La danse des souvenirs (2002, 1h05)

Naomi Kawase filme son ami Kazuo Nishii, photographe, qui va bientôt mourir. Elle reste à son chevet à l'hopital. Ils parlent de sentiments, de rêves, du sens de la vie, des raisons pour lesquelles on filme.


Répondant à une sorte de "commande" de son ami, Kawase ne sait pas très bien quel film elle va faire et c'est ça qui se révèle être passionnant dans le film. On voit qu'elle cherche à la fois un sens et une forme. Donc elle s'en remet vite à quelques fondamentaux.

Ses fondamentaux: être au plus des visages et des corps, se tourner vers les fenêtres.
Et aussi une étrange image video extrêmement terne et sale.

Le caractère japonais donne ici une vision plutôt exigeante de l'amitié. L'ami de Kawase se montre intraitable, dur avec elle et avec lui-même, ne regardant presque jamais la caméra, se refusant obstinément à dire ce qu'il attend du film.

Et puis, petit à petit, les motifs affleurent. C'est un cerisier, observé par la fenêtre de la chambre d'hopital, qui donne matière à haïku, offre une image de l'agonisant et une parabole à la vie. Ce sont ces mouchoirs en papier que l'ami utilise par dizaines pour s'essuyer la bouche, et qui, tirés presque frénétiquement de la boîte, font comme une petite danse (celle du titre ?)