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Gabrielle (Patrice Chéreau - 2005)
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Auteur:  Blissfully [ 05 Sep 2005, 15:49 ]
Sujet du message:  Gabrielle (Patrice Chéreau - 2005)

Le nouveau Chéreau est présenté aujourd'hui à Venise, et on est trop branché en direct de la Mostra:
http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=1281

Début du XXe siècle, un couple bourgeois, marié depuis dix ans, se fissure. En effet, Jean Hervey découvre que son épouse, Gabrielle, ne l’a jamais aimé.


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UN AMOUR DE JEAN

Les dialogues coulent comme un élégant venin et les mots assassins des lettres de rupture envahissent tout l’écran, quelques caractères qui vampirisent l’image comme ils se prennent à hanter le cœur détruit de Jean, héros déchu de la fin d’un amour. D’un triste amour, non partagé, désaxé depuis toujours, avançant masqué. Patrice Chéreau adapte ici une nouvelle en huis clos signé de l’Anglais Joseph Conrad, et se plonge avec délectation dans quelques racines littéraires. Sa Gabrielle sonne ainsi comme un Amour de Swann où, dans le décor forcément léché et rigoureux de la bourgeoisie du début du XXe siècle, la jalousie peut rendre littéralement fou, jusqu’à s’en rendre malade, piqué par une flèche maligne qui pousse à la fuite en pleine nuit sans jamais revenir sur ses pas. Gabrielle est intense, court (1h30), et étouffe son affrontement entre deux géants (Isabelle Huppert, Pascal Greggory, impériaux) comme on serrerait les deux mains autour d’un cou jusqu’à ce que ses os craquent un à un.


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LA SEPARATION

Un amour fou et écorché, contre un détachement las, une fatigue et une rebuffade, là où Gabrielle tente de se souvenir de ces instants où elle s’est sentie heureuse. Une pierre précieuse dont on reconnaît l’éclat car on l’a croisée du regard ou touchée du doigt une fois, auparavant. Et la jeune femme de rechercher une ivresse charnelle ailleurs, qu’elle a oubliée après ces longs jours, ces longues soirées d’apparat, des cérémonies guindées en forme de jeu de dupes. La rupture étalée en place publique, les deux acteurs s’offrent en spectacle, convoquant quelques domestiques pour un échange de glace, renvoyant les convives à leurs pénates. Des cérémonies qui laissent place à une autre: un corps nu posé sur les draps blancs, offert à nouveau, créant une tension sexuelle qui coupe comme la lame d’un couteau, ou une réplique lancée comme un jet de sang (le long métrage jouit d’une écriture splendide, de son premier à son dernier souffle). D’une solitude en noir et blanc jusqu’aux couleurs salies du quotidien dans le vide des salons mondains, Chéreau signe une œuvre fiévreuse, imprégnée d’un bouleversant poison amoureux.

5/6

Auteur:  Jack Griffin [ 02 Oct 2005, 22:39 ]
Sujet du message: 

J'ai été séduit au début par la fluidité de la mise en scène, les cadres, les idées de narration (le flash back, la voix de Greggory en off qui se stoppe lorsqu'il découvre la lettre) mais dès que le film en vient à ce qu'il préparait, c'est à dire le face à face entre les deux époux, il m'a semblé devenir incroyablement lourdaud. D'abord la musique, trop présente, d'une emphase presque déplacée tant elle souligne avec lourdeur chaque mot, chaque geste. Puis la mise en scène en elle même avec force utilisation de ralentis, d'incrustations de titres devient affreusement significative même si agréable à l'oeil. Une atmoshpère pesante qui se justifie mais qui laisse indifférent. Les acteurs font ce qu'ils peuvent mais j'ai eu beaucoup de mal à m'interesser à leur histoire et à la manière dont il allait gérer leur avenir. Aucune émotion pour ma part. J'ai pensé à The deads, oui mais aussi au Temps de l'innocence sauf que quand Huston ou Scorsese nous abreuvait de détails sur la société qu'il décrivait, Chéreau a finalement peu de choses à montrer.
Dommage.

Auteur:  Zad [ 02 Oct 2005, 23:02 ]
Sujet du message: 

bonne surprise : écriture fine et intelligente, acteurs sublimes, mise en scène dynamique... P-ê un peu trop tapageuse, d'ailleurs, cette mise en scène, un léger trop-plein d'effets (Chéreau fait son Tony Scott !), mais la force de l'histoire, très subtile, prend le dessus.

4-5/6.

Auteur:  Karloff [ 08 Aoû 2023, 00:16 ]
Sujet du message:  Re: Gabrielle (Patrice Chéreau - 2005)

Je suis resté très extérieur à ce qui se joue dans ce court film de Patrice Chéreau sur un couple bourgeois qui ne s'est jamais aimé, sauf que monsieur l'ignore et qu'elle subit. Bon, la sophistication de la mise en scène m'a paru très artificielle et si j'adore Pascal Greggory, la "technique" de jeu d'Isabelle Huppert m'a paru ici très mécanique.

2/6, grosse déception.

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