Sur un coup de coeur, deux frères s'offrent un voilier qu'ils baptisent "Cassandra's Dream". Une vraie folie car ni l'un ni l'autre n'ont réellement les moyens d'assumer ce signe extérieur de richesse. Lorsque le premier est confronté à une importante dette de jeu et que le second s'éprend d'Angela, ambitieuse comédienne de théâtre, ils sont obligés de solliciter l'aide de leur oncle Howard qui a fait fortune en Californie. En contrepartie de son solide coup de pouce financier, il leur demande de lui rendre un petit service.
Après la mini parenthèse Scoop, Woody retrouve la verve de Match Point avec un nouveau film "sérieux". Comme pour ce dernier, Allen teinte son jeu social d'une obsédante culpabilité dostoievskienne, de motifs de tragédie grecque, en équilibre avec ce qui n'est finalement (voir la sécheresse du dénouement) qu'un fait divers anonyme. La routine jazz laisse place au ressac musical de Philip Glass, ce même ressac qui tourmente le personnage de Colin Farrell, bouleversant garçon un peu sissy aux mains salies, seul conscient des mauvais augures de Cassandre là où d'autres, dans un salon, n'y voient plus qu'un doux rêve. C'est dense, nerveux, pervers, peut-être un souffle sous Match Point mais vraiment brillant.
5/6
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