Et si la technologie nous mettait en contact avec un monde qui n'était pas le nôtre ?
Et si ce monde utilisait cette technologie comme une porte ouverte vers le nôtre ?
Et si désormais cette porte ne pouvait plus se refermer ?
Lorsque vous allumez votre téléphone ou consultez votre boite e-mail, ils arrivent...
Vous êtes infecté.
Et ils parviennent à vous arracher ce qu'ils n'ont plus : la vie...
A moins que quelqu'un ne parvienne à les en empêcher...
Bon la première chose c'est de mettre l'original de Kurosawa de côté car, contrairement à Ring, Kaïro s'éloignait déjà de la série B en optant pour une approche plus cérébrale et allégorique du sujet. Bref, penser retrouver la même chose dans le remake c'est croire en la Vierge ou au retour d'Arnaud Di Pasquale.
Surtout quand tu connais le buzz, et quand tu sais comment tout ça s'est goupillé (Wes Craven qui doit diriger Kirsten Dunst puis plus de Kirsten et plus de Wes et un Jim Sonzero pêché de ses pub, direction la Roumanie), avec charcutage du film d'1h55 réduit à 1h25 pour être tout public (logique toujours aussi obscure pour un film d'horreur) et peut-être faire plus de séance, je sais pas. Alors déjà les coupes se sentent sur le rythme tout excité, pas fluide du tout, avec des raccourcis par-ci par-là et des personnages qui tombent complètement en plan. D'ailleurs plein de plans de la BA ne sont même plus dans le film.
Ca veut jouer le tour de manège concon, et je dois dire que bon, ça se regarde sans peine pendant un moment, dans son atmosphère crapoteuse B vidéoclub, avec indulgence (tu as conscience de la nunucherie mais je me suis jamais emmerdé, pas comme à un Fog quoi). Indulgence bien amenée par la petite Kristen Bell, la nana de Veronica Mars et de Reefer Madness, qui y met toute sa conviction là où le film était directement condamné aux oubliettes et au 1/6 avec une Rebecca Gayheart ou une Tara Reid en lead.
Après ça n'efface pas l'ensemble globalement bien couillon, criard pour rien avec des scènes gratuites (pourquoi ce monstre chauve là où une bonne partie de la réussite et des thèmes de l'original passait par un fantôme qu'on ne différencie pas d'un vivant? et la scène de la baignoire n'a aucun sens non?), et c'est fou de voir qu'on croit les gens incapables de supporter un plan de plus de 2 secondes. Il y a une scène assez proche de ce qu'on voit dans Kaïro (celle dite de la "danseuse"), et le même plan a droit à 4 flashes dans la gueule dans l'Américain. C'est quand même du travail de veau ça. Pareil sur le côté très asexué des personnages du Kurosawa, et là encore c'est un élément du récit, chez Sonzero faut forcément que Christina Milian (nulle) ait la caméra derrière elle quand elle porte un jean taille basse basse et que Ian Somerhalder (en épouvantail vert et circonspect) apparaisse en garagiste à marcel...
Ca riait pas mal dans la salle, mais ça riait très faux, ça baillait faux aussi, très j'ai déjà décidé que c'était nul avant et je suis cynique et au-dessus de ça, d'ailleurs une fois j'ai même sifflé à Cannes. C'est quand même une bonne planque ce job parfois.
Ca sort le 11 octobre, et c'est un film labellisé Orient Express.
2/6
Le mot de la fin à Christina Milian: "J'étais un peu angoissée d'aller tourner là-bas [en Roumanie], car j'avais entendu des histoires à propos des vampires et de la Transylvanie".
C'est mignon.
