"Deux trajectoires évoluent dans des directions opposées. Olga, jeune infirmière ukrainienne, part à la recherche du bonheur à l'Ouest où elle devient femme de ménage dans un service gériatrique en Autriche. Paul était agent de sécurité à Vienne. Au chômage, il prend la route avec son beau-père vers l'Est, en direction de l'Ukraine. Deux destins de jeunes gens à la recherche d'une nouvelle chance, qui se voient confrontés à la réalité crue."
L'excellente surprise du Festival (pas vu Dog Days et je peux pas dire que les signes extérieurs étaient enchanteurs), Import Export gagne sur deux tableaux acrobatiques, ce regard acéré sur la marchandisation des individus, et la cruauté du traitement qui pousse le double récit vers un burlesque gériatrique (sisi) ou des plongées dantesques en cités où personne ne va plus, à part une bombe de vendeur de bonbons autrichiens (ses scènes sont très frustrantes dans le registre de l'allumage mais bref on est là pour parler cinéma).
Le résultat est assez implacable, implacable comme cette façon qu'a Seidl de capturer ses personnages dans le cadre, placés dans les situations les plus ubuesques et sans coupe s'il vous plait (voir la scène de baston, ou le plan final, Palme d'or des meilleures dernières secondes de l'édition 2007).
J'ai trouvé ça dense, intelligent et malin. C'est pas l'avis de tout le monde et le film est loin d'être aimable, mais je lui accorderais bien un beau prix.
5/6
