La vie torturée du chanteur Ian Curtis, leader du groupe mythique de rock anglais des années 70 et 80, Joy Division. Tiraillé entre la célébrité, sa vie de famille et son amour pour une autre femme, Curtis s'est pendu à 23 ans, le 17 mai 1980, à la veille de la tournée américaine du groupe qui s'annonçait triomphale.
La bio de Ian Curtis qui vient donc de recevoir une mention à la Caméra d'or et qui a reçu deux autres prix dans les compet' de la Quinzaine.
Control comme She's Lost Control mais aussi comme ce manque de contrôle qui empoisonne Curtis le long de sa vie éclair, le contrôle corporel de ses crises d'épilepsie, de ses nerfs devant une célébrité grandissante, ou de ses sentiments tiraillés entre deux types d'amour. Corbijn peint avec force son décor mancunien fait de noir et de blanc, noir comme le regard de Curtis (Sam Riley, prix d'interprétation quasi évident si le film avait été en compet' officielle) et blanc comme ce vide urbain rempli par la musique de David Bowie.
Formellement le film est assez stupéfiant de maîtrise et de beauté, et ça crée, du coup, presque un déséquilibre avec le scénario, très très classique dans le genre biopic (rise & fall, liens systématique entre chanson et vie personnelle, trauma/handicap), ce qui n'est pas spécialement un défaut mais d'un film qui a autant de caractère point de vue forme, tu te dis que le reste va suivre...et pas forcément. C'est juste un chouille lisse.
Mais ça reste bien bon et faudrait être un sagouin pour saloper un film avec Love Will Tear Us Apart à l'intérieur. Tandis que la fumée noire se dissipe dans le ciel blanc...
4+/6
).