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Trilogie Matrix (Frères Wachowski, 1999 - 2003)
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Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 28 Mar 2008, 12:37 ]
Sujet du message: 

Arnotte a écrit:
Je crois que personne n’a encore évoqué les “ralentis au milieu du plan”... Je parle parle pas du bullet-time effect, mais bien des changements de vitesse à l’intérieur même d’un plan... Perso je trouve ça abominable (sans parler de l’effet sonore WFOUWWW qui l’accompagne). L’exemple qui me révulse le plus, c’est lors de la scène de l’autoroute dans Reloaded (qui est franchement sympa, il faut le dire), quand un agent saute sur le capot de voiture... Mais pourquoooiiii? Totalement gratuit. Ma main au feu que sans ce ralenti de chiottes ce sera plus fort, plus impressionnant.


Moi je trouve ça fabuleux et totalement cohérent.

On est censés être dans la Matrice. Toutes les distortions visuelles sont pour moi du coup brillantes et justifiées. Même lorsque Reeves ou Smith deviennent numériques et un peu mal fait, "théoriquement" ça se tient. Ne sont-ils pas censés jouer, dans ces scènes, des personnages numériques ?

C'est pour ça que je trouve génial aussi que dans la scène chez l'Architecte, sur les écrans en fond, on voit des scènes du premier film censées se passer dans la Matrice.

Auteur:  the black addiction [ 28 Mar 2008, 12:43 ]
Sujet du message: 

Qui-Gon a écrit:
On est censés être dans la Matrice. Toutes les distortions visuelles sont pour moi du coup brillantes et justifiées. Même lorsque Reeves ou Smith deviennent numériques et un peu mal fait, "théoriquement" ça se tient.


Voilà c'est théoriquement que je trouve qu'il va plus loin que le premier. Après l'histoire en devient plus lourde, mais visuellement il propose des choses vraiment intéressantes où on "quitte" en quelque sorte le cinéma "traditionnel" pour tomber dans autre chose (la baston avec tous les Smiths est géniale pour ça je trouve). Ils assument et expérimentent ce que peuvent apporter les nouvelles techniques, mais ils sont radicaux, donc ça peut ne pas plaire. Ils manipulent des concepts et des modes de narration différents pour les mélanger, on va vers une sorte d'abstraction.

Auteur:  Bulldog Errant [ 28 Mar 2008, 13:31 ]
Sujet du message: 

Globalement Film Freak, j'aurais du mal à contredire tes arguments, ils tiennent la route, et il y a clairement dans les suites par rapport au premier des scènes de dialogue moins fluides, qui font sortir le spectateur du film, tant elles peuvent sembler obscures à la première vision.

Comme Hal5, ça m'a plutot séduit de voir les pistes de reflexion lancées que ça m'a gêné par rapport au rythme du film, mais bon voilà c'est comme ça.

Film Freak a écrit:
Dommage qu'entre les scènes d'action, le film tombe à nouveau dans le relou quand il ne s'agit pas carrément du ridicule...le délire du Mérovingien avec ses insultes en français et ses gâteaux au chocolat qui font jouir les meufs en code matriciel, ça fait rire quelqu'un d'autre que les puceaux de nerds informaticiens tels que le sont les frères Wachowski? Sincèrement.


Pour les insultes en français, ça reste malgré tout un film américain, je pense qu'ils y trouvent plus de bonheur que nous. Ca m'a pas fait particulièrement rire non plus.

Pour le coup du gateau, moi j'ai trouvé ça assez puissant. Le discours du mérovingien, qu'il martèle tout le long du film, est que le choix n'existe pas. Neo se bat, mais pourquoi ? Le mérovingien se pose la question, et parfois le spectateur aussi (pourquoi il se bat contre les smith au lieu de se casser plus tot ?). Donc Neo n'a pas le choix de se battre, il se bat parce que c'est sa fonction, comme si lui aussi avait été programme pour ça.

C'est un discours que l'on va aussi entendre de la part de l'oracle : ce qui compte ce n'est pas le choix puisqu'il n'y en a pas, mais pourquoi on le fait. C'est bien pour ça que dans reloaded elle lui donne directement le bonbon rouge, alors que morpheus avait laissé l'illusion du choix dans le premier.

Tout ça est bien compréhensible de la part de programmes informatiques. Après tout ils sont réellement programmés dans le but de remplir leur fonction. Donc ils font ce qu'ils doivent faire, sans savoir pourquoi, comme le maitre des clés sait ce qu'il faut faire pour accéder à la source, sans savoir comment il le sait ni pourquoi.

Bon bref, et ce que veut montrer le mérovingien, c'est que programme ou humains, nous sommes tous pareils. Neo se bat sans savoir pourquoi, et cette bourgeoise chiante malgré tout est aussi condamnée, puisqu'elle cède aux pulsions qui lui font rechercher le plaisir. L'homme n'écoute pas sa raison, mais ses pulsions, et se laisse contrôler par son côté animal. Et les pulsions les plus fortes, regardons d'ou elles viennent, là, à travers le code qui défile... Pour le mérovingien il s'agit de sexe, pour Neo, Trinity Persephone, on parlera d'amour.

Et Neo fera le même choix de pulsion (de sexe ? d'amour ? choisissez votre camp) face à l'architecte en préférant aller secourir Trinity.

Bon en tout cas ça me fait plaisir de reparler de tout ça, dès que j'ai mon écran plat, je me fais moi aussi ma soirée trilogie :D

Auteur:  Film Freak [ 28 Mar 2008, 13:35 ]
Sujet du message: 

hal5 a écrit:
En fait je pense que tu as un regard ultra-cartésien sur quelque chose qui relève parfois de l'abstraction, parfois du symbolisme, en tout cas qui ne doit pas se regarder comme un blockbuster lambda, mais plutôt comme un agrégat d'influences philosophiques, littéraires, mystiques, vidéoludiques, etc, avec tout ce que cela suppose de circonvolutions hypertextuelles.
Tout ce que tu dis n'est pas faux, mais alors dans le strict cadre d'un angle de vision très rationnel de la chose. Je veux dire par là que ce que tu juges comme étant un défaut participe pour moi de la création d'un univers singulier, avec sa propre logique interne et ses propres correspondances mystiques. Alors oui, tout n'est pas discernable de prime abord, certaines choses peuvent paraître confuses ou farfelues. Mais pour ma part, j'aime cette impression de labyrinthe cérébral et mythologique qui n'hésite pas à bousculer les conventions.
C'est une lecture différente.
En lieu et place du blabla verbeux tant décrié par les détracteurs des deux suites, j'y vois surtout autant de spéculations philosophiques et métaphysiques tout à fait passionnantes. A une échelle différente, je ressens à peu près les mêmes choses devant Avalon ou le dyptique Ghost in the Shell.
Je crois que pour bien appréhender cette trilogie dans son ensemble, il faut être décidé à mettre un peu les mains dans le cambouis. Cette saga me parait d'une richesse thématique exceptionnelle et ça, c'est un sentiment qui n'a pas bougé depuis la première vision en salle, alors même que la compréhension de nombreux éléments m'avait échappé.


Mais encore une fois, non, parce que ce n'est pas que ce soit "compliqué", c'est juste que c'est "lourd", "mal écrit"...
Ils n'utilisent pas un langage soutenu, ils n'utilisent pas des termes incompréhensibles, ils ne parlent pas de choses inconnues...non, c'est juste que même quand ils parlent de machines et de choses concrètes, ils utilisent des phrases suuuuuuuuupeeeeeeer loooooooooongues et maaaaaal fouuuuutuuuuuuues...
Il n'y a rien d'hypertextuel ou de cérébral quand le chef des humains utilisent 35 mots dans une phrase grammaticalement lourde pour évoquer une chose simple et concrète sans rien de symbolique ou de mystique.

Auteur:  Film Freak [ 28 Mar 2008, 13:36 ]
Sujet du message: 

oncletom a écrit:
Film Freak a écrit:
T'adores aussi quand Lambert Wilson dit "Nom de dieu de putain de bordel de merde de saloperie de connard d'enculé de ta mère" avant de dire que c'est comme se torcher dans de la soie, et d'envoyer un gâteau exploseur de foufoune à une meuf?
C'est de la quasi abstraction ça aussi?

Utiliser le visuel de la matrice pour une jouissance féminine, qui plus est grâce à un gâteau, c'est ironiser le propos. C'est dire, l'espace de quelques instants : oui, un gâteau fait aussi l'affaire dans ce monde.


Et?
Ca reste ridicule.
Ca reste absolument honteux comme idée de scénar et de mise en scène...

Auteur:  Bulldog Errant [ 28 Mar 2008, 13:38 ]
Sujet du message: 

Qui-Gon Jinn a écrit:
Moi je trouve ça fabuleux et totalement cohérent[...]


Ah tu finis par cracher les points positifs ! On te travaille encore un peu et tu vas finir par dire que tu as globalement adoré :p

Auteur:  Film Freak [ 28 Mar 2008, 13:41 ]
Sujet du message: 

the black addiction a écrit:
Film Freak a écrit:
the black addiction a écrit:
J'aime pas trop le 3 mais dans le deux il y a peut être des défauts (dans le 1 aussi) mais ils radicalisent l'univers jeux video avec des séquences qui dévirent vers une quasi abstraction.


Abstraction?

Et t'adores ça?



Oui. Tu m'a lu parler des dialogues ? je crois pas, il m'avaient fait chier moi aussi.


Bah tu réponds à Mufti qui évoque son incompréhension face à l'appréciation de certains au-delà des défauts objectifs et, si je ne m'abuse, c'est surtout des dialogues et de ce genre d'égarements qu'il parle...pas du visuel.

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 28 Mar 2008, 13:41 ]
Sujet du message: 

Bulldog Errant a écrit:
Qui-Gon Jinn a écrit:
Moi je trouve ça fabuleux et totalement cohérent[...]


Ah tu finis par cracher les points positifs ! On te travaille encore un peu et tu vas finir par dire que tu as globalement adoré :p


Du tout. Ca c'est un truc que j'aimais déjà dans le premier.

Je retrouve certaines de ces choses que j'aimais dans le 2 et le 3, mais au milieu d'un tel marasme de lourdeur et de maladresses que je peux plus apprécier.

Mon appréciation des films, fait rarissime, a baissé au fil des visions.

Auteur:  Film Freak [ 28 Mar 2008, 13:43 ]
Sujet du message: 

Qui-Gon Jinn a écrit:
Arnotte a écrit:
Je crois que personne n’a encore évoqué les “ralentis au milieu du plan”... Je parle parle pas du bullet-time effect, mais bien des changements de vitesse à l’intérieur même d’un plan... Perso je trouve ça abominable (sans parler de l’effet sonore WFOUWWW qui l’accompagne). L’exemple qui me révulse le plus, c’est lors de la scène de l’autoroute dans Reloaded (qui est franchement sympa, il faut le dire), quand un agent saute sur le capot de voiture... Mais pourquoooiiii? Totalement gratuit. Ma main au feu que sans ce ralenti de chiottes ce sera plus fort, plus impressionnant.


Moi je trouve ça fabuleux et totalement cohérent.


Pareil.

Auteur:  Film Freak [ 28 Mar 2008, 13:45 ]
Sujet du message: 

Bulldog Errant a écrit:
Pour le coup du gateau, moi j'ai trouvé ça assez puissant. Le discours du mérovingien, qu'il martèle tout le long du film, est que le choix n'existe pas. Neo se bat, mais pourquoi ? Le mérovingien se pose la question, et parfois le spectateur aussi (pourquoi il se bat contre les smith au lieu de se casser plus tot ?). Donc Neo n'a pas le choix de se battre, il se bat parce que c'est sa fonction, comme si lui aussi avait été programme pour ça.

C'est un discours que l'on va aussi entendre de la part de l'oracle : ce qui compte ce n'est pas le choix puisqu'il n'y en a pas, mais pourquoi on le fait. C'est bien pour ça que dans reloaded elle lui donne directement le bonbon rouge, alors que morpheus avait laissé l'illusion du choix dans le premier.

Tout ça est bien compréhensible de la part de programmes informatiques. Après tout ils sont réellement programmés dans le but de remplir leur fonction. Donc ils font ce qu'ils doivent faire, sans savoir pourquoi, comme le maitre des clés sait ce qu'il faut faire pour accéder à la source, sans savoir comment il le sait ni pourquoi.

Bon bref, et ce que veut montrer le mérovingien, c'est que programme ou humains, nous sommes tous pareils. Neo se bat sans savoir pourquoi, et cette bourgeoise chiante malgré tout est aussi condamnée, puisqu'elle cède aux pulsions qui lui font rechercher le plaisir. L'homme n'écoute pas sa raison, mais ses pulsions, et se laisse contrôler par son côté animal. Et les pulsions les plus fortes, regardons d'ou elles viennent, là, à travers le code qui défile... Pour le mérovingien il s'agit de sexe, pour Neo, Trinity Persephone, on parlera d'amour.

Et Neo fera le même choix de pulsion (de sexe ? d'amour ? choisissez votre camp) face à l'architecte en préférant aller secourir Trinity.


Tout ça je veux bien mais ENCORE UNE FOIS, ce n'est pas l'idée qui me gêne mais sa représentation...fallait -il que ça passe par un travelling avant en code matriciel entre les cuisses de la meuf avec l'explosion juste derrière?
Fallait-il que ça soit vulgaire et ridicule comme ça?

Auteur:  Art Core [ 28 Mar 2008, 13:53 ]
Sujet du message: 

Film Freak a écrit:
Et?
Ca reste ridicule.
Ca reste absolument honteux comme idée de scénar et de mise en scène...


C'est probablement une des idées que je préfère de toute la trilogie. En quoi peut-elle bien être honteuse ?

Auteur:  Film Freak [ 28 Mar 2008, 14:16 ]
Sujet du message: 

Art Core a écrit:
Film Freak a écrit:
Et?
Ca reste ridicule.
Ca reste absolument honteux comme idée de scénar et de mise en scène...


C'est probablement une des idées que je préfère de toute la trilogie. En quoi peut-elle bien être honteuse ?


Parce que c'est la vulgarité faite film.
C'est de la blague de puceau.

Auteur:  the black addiction [ 28 Mar 2008, 14:18 ]
Sujet du message: 

Film Freak a écrit:
the black addiction a écrit:
Film Freak a écrit:
the black addiction a écrit:
J'aime pas trop le 3 mais dans le deux il y a peut être des défauts (dans le 1 aussi) mais ils radicalisent l'univers jeux video avec des séquences qui dévirent vers une quasi abstraction.


Abstraction?

Et t'adores ça?



Oui. Tu m'a lu parler des dialogues ? je crois pas, il m'avaient fait chier moi aussi.


Bah tu réponds à Mufti qui évoque son incompréhension face à l'appréciation de certains au-delà des défauts objectifs et, si je ne m'abuse, c'est surtout des dialogues et de ce genre d'égarements qu'il parle...pas du visuel.


En fait je voulais surtout dire pourquoi j'aimais malgré ces défauts, c'était même pas pour contredire Mufti.

Auteur:  Art Core [ 28 Mar 2008, 14:19 ]
Sujet du message: 

Non pour moi c'est un moment assez émouvant (oui rien que ça) car c'est créer un parallèle direct entre l'origine du monde (pour reprendre le titre de la toile de Courbet), le vagin, là où nait la vie et la matrice. Je trouve l'idée assez belle et pleine de sens au sein de la trilogie.

Auteur:  Tonton [ 28 Mar 2008, 14:24 ]
Sujet du message: 

Film Freak a écrit:
Art Core a écrit:
Film Freak a écrit:
Et?
Ca reste ridicule.
Ca reste absolument honteux comme idée de scénar et de mise en scène...


C'est probablement une des idées que je préfère de toute la trilogie. En quoi peut-elle bien être honteuse ?


Parce que c'est la vulgarité faite film.
C'est de la blague de puceau.

Tas raison, c'est exactement ça. Qu'est Matrix sinon une histoire de puceau ? Néo c'est l'incarnation du puceau. Après, exploiter l'idée matricielle avec un gâteau aux hormones, c'est contrebalancer (certes facilement) toutes les théories pompeuses de théoriciens. Le Mérovingien est un pragmatique (pas programmatique), donc un français of course.
EDIT : non, pas of course, le pragmatisme est américain.

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