Au milieu du désert, à la frontière entre la Chine et la Mongolie, Hungaï plante obstinément des arbres pour préserver la steppe, tandis que sa femme et sa fille sont parties vers la ville dans l’espoir d’une vie meilleure. Il voit un jour débarquer dans sa solitude une jeune femme et son fils, réfugiés d’un long et éprouvant voyage depuis la Corée du Nord.
Sélectionné à la compet' officielle de Berlin, Desert Dream raconte le quotidien d'un no man's land mongole qui sert de refuge à une mère et son gamin fuyant les balles de Kim Jong-il, et d'idée fixe à un père esseulé qui tente à tout prix de reverdir sa steppe asséchée.
Zhang Lu montre surtout le sable mouvant dans lequel ses personnages s'enfoncent (le père bille en tête mais abandonné par sa famille, la mère et son fils nords coréens égarés dans une bulle où leur sos ne peut même pas être compris), à l'image de cette façon qu'a le réal de découper très peu et de panoter un maximum, inscrivant ses acteurs dans l'immensité d'une nature qui les dévore. Et ce bras de fer là (parce qu'il y en a un, et qu'on en reste pas à une description statique de deliquescence sourde en yourte) est plutôt stimulant, beau comme les rubans bleu d'espoir lors du dernier plan du film, symbole bouddhiste flottant crânement au vent.
Exigeant (parce que ça va vraiment à une vitesse négative) mais nourrissant.
4/6