Hop, un petit tour par la salle Panorama de l'Escurial pour profiter du Scope somptueux des Cheyennes de John Ford...
Que du bonheur visuel: composition des plans ahurissante (je cherche encore quel film contemporain gère autant d'arrières-plans avec une telle lisibilité, ou d'entrées et de sorties de champ à ce point milimétrées, sur un jeu de diagonales, d'horizontales et de courbes à ce point pictural), splendeur Technicolor, scènes d'action de dingue (punaise, devait y en avoir des accidents sur ce genre de tournages, c'est pas possible autrement... aujourd'hui, les trois quart seraient faits en images de synthèse, ne serait-ce que pour éviter une telle profusion de figurants), charme désuet d'un scénar' un peu ronflant et pas toujours subtil...
Voui, bon, c'est un peu là que je tique, quand même: 2H34 c'est beaucoup rop long, d'autant qu'il y a toute une partie centrale à l'utilité discutable, voire à l'inutilité avérée (le passage humoristique à la Lucky Luke avec Wyatt Earp, qui casse complètement le rythme et le ton du film, ne sert strictement à rien!), qui occasionne une sensation de sur-place à mi-parcours (ici intensifiée par un problème technique interrompant le film au beau milieu, à l'ancienne, avec le son tout dégoulinant).
Heureusement, à partir de la reddition d'un groupe de Cheyennes et de l'épisode révoltant "orders are orders", le film reprend du poil de la bête, pour s'achever en beauté (si l'on excepte la séquence du calumet de la paix, foutue en l'air par une surimpression dégueulasse... bizarre d'ailleurs, qq'un sait pourquoi cette séquence est tournée comme ça, alors que jusqu'à présent Ford n'a eu aucun mal à tourner des séquences blindées de figurants?).
Enfin voilà, c'est toujours cool de découvrir un classique en salle.
Les Cheyennes en VF.
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