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Les Parapluies de Cherbourg (Jacques Demy - 1964)
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Auteur:  Jericho Cane [ 31 Juil 2005, 22:42 ]
Sujet du message:  Les Parapluies de Cherbourg (Jacques Demy - 1964)

Je viens de le découvrir pour la première fois.

Ouh la claque ! C'est vraiment un film incroyable et bouleversant, à mille lieux du truc "démodé et ringard" qu'on aurait pu craindre.... Je n'imaginais pas que ce film présenté "en couleurs et en chanté" pouvait être d'une telle richesse. Tous les dialogues du film sont chantés et pourtant, ce genre de procédé ne devient jamais lourdaud, mais reste parfaitement fluide, car la musique de Michel Legrand épouse les sentiments lyriques des personnages. Un enchantement de tous les instants, tellement beau et triste à en chialer. Alors qu'on a parfois l'impression d'être trop souvent blasé, ça fait du bien de se prendre comme ça dans la gueule ce gros chef-d'oeuvre de l'histoire du cinéma, absolument indémodable.

6/6

Auteur:  Cosmo [ 31 Juil 2005, 23:23 ]
Sujet du message:  Re: Les Parapluies de Cherbourg (Jacques Demy - 1964)

"J'aime pas l'opéra, le ciné c'est mieux", chante l'un des personnages. Jacques Demy, lui, a choisi, ce sera opéra (coloré) et ciné (désuet). Enchantement de tous les instants, Les Parapluies de Cherbourg, c'est avant tout la symbiose totale et parfaite de deux artistes maîtrisant à merveille le support sur lequel chacun travaille. Les plans pour Jacques Demy, les notes pour Michel Legrand. Les premiers s'articulant prodigieusement autour des secondes, dans un ballet de caméras et de personnages évoluant dans les rues repeintes du vieux port. L'on ne mesure pas assez, aujourd'hui encore, la perfection et le rythme incroyable imposés par une mise en scène aérienne, composée de plans systématiquement en mouvements, généralement longs et vaporeux, suivants les détours et contours d'airs récurrents. L'on ne mesure pas plus l'incroyable finesse des dialogues, légers comme l'air mais caractérisant à la perfection les personnages, agencés tel un opéra dans une discorde apparente qui se remet en place au fur et à mesure que le film avance. Une sorte de formule magique "en couleurs et en chanté", que l'on contemple, partagé entre le rire et l'émotion, entre la légèreté du trait, et la brutalité de l'histoire. Car le monde a beau chanter, la guerre d'Algérie gronde au loin, et défait à jamais les couples d'amoureux. Heureusement, "on ne meurt d'amour qu'au cinéma".

Auteur:  F-des-Bois [ 31 Juil 2005, 23:36 ]
Sujet du message: 

Y a un dvd digne de ce nom ?

Auteur:  Cosmo [ 31 Juil 2005, 23:47 ]
Sujet du message: 

F-des-Bois a écrit:
Y a un dvd digne de ce nom ?


Un dvd pas mal avec le doc Jacquot de Nantes (génial, réalisé par Agnès Varda).

Auteur:  Jericho Cane [ 31 Juil 2005, 23:49 ]
Sujet du message: 

Cosmo a écrit:
Un dvd pas mal avec le doc Jacquot de Nantes (génial, réalisé par Agnès Varda).

C'est pas plutôt un doc de Varda qui s'appelle "L'univers de Jacques Demy?"

Auteur:  Cosmo [ 31 Juil 2005, 23:50 ]
Sujet du message: 

Bob Harris a écrit:
Cosmo a écrit:
Un dvd pas mal avec le doc Jacquot de Nantes (génial, réalisé par Agnès Varda).

C'est pas plutôt un doc de Varda qui s'appelle "L'univers de Jacques Demy?"


Ah merde, peut être. Très bon également. En fait, il y a plusieurs doc de Varda (également "les demoiselles ont eu 25 ans") et je les confonds.

Auteur:  Jericho Cane [ 31 Juil 2005, 23:56 ]
Sujet du message:  Re: Les Parapluies de Cherbourg (Jacques Demy - 1964)

Cosmo a écrit:
"J'aime pas l'opéra, le ciné c'est mieux", chante l'un des personnages. Jacques Demy, lui, a choisi, ce sera opéra (coloré) et ciné (désuet). Enchantement de tous les instants, Les Parapluies de Cherbourg, c'est avant tout la symbiose totale et parfaite de deux artistes maîtrisant à merveille le support sur lequel chacun travaille. Les plans pour Jacques Demy, les notes pour Michel Legrand. Les premiers s'articulant prodigieusement autour des secondes, dans un ballet de caméras et de personnages évoluant dans les rues repeintes du vieux port. L'on ne mesure pas assez, aujourd'hui encore, la perfection et le rythme incroyable imposés par une mise en scène aérienne, composée de plans systématiquement en mouvements, généralement longs et vaporeux, suivants les détours et contours d'airs récurrents. L'on ne mesure pas plus l'incroyable finesse des dialogues, légers comme l'air mais caractérisant à la perfection les personnages, agencés tel un opéra dans une discorde apparente qui se remet en place au fur et à mesure que le film avance. Une sorte de formule magique "en couleurs et en chanté", que l'on contemple, partagé entre le rire et l'émotion, entre la légèreté du trait, et la brutalité de l'histoire. Car le monde a beau chanter, la guerre d'Algérie gronde au loin, et défait à jamais les couples d'amoureux. Heureusement, "on ne meurt d'amour qu'au cinéma".

Totalement d'accord.

J'en reviens toujours pas de l'harmonie totale entre tous les éléments : l'histoire, la réalisation, la musique, les acteurs, les décors, etc... Ca tiendrait presque du miracle.

Auteur:  Karloff [ 01 Aoû 2005, 00:00 ]
Sujet du message: 

Vu tôt, détesté.... principalement à cause de la musique de Legrand qui me donne de l'urticaire. Ceci dit, j'ai revu des morceaux de Peau d'ane récemment et j'ai trouvé ça joliment désuet.

Auteur:  Mathilde Tessier [ 10 Mai 2008, 18:55 ]
Sujet du message: 

je ne vois pas ce que je pourrais ajouter, notamment à la description magnifique de cosmo
si ce n'est mon sentiment personnel de midinette
ahhh ! l'amour !...
un film qui reste l'un de mes préférés et le seul qui ait engendré chez moi un phénomène totalement inexplicable et plus qu'idiot : j'ai un peu honte de vous le dévoiler
oh et puis non, j'ai pas honte !
à chaque fois que je regarde ce film, j'espère, oh oui j'espère (vous allez rire mais m'en fous), que la fin va changer :oops:
je n'entre pas dans le détail pour ceux qui ne l'auraient pas vu, mais .... enfin bon vous voyez ... la scène finale
:x je l'attends toujours avec impatience mais :cry:

Auteur:  skip mccoy [ 10 Mai 2008, 19:40 ]
Sujet du message: 

un chef d'oeuvre absolument déchirant.

une des rares réussites françaises dans le mélodrame flamboyant.

Auteur:  Tetsuo [ 11 Mai 2008, 08:54 ]
Sujet du message: 

Mathilde Tessier a écrit:
à chaque fois que je regarde ce film, j'espère, oh oui j'espère (vous allez rire mais m'en fous), que la fin va changer


Oui mais en même temps, si la fin change, le film n'aura pas tout à fait la même force...

Auteur:  geL- [ 11 Mai 2008, 10:01 ]
Sujet du message: 

D'ailleurs en parlant de Varda un dvd intitulé Varda tous courts est sortie l'an dernier et il est vraiment tres bon, il contient tous les courts metrages ou presque. Indispensable comme achat (comme tous les dvd de varda)

Auteur:  Mickey Willis [ 24 Avr 2009, 09:25 ]
Sujet du message:  Re: Les Parapluies de Cherbourg (Jacques Demy - 1964)

Alors le parti-pris des chansons pour tout et n'importe quoi ça marche pas à chaque fois, mais globalement ça fait son effet.. J'avais les larmes aux yeux pendant une grosse partie du film. J'ai adoré l'histoire, les acteurs, le procédé; mais c'est pas humain de faire un film aussi triste !

Auteur:  Cosmo [ 06 Fév 2012, 22:15 ]
Sujet du message:  Re: Les Parapluies de Cherbourg (Jacques Demy - 1964)

Revu hier soir, c'est toujours aussi beau. Bizarrement, malgré les multiples visions, ce n'est qu'hier que les regards caméras accusateurs de Deneuve m'ont réellement frappé (ça m'a du coup donné envie de revoir Monika de Bergman, même si le sens en est ici l'exact inverse).

Auteur:  Tetsuo [ 06 Fév 2012, 23:48 ]
Sujet du message:  Re: Les Parapluies de Cherbourg (Jacques Demy - 1964)

Cosmo a écrit:
même si le sens en est ici l'exact inverse).


C'est à dire ?

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