Début des rattrapages essentiels.
Quatre Américains décident de consacrer leur week-end à la descente en canöe d'une impétueuse rivière. Ils envisagent cette expédition comme un dernier hommage à une nature sauvage et condamnée par la construction d'un futur barrage.
Une ouverture en plans fixes sur la nature américaine. Splendide. Vilmos Zsigmond a la photo (qui a oeuvrera par la suite chez Cimino, Spielberg, Allen). Nos 4 compères tombent sur des bouseux du coin. Ils sont bien moches, bien cons. Mais ils jouent bien du banjo. Finalement ce n'est pas si mal la cambrousse. Scène hallucinante d'échange entre une guitare et un banjo. Et tout le film de continuer sur cette opposition civilisation malfaisante/nature magnifiée qui n'aura de cesse de s'inverser tout au long du film vers un constat terriblement noir. La nature n'est pas accueillante et ses bouseux non plus.
Le film vaut par sa beauté formelle d'une part. Boorman sait gérer les moments calmes du début et en profite pour faire la petite promenade touristique. Mais il sait aussi gérer la tension dans les scènes chaudes et montrer des choses plutot rares (je pense qu'un viol d'un homme par un autre homme en 1972, c'est quelque chose de jamais vu). La scène de fin et le money shot sont ainsi galçants comme rarement. L'évolution des persos, et notamment du perso de John Voight sont également des points forts (naïeveté, adversité, prise de conscience, face à face avec l'apre réalité). Après, on peut se plaindre tout de même d'une certaine molesse dans le ventre du film du à un manque "d'action". Et un VF carrément dramatique.
Mais il y aura toujours ce morceau de musique et cette scène magnifiquement détournée par nos amis de la classe américaine.
