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Légitime violence (John Flynn, 1977)
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Auteur:  Mister Zob [ 04 Aoû 2007, 00:58 ]
Sujet du message:  Légitime violence (John Flynn, 1977)

[Info modo : post en réponse à un premier message effacé]


J'aime beaucoup. Du cinoche bien sec, bien carré, avec des bonnes "gueules" comme on les aime. Vivement un DVD pour le revoir dans de bonnes conditions (parce que je l'ai découvert dans une sale copie open-matte VF).

Auteur:  Jericho Cane [ 04 Aoû 2007, 10:05 ]
Sujet du message: 

Chef-d'oeuvre trop méconnu... J'adore William Devane.

Auteur:  Jericho Cane [ 05 Aoû 2007, 12:01 ]
Sujet du message: 

D'ailleurs, tu l'as vu comment, hal5?

Je l'ai juste vu à la cinémathèque. Impossible de trouver ce film autrement.

Auteur:  Lohmann [ 24 Mai 2020, 18:55 ]
Sujet du message:  Re: Légitime violence (John Flynn, 1977)

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Après 7 ans de captivité, le Major Charles Rane quitte l'enfer du Vietnam pour rejoindre sa femme et son fils au Texas. Une surprise de taille attend Rane : sa femme est amoureuse d'un autre homme. La ville décide d'offrir au héros de guerre une Cadillac et 2.555 pièces d'argent, attirant la convoitise d'une bande de voyous.

Découvert grâce à son passage sur TCM, je ne connaissais pas du tout (j'ai depuis lu que ce serait un film référence pour Tarantino?), pas plus le film que son réalisateur. Par contre le scénario est de Schrader, et ça se sent de bout en bout. Le film est vraiment scindé en deux parties, et la première (hormis les horribles flashbacks) est un vrai régal. William Devane si révèle excellent, mutique et profondément marqué par les 7 années passées dans les geôles vietcong (il répète à plusieurs reprises qu'il est mort lors de sa captivité, et qu'il n'est en quelque sorte plus que le fantôme de son passé). Sa relation avec sa femme (qui l'a trompé et veut le quitter) et son fils (qui ne se souvient plus du tout de lui) est traitée avec infiniment de délicatesse, les dialogues sont on ne peut plus économes pour mieux laisser le temps aux regards et aux silences de s'exprimer. Point d'orgue de cette première partie, lorsqu'il propose à l'amant de sa femme de rejouer le rôle de ses bourreaux viets pour mieux lui retrouver sa condition de victime qu'il ne sait plus dépasser.

La seconde partie, avec son déchainement de violence, est celle qui aura valu au film d'être interdit aux -16 ans à sa sortie, avec un final qui, un an après Taxi Driver, porte indubitablement la marque de Schrader. Sans être déplaisante elle fait néanmoins basculer le film dans la série B, quelques séquences s'en détache (la tuerie finale, la poursuite du flic dans la ferme) mais est surtout portée par Linda Haynes qui dévore littéralement l'écran et placardise un peu Devane. Le film se fait plus convenu, et comme la réalisation de Flynn n'est pas particulièrement originale on peine à retrouver la profondeur psychologique de la première partie.

Au final bonne surprise, un film sur le trauma du vietnam qui n'a pas grand chose a envier à Rambo.

4/6

Auteur:  Cantal [ 25 Mai 2020, 08:53 ]
Sujet du message:  Re: Légitime violence (John Flynn, 1977)

Vu à la cinémathèque en séance bis justement. C’est cette deuxième partie qui m’avait marqué et la présence de Devane ( que je connaissais surtout de cote ouest). Le film est plus connu par son titre anglais aujourd’hui (Rolling thunder). Faut dire que je m’attendais à un film moins sérieux. Belle surprise à l’époque en tout cas

Auteur:  Lohmann [ 25 Mai 2020, 09:18 ]
Sujet du message:  Re: Légitime violence (John Flynn, 1977)

Cantal a écrit:
Vu à la cinémathèque en séance bis justement. C’est cette deuxième partie qui m’avait marqué et la présence de Devane ( que je connaissais surtout de cote ouest). Le film est plus connu par son titre anglais aujourd’hui (Rolling thunder). Faut dire que je m’attendais à un film moins sérieux. Belle surprise à l’époque en tout cas

C'est sûr que lorsque tu assistes à une séance de cinéma bis tu t'attends plus à la seconde partie qu'à la première, qui doit un peu désarçonner et sembler inutilement lente. Mais comme je ne savais absolument rien du film je l'ai prise pour ce qu'elle est, du très bon cinéma psychologique.

Auteur:  bmntmp [ 01 Mar 2021, 20:49 ]
Sujet du message:  Re: Légitime violence (John Flynn, 1977)

Il faudra que je redonne sa chance à Rambo, auquel j'avais pas accroché : toujours est-il que je suis plus captivé par ce Rolling Thunder. Passons sur les éléments du scénario qui manquent de vraisemblance aux yeux de certains (somme trop faible pour provoquer un triple assassinat par exemple, ce qui se discute mais oui c'est sans doute pas trop crédible), la scission entre les deux parties me semble moins évidente que dans les avis mentionnées ci-dessus. L'explosion de violence ne concerne véritablement que les dix dernières minutes, le reste demeure à la fois psychologique et avare en paroles. Quant à l'espèce de sous-intrigue avec le flic, amant de la femme, auquel on reproche sa gratuité et, j'imagine surtout, son non-rattachement à l'intrigue principale, c'est précisément ces côtés inhabituels qui le rendent intéressants, comme une espèce de cul de sac, en même temps qu'il sert le traitement de la violence du film.

Auteur:  Lohmann [ 01 Mar 2021, 21:16 ]
Sujet du message:  Re: Légitime violence (John Flynn, 1977)

Film qui m'a finalement plus marqué que je ne le pensais (un peu à la manière de Driver de Walter Hill également découvert l'année dernière). Il m'en reste beaucoup d'images très fortes, aussi bien dans la première que la seconde partie. Du coup j'ai acheté les deux en Blu-Ray.

Auteur:  Müller [ 11 Juil 2022, 23:15 ]
Sujet du message:  Re: Légitime violence (John Flynn, 1977)

Pour renchérir sur la délicatesse des silences et regards, j'adore la scène juste avant la légitime violence, pendant la conversation en famille. Devane et Jones, silencieux au milieu de la famille qui tchatche avec enthousiasme, et Devane qui demande s'ils peuvent se parler deux minutes : le regard et la réaction de Jones sont délicieux. Cette direction d'acteur et cette attention pudique me rappelle beaucoup Romero, notamment Knightriders. Bon complément à Rambo, de la part, comme l'a noté bmntmp dans le topic approprié, du mec à l'origine du seul bon film avec Steven Seagal (bien que William Forsythe fasse beaucoup aussi, ce mec est un releveur de films comme on en voit très rarement).

Auteur:  bmntmp [ 26 Mai 2023, 16:14 ]
Sujet du message:  Re: Légitime violence (John Flynn, 1977)

Citation:
Réalisé par John Flynn en 1977, sur un scénario de Paul Schrader Légitime Violence (Rolling Thunder) met en scène deux vétérans du Vietnam incarnés par William Devane, Tommy Lee Jones, qui reviennent au pays en héros après avoir passé huit ans dans les geôles Viêt-Cong. William Devane (que les cinéphiles ont vu dans l'un des derniers films de Hitchcock, Complot de famille) incarne le commandant de l'armée américaine Charles Rane. De retour à San Antonio, en remerciements de son engagement et de ses faits d'armes, il reçoit une caisse remplie de pièces d'or. Une bande de malfrats s'attaquent à lui dans sa maison, lui broient la main dans l'évier et tuent son fils et sa femme. Rane s'en sort de justesse. En sortant de l'hôpital, munie d'une pince mécanique en guise de main, il n'a qu'une idée en tête : retrouver ceux qui lui ont fait ça et se venger. «Pour moi, c'est le meilleur film de vengeance du monde», assure Quentin Tarantino.

Voilà un film sanglant comme il les aime. On imagine parfaitement comment il a pu inspirer la scène mémorable de la montre dans Pulp Fiction, où Christopher Walken offre à un gamin la montre de son père décédé, qu'il a gardé cinq ans dans son anus.

«Je n'avais que quatorze ans quand j'ai découvertRolling Thunder à Los Angeles. Je l'ai tout de suite adoré ! Alors régalez-vous. N'hésitez pas à vous comporter de manière moins française que d'habitude. Si vous voulez crier ou hurler pendant les coups de feu, allez-y, lâchez-vous !» , a lancé Tarantino avant de s'asseoir au milieu de la salle pour profiter de la projection. Après le film, le réalisateur a confié aux spectateurs avoir «redécouvert certaines scènes qu'il avait oubliées» lors de la leçon de cinéma.

En préambule de cette passionnante «master class» tarantinesque, le délégué général de la Quinzaine des cinéastes Julien Rejl a rappelé une anecdote étonnante. «La relation entre Quentin Tarantino et la Quinzaine des réalisateurs a commencé par un rendez-vous manqué » ,a-t-il rappelé.

En 1992, Tarantino fait envoyer aux responsables de la Quinzaine, son premier film Reservoir Dogsqu'il vient de terminer. Hélas, à l'époque, l'équipe ne sélectionne pas son film. C'est pourtant la seule compétition qui intéressait le jeune réalisateur. Depuis, le Festival de Cannes s'est bien rattrapé, lui attribuant en 1994 la palme d'or pour son film Pulp Fiction, un film qui rend discrètement hommage à... Rolling Thunder!


Eh beh, c'est du high level, à en croire cette retranscription que l'on doit au Figaro.

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