Don Henderson a un vrai problème. Il est responsable marketing de la chaîne des Mickey's Fast Food Restaurants, et de la viande contaminée a été découverte dans les stocks de steaks surgelés du fameux Big One, le hamburger vedette de la marque. Quittant ses confortables bureaux de Californie du Sud, il va découvrir les abattoirs et leurs employés immigrés, les élevages surpeuplés et les centres commerciaux de l'Amérique profonde et que ce sont les consommateurs qui se font bouffer par l'industrie du fast food et non l'inverse !
Richard Linklater fait bizarrement ici le portrait d'un réseau bien réel dans une démarche qui au final aboutit à un constat similaire de son opus parrallèle "A scanner Darkly", où un système absurde prend possession des identité... Et là est une certaine faiblesse, celle de ne pas être finalement plus touché dans ce cadre parce qu'il nous raconte que dans sa dimension indirecte et hyperbolique. Au final le film fonctionne comme une série de scènettes désabusées plus ou moins réussies (la meilleure étant l'incroyable passage avec Willis). "On mange de la merde" leitmotiv de ce film qui n'a finalement pas beaucoup de geste politique contrairement à ce que dis son affiche. Il dégage au contraire (au mieux) une certaine mélancolie là aussi assez proche de "Scanner Darkly"... Voir un constat las, bien représenté par le personnage de Kinnear, excellent (et qu'on regrette de voir disparaitre à mi-film).
Il y a toujours autant de fluidité chez ce cinéaste et son agencement d'univers très naturellement posé m'apparait ici plus pertinent que les filtres d'un "Trafic". Le plan aérien sur les champs occupés par le bétail ou l'usine abattoir ultra clean font résonner des pointes de surréalisme à la magritte derrière le gros grain "faux documentaires", mais les deux aspects parfois ont du mal à se répondre. Les personnages d'Ashley Johnson et Patrica Arquettes sont intéressants mais mal développés, devenant superficiel alors qu'au départ assez prometteurs à priorie. C'est parfois très frustrant, et signe de la bancalité de cet opus. Très bonne BO (Friends of Dean Martinez ). Mais pitié, qu'on ne laisse plus jamais Avril Lavigne tourner un film...
et pourtant on ne la voit pas beaucoup