Ces derniers jours, je me suis refait ses films (sauf un) avant de voir son nouveau, histoire de me mettre dans le bain et de voir si mon avis avait évolué. Allez c’est partie pour la filmo où tout le monde va foutre des sales notes aux deux premiers et des « pas vu » aux deux derniers.
Lock, Stock and Two Smoking Barrels (Arnaques, crimes et botanique, 1998) 4/6 - A la revoyure, le film fait assez fauché, surtout quand tu le revois après le suivant. Cependant, y a déjà tout ce qui fait le style du bonhomme, que l'on a trop facilement et hâtivement et injustement limité à de la copie de Tarantino (de toute façon, dès que quelqu'un fait un film de gangsters avec de l'humour, ça y est, c'est "tarantinesque"), ce qui peut se comprendre vu ce goût pour les histoires se téléscopant mais là où chez Tarantino ça n'est pas indispensable pour l'intrigue, ici c'en est carrément le moteur, comme dans un film choral, et l'humour naît principalement de ces situations, de manière plus second degré. Bienvenue dans un monde de trognes où chaque gangster (à la petite semaine généralement) a un surnom le définissant. Se targuant également d'une certaine patte visuelle (ces effets de style qu'on lui reproche, cette photo brunâtre), Ritchie revitalise la tradition du film de gangsters british.
Snatch. (2000) 5/6 - la même chose puissance 10 en maîtrisé : plus friqué, plus frénétique, plus fendard. Je trouve que Ritchie y situe vraiment son style, tant dans la thématique (notamment comme il pousse ici tout le délire sur la confrontation des différentes strates de la population londonienne, en aprticulier le jeu sur les accents : Cockney, gitan, russe, black, etc.) que dans l'esthétique, de manière plus assurée et parvient même à accéder à un certain poids pour quelques scènes qui hissent le film au-delà de la simple pochade même si l'ensemble reste majoritairement dans la comédie. C'est marrant qu'alors qu'il la révélé, Ritchie a confié à Statham ses rôles les plus passifs, utilisant tout juste son charisme naturel. Il exploite très bien ses acteurs de toute façon.
The Hire : Star (2001) Son court métrage de la série BMW, l'un des meilleurs, certainement le plus drôle avec une excellente auto-dérision de la part de sa femme, Madonna, mais surtout un visuel chromé sursoigné, du montage au poil jusqu'aux plans de la voiture en virage. Bonnard. J'aurai bien aimé le voir retourner avec Clive Owen.
Swept Away (A la dérive, 2002) 1/6 - Alors celui-là, j'ai pas voulu le revoir. Une fois ça m'a suffit. Je ne me souviens de pas grand chose si ce n'est une séance pénible au cinéma pour un film globalement chiant et con si je me rappelle bien. Ritchie ferait mieux de se cantonner au registre qui le réussit...
Revolver (2005) 2/6 - ...ou pas. L'auteur revient aux brigands mais en cherchant à imposer une réflexion sur son propre cinéma, il s'emmêle les pinceaux dans ses délires kabbalistiques et numérologiques dans un film qui fait penser à The Usual Suspects, Memento, Fight Club, Kill Bill...en raté. La première fois, j'étais pas sûr d'avoir tout pigé. Revu hier, et c'est toujours pas clair. Il y a de belles intentions, notamment dans la volonté de s'éloigner justement de tout ce qui a fait le style de ses deux premières oeuvres et donc visuellement c'est classe et l'univers est intéressant et Statham y trouve son rôle le plus exigeant MAIS c'est chiant. Et confus. Et prétentieux, avec ses citiations de César ou Machiavel et sa BO qui troque les morceaux pop/electro d'avant pour de la musique classique... En se prenant au sérieux, le cinéma de Ritchie perd tout son charme.
RocknRolla (2008) 3/6 - échaudé par l'accueil des efforts établis sur le précédent, Ricthie revient à ses amours premières mais semble ne plus savoir comment faire marcher sa propre formule. Si le film est bien moins lourdingue que son précédent et comporte de nombreuses qualités (visuel aux petits oignons, personnages charismatiques, humour qui marche), il se révèle bien trop décousu et peu dynamique pour réellement convaincre. A trop vouloir épouser la passivité de ses protagonistes, Ricthie accouche d'un film boîteux.
Sherlock Holmes (2009) 5/6 - le style de Ritchie maîtrisé et mis au service d'une update jouissive du vieux héros.
Sherlock Holmes : Game of Shadows (Sherlock Holmes : jeu d'ombres, 2011) 4/6 - L'intrigue s'internationalise, ça devient du James Bond, on gagne en ampleur ce que l'on perd en ludisme mais ça reste parsemé de touches persos marrantes.
Moyenne : 3.4/6
1. Sherlock Holmes 2. Snatch 3. Sherlock Holmes 2 4. Arnaques, crimes et botanique 5. RocknRolla 6. Revolver 7. A la dérive
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