On peut regarder Die Hard 4 en temps que film bourrin décomplexé ou en temps que membre de la série Die Hard. Qu'importe, quel que soit l'angle dans lequel on se colle, la nullité du film apparait comme d'autant plus flagrante.
John McLane est de retour. Il espionne sa fille ado qui fait des bisoux à un garçon que, tenez vous-le pour dit, ce n'est même vraiment son copain
Avec une scène d'introduction du personnage aussi puissante, la suite arrive à faire pire. Des très méchants hackers ont donc attaqué le système financier américain et McLane se retrouve à proteger l'une de leurs cibles, hacker lui aussi, gauchiste neuneu attardé que McLane raisonnera à mi-film dans une magnifique leçon de morale ( " ce n'est pas qu'un système, ce sont des gens " ) après quelques passages pro-Bush ( " mais oui gamin, Fox News nous ment, retourne jouer aux billes ! " ) consternants par leur manque total de recul.
McLane n'est plus le type de Die Hard, qui se bat malgré lui et utilise son cerveau. Ici c'est un erzatz des héros ayant le vent en poupe, comme Jack Bauer, balançant des punchlines foireuses toutes les cinq minutes pour bien énerver le méchant et agissant comme un gros débile, et vas-y que je fonce dans le tas, et vas-y que je fous ma caisse tout seul dans un ascenseur comme un grand, évacuant toute empathie pour lui de la part du spectateur.
La photo est moche, les scènes d'action sont dans la lignée du pire de Michael Bay ( tout explose, on ne voit rien, c'est monté n'importe comment ), l'abus de gros plans est là, quand aux acteurs, Bruce est monolithique, son sidekick s'en sort à peu près, mais alors entre un Timothy Oliphant au charisme zéro en bad guy, un Kevin Smith qui dort, Maggie Q et Cyril Raphaelli qui se font ejecter trop tôt et la fille de Bruce qui mérite deux claques dans sa ( jolie ) gueule, ce n'est pas le casting qui sauvera ce film lamentable.
Après ça, il ne reste qu'à revoir Die Hard. Ou Die Hard 3. Ou même Die Hard 2, film très moyen réalisé par un tacheron mais qui néanmoins face à celui-ci fait figure de chef d'oeuvre.
0.5/6