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Pardonnez-moi (Maïwenn - 2006)
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Auteur:  Zad [ 16 Nov 2006, 15:55 ]
Sujet du message:  Pardonnez-moi (Maïwenn - 2006)

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cata/6

Alors qu'elle attend son premier enfant, Violette décide de lui offrir un film sur sa famille. Caméra au poing, elle va faire éclater la vérité et révéler les secrets de famille, en affrontant à tour de rôle sa mère, ses soeurs, un journaliste que sa mère a connu vingt ans auparavant, et enfin son père... Aveux, cris, larmes et fous rires: personne n'en sortira indemne.


LE BADIGEON



S'il fallait trouver un vocable pour mettre en danger l'argumentaire (pourtant tout à fait recevable, sous certaines modalités) des défenseurs du cinéma à la maison, favorisé par l'allègement numérique des procédures de filmage et de montage, auto-fiction serait sans doute le bon. Ce dangereux virus d'époque fait le terreau du premier film de l'actrice Maïwenn et s'y dévoile, presque exemplairement, dans toute son obscénité potentielle. Néant de la mise en scène, laideur absolue de la photo, roue libre du récit, grand et vain strip-tease de l'âme, acteurs hystériques... Objectif, bien sûr, remaker le monumental Festen, modèle vénéré mais apparemment mal compris, avec en lieu et place de l'inceste, la maltraitance enfantine - ceci promettant on s'en doute ardissonneries des névroses en cascade, et quelle part de faux et quelle part de vrai et votre père porte-t-il vraiment un sac à dos de gamine de 10 ans? C'est une caricature d'un certain cinéma français de la psychologie beuglée qui se joue ici, à grands renforts d'invité mystère, crises de nerfs affectées et révélations tonitruantes. Une fois l'écran badigeonné de tarte à la crème, de faux sang, de fausse pisse, de vraies larmes et de morve, Pardonnez-moi se révèle alors en efficace campagne de prévention contre l'absence de direction d'acteurs. Car c'est l'embarras qui au final l'emporte et leur vaut cette empathie dans la gêne, que l'on nomme ridicule. Fort heureusement, il ne tue pas.

Auteur:  Blissfully [ 02 Déc 2006, 18:11 ]
Sujet du message:  Re: Pardonnez-moi (Maïwenn - 2006)

Et bien à ma grande surprise, j'ai pas trouvé ça si mauvais. Evidemment on te tamponne du Festen et du Pialat sur l'affiche et le film a de trop fragiles épaules pour supporter ça. Mais il y a pas mal de courage là-dedans, dans cette pudeur rangée au placard et cette mise à nue qui parfois aboutit à des scènes assez fortes (celle de la poupée).

Alors après ça sonne plus brouillon de film que vrai film, certaines impros sont totalement ratées (le repas tarte à la crème), et la direction d'acteurs est parfois en folie (Aurélien Recoing...PASCAL GREGGORY!!!), et puis faut pas être réfractaire au déballage psycho-pathos à décibels mais bon...je trouve qu'il y a quelque chose. Une énergie cathartique qui porte un peu ce bazar.

3/6

Auteur:  Z [ 09 Déc 2011, 14:19 ]
Sujet du message:  Re: Pardonnez-moi (Maïwenn - 2006)

Blissfully a écrit:
Et bien à ma grande surprise, j'ai pas trouvé ça si mauvais. Evidemment on te tamponne du Festen et du Pialat sur l'affiche et le film a de trop fragiles épaules pour supporter ça. Mais il y a pas mal de courage là-dedans, dans cette pudeur rangée au placard et cette mise à nue qui parfois aboutit à des scènes assez fortes (celle de la poupée).

Alors après ça sonne plus brouillon de film que vrai film, certaines impros sont totalement ratées (le repas tarte à la crème), et la direction d'acteurs est parfois en folie (Aurélien Recoing...PASCAL GREGGORY!!!), et puis faut pas être réfractaire au déballage psycho-pathos à décibels mais bon...je trouve qu'il y a quelque chose. Une énergie cathartique qui porte un peu ce bazar.

3/6


Tout pareil. Et rétrospectivement, après avoir commencé par Polisse (6/6), poursuivi par Le Bal des Actrices (5/6), et terminé par celui-ci, tu sens bien déjà les ersatz de cinéma-vérité, le plaisir de l'impro et le caractère trempé de Maïwenn qui marqueront les meilleurs moments de sa jeune filmo.

Je trouve que son énergie, sa vision des choses, sa bonne humeur, son rire, sa rage ; tout est très contagieux. Elle parvient à toucher juste avec moins de mots que prévu, à faire mouche avec des scènes conceptualisées à défaut d'avoir été intellectuellement découpées, et ce cinéma autour de son nombril s'en tient pourtant étrangement loin (de son nombril). C'est souvent inégal dans l'intérêt qu'on y porte, un peu écrasant au niveau des références choisies, j'ai eu extrêmement de mal avec l'interprétation de Greggory (que je peux trouver à chier comme magique), mais il y a plein de détails, de répliques sainement passionnantes, loin du voyeurisme, pour que je ne me sois jamais emmerdé une seconde. Très agréable.

4/6

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