dans le classicisme. Ce film transpire l'amour d'une certaine iconographie, celle de l'Amérique des années 30, avec ses premiers gratte-ciels, ses bagnoles, ses Tommy Gun, ses gangsters avec leurs chapeaux. On pourrait ne pas se douter qu'il s'agit de l'adaptation d'une bande-dessinée mais la mise en scène de Mendes donne dans le même genre d'imagerie iconique, que ce soit les cadres dans le cadre qui renvoient à la forme du matériau d'origine où la façon qu'a Mendes d'embrasser complètement le genre et l'époque et surtout son sujet, le drame filial derrière le film de gangster, aussi noir que les photos morbides prises par le personnage de Jude Law. Avec le même oeil, Mendes sublime toutes ces figures, le père, l'enfant, le gangster. Et filme les fenêtres de leurs âmes de manière plus poignante que jamais (le regard de Paul Newman, le regard de Craig, putain). Plus belle BO de Thomas Newman aussi.

Jarhead (2005)
Approche originale du film de guerre par le biais de l'ennui du soldat et de sa frustration dans l'inassouvissement de son désir de tuer. Une fois de plus, Mendes joue avec les icônes. Après s'être extasié devant une projection d'Apocalypse Now, les troufions engueulent les forces aériennes qui passent au-dessus de leurs têtes en diffusant de la "musique du Viêt-nam", réclamant leur propre musique. J'adore aussi l'utilisation des couleurs par Mendes dans ce film. Durant toute la première partie du métrage, l’ivoire virginal envahit le décor: de la caserne immaculée, où les hommes se distinguent encore grâce à leurs uniformes verts, jusqu’au désert où le sable couleur sel absorbe les soldats en tenue de camouflage. Ciel et terre sont mis à la même échelle, créant un gigantesque néant dans lequel vivent les fantassins. Avant même l’incendie des réserves pétrolières, la couleur funèbre s’était immiscée dans cet univers lacté. Par le biais d’un cimetière imprévu, peuplé de silhouettes humaines encore intactes, figées sur place, comme taillées dans du charbon. Autant de fantômes venus hanter les soldats qui arrivent, une fois de plus, après la guerre. Les frappes chirurgicales couvertes par CNN ne faisaient pas état de ce paysage mortuaire, renvoyant directement à Hiroshima. Une fois de plus, après le Viêt-nam, Jarhead se fait l’écho des guerres passées de l’Amérique. La Guerre du Golfe, un conflit de plus au cours duquel les actes commis par les Etats-Unis sont à remettre en question.

Les Noces Rebelles (Revolutionary Road, 2009)
Mendes est souvent taxé d'académisme et j'ai toujours trouvé ça injuste...sauf ici. Approprié à l'explosion du mythe de la banlieue américaine idyllique d'American Beauty, ce classicisme, qui ne démérite pourtant pas, ne paraît pas des plus inspirés cette fois-ci. Cela dit, le metteur en scène a toujours du talent pour créer un visuel en apparence aussi parfait que l'image de la famille américaine des années 50, esthétique qui se fait en réalité judicieusement aussi étouffante que l'est le mariage des deux protagonistes. Néanmoins, dans l'écriture aussi le film se sort difficilement des clichés. On notera également quelques facilités un peu lourdes là où la majeure partie du film fonctionne sur le poids des non-dits. A ce titre, le personnage de Michael Shannon, sorte de note d'intention personnifiée, leste les subtilités du récit. Les brefs épilogues ne semblent pas non plus être indispensables. Le film n'apporte pas grand chose de neuf à un genre dont The Hours et Loin du paradis étaient des représentants plus originaux.

Away We Go (2009)
Mendes répond dans la même année à son précédent avec un film à l'opposé, dans le ton comme dans la forme. Dans un premier temps, le film s'installe dans ce cliché de l'indé à teinte brunâtre, légèrement décalé, suffisamment pour donner naissance à quelques situations cocasses mais sans réellement s'élever au-delà d'un style devenu commun. Puis peu à peu, entre deux rires, quelque chose d'autre apparaît, une certaine pesanteur qui apporte une véritable valeur ajoutée à l'ouvrage. La mise en scène ne se fait pas trop remarquer mais parvient à garder un dynamisme à toute épreuve alors qu'elle est quasi-intégralement composée de plans fixes, symbolisant la stagnation du couple. Même dans les rares plans mobiles de la première heure, le couple reste immobile, mué par une "force" diégétique (un escalator, une voiture, etc.) puis le mouvement, la mise en scène, devient plus filmique au fur et à mesure que le couple évolue, etc.

Skyfall (2012)
Mendes se réapproprie Bond tout en essayant de concilier les différentes interprétations du personnage et de la saga avec un film qui adopte un enjeu personnel plutôt que global. La franchise sous Craig aura ramené Bond dans le monde réel, ici un monde post-11 septembre où la menace ne vient plus des nations mais d'individus tapis dans l'ombre, renvoyant la mère patrie à ses propres péchés. La grande réussite des Bond de Craig aura été de transformer l'essai entamé avec Brosnan, visant à garder l'humain au sein de l'histoire, et Skyfall ne déroge pas à la règle. Ce n'est pas un hasard si les meilleurs Bond, comme Casino Royale ou celui-ci, sont ceux qui ont quelque chose à raconter. En choisissant de confronter l'agent secret à son métier et à sa place dans la société actuelle - une thématique récurrente de l’œuvre de l'auteur - Mendes propose une étude du protagoniste. De l'autodestruction alcoolique du début jusqu'à l'anéantissement de ce qui le définit, en tant qu'humain ou en tant qu'icône, pour mieux réaliser ce qu'il décrit textuellement dans le film comme son "hobby" : la résurrection. Déclaration pertinente tant de manière diégétique qu'extra-diégétique, vu le nombre d'incarnations qu'a connu le personnage. Ici, Bond passe le film confronté à sa part sombre (Silva) et sa figure maternelle (M) pour mieux renaître. A ce niveau, la nature théorique du dernier acte est assez puissante. Et ce n'est pas la seule scène de ce style. Qu'il s'agisse d'un Shanghai aux allures de film de SF, avec ce close-combat expressionniste absolument fabuleux, ou de l'île-fantôme aux statues géantes déchues, et le jeu morbide auquel Bond y est soumis, l'atmosphère que confère Mendes aux images font de Skyfall un Bond qui ne ressemble à aucun autre.


1. Skyfall
2. Road to Perdition
3. Jarhead
4. American Beauty
5. Away We Go
6. Revolutionary Road

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