À la fin de l'ère d'Edo, Kiyone Sakurai, forgeron-armurier du samouraï Onoda, fabrique une épée pour son vénérable maître. Lors d'un violent affrontement avec des sbires du shogun, cette épée se brise et Onoda est consigné à résidence. Lorsqu'un samouraï fort influent propose à ce dernier, contre la main de sa fille, d'intercéder auprès des instances supérieures pour mettre fin à cette répudiation, l'entrevue se termine dramatiquement par la mort d'Onoda. Dès lors, Sakurai et ses deux aides n'auront plus qu'une idée en tête, fabriquer une épée unique pour aider la jeune fille à venger la mort de son père...
Film qui a la réputation d'être un des plus faibles de Mizoguchi, L'Epée de Bijomaru c'est surtout un film tourné pour 2 yen en 3 jours au crépuscule de la guerre. Il y a de gros problèmes de scénario, où tout semble bousculé, précipité, entre ellipses maladroites et raccourcis un peu abrupts, là où on est habitué à un travail plus subtil...la fin, expédiée n'importe comment, est un bon exemple, et la psychologie des personnages est parfois mise en mode avance rapide. L'assaut sur Onoda sonne vraiment comme: "ok, alors la baston de samourai, on a 2 heures et 10 balles pour la tourner".
Après je trouve qu'il y a quelque chose d'intéressant dans la façon dont Mizoguchi détourne la commande militariste pour filmer avant tout la dévotion toute artistique du personnage du forgeron, annonçant ce rapport précis à l'art largement développé ensuite. Et, fait en 3 secondes ou pas, le film est souvent très classe formellement, du cachet studio chiadé avec soin particulier du cadre, à la lumière (par le même chef op que sur L'Amour de l'actrice Sumako).
3-4/6
