Un vrai film de Noël
En 1623, dans un village du Danemark, le pasteur Absalon vit avec sa mère, Merete, et sa seconde épouse, Anne, qu’il a recueillie. Celle-ci ignore tout de ses origines et n’a jamais éprouvé les soubresauts de l’amour. L’irruption presque simultanée dans leur demeure de Martin, le fils qu'Absalon a eu de son premier lit, et de la vieille Marte Herlofs, accusée de sorcellerie, qui a bien connu la mère d’Anne, va bouleverser la vie de la jeune femme.
Un max de fun luthérien dans cette histoire prétexte de chasse aux sorcières où Dreyer peint une société patriarcale aveuglée par la parole divine, où les personnages masculins projettent leurs péchés sur les femmes et les rachètent comme ils les brûlent. Le film tire sa force d'un récit épuré et d'une forme assez prodigieuse, sous influence des peintres hollandais du 17e, aux mouvements de caméras reptiliens, écrin d'une tragédie mystique où les humains sont courbés de chagrin ou de désir. Première incursion du côté du réalisateur danois et c'est excellent, j'aimerais bien voir Vampyr.
5/6