En quête de distributeur depuis Cannes 2004 et les articles variablement élogieux des Inrocks, Libé, Figaro, L'huma, Zurban (qui confondait ridiculement "Mandrin" et "mandarin"...
), les Cahiers, le dernier film de Paul Vecchiali (dont paraît-il il faut voir Femmes femmes, qui serait un chef-d'oeuvre - j'en sais rien, je connaissais pas le bonhomme jusqu'à présent...) s'apprête enfin à sortir.
Et quand je relis cette phrase ainsi que les articles de Cannes 2004 sus-nommés, fournis en bonus avec le dossier de presse, je suis
.
Parce que bon, d'accord, Vecchiali, avec son film bout-de-ficelle, quelque part entre Godard, Demy et Guédiguian (mais en cent mille fois moins rigoureux, drôle, intéressant, intelligent - au choix), est un moustachu résolumment sympathique. D'accord, l'idée de flinguer un à un les types de l'avance sur recette parce qu'ils ont répondu vingt fois non à ses propositions de scénario doit faire sourire dans le Landernau du ciné français. Mais à ce point, ça fait quand même léchage de cul corporatiste...
J'en veux pas à Vecchiali, soyons clair. Il a fait ce qu'il a pu avec pas grand chose et son trop long métrage foutraque aurait pu donner un court de bric et de broc iconoclaste et plutôt marrant. Mais bon, faut pas charrier : il est impossible de recommander classiquement ce film autour de soi, ni d'en faire l'éloge. De signaler quelques belles choses très libres noyées dans la masse, d'accord. De parler de culot, OK. De respect du spectateur, déjà moins. De proposition radicale, faudrait pas charrier. Le propos est quand même ultra-simpliste, la formule du film s'écule (non, pas de faute de frappe) elle-même sur la durée...
Tout ce micro-foin du petit monde critiquo-critique me rappelle les louanges chantées à Saltimbank, le dernier Biette. Je ne connaissais pas le bonhomme, j'y suis allé, par la critique alléché, et j'en suis revenu sans l'envie d'en découvrir davantage. C'était un truc moche, aigre, pas drôle, prétentieux et fumeux, mais la Critique avec un grand C s'était sentie obligée de sortir les superlatifs. Pour pas grand chose, juste pour la forme.
Bah non. A vot' bon coeur, même combat : c'est foutraque vainement, ça mène à rien, mais la bonne nouvelle c'est que ce n'est pas détestable comme pouvait l'être Saltimbank. Vecchiali s'auto-parodie, s'amuse - un peu tout seul dans son coin, en autiste, mais il s'amuse.
donc voilà, c'est pas avec ça que le cinéma français sort vainqueur de l'été... Et si c'est ça le style Vecchiali, je comprends que l'Avance sur Recettes soit régulièrement circonspecte devant ses scénars... 1-2/6