Forum de FilmDeCulte

J'ai trouvé ça très sympatoche.
Faut dire que j'aime bien les machinations en général. Par contre le final est vraiment raté, c'est vrai. C'est vraiment dommage. Le passage de la voiture aux freins sabotés a très mal vieilli également. Mais la séquence avec les hélicos et le biplan tient encore presque bien la route. Et quelle apparition de Telly Savalas !

Plus le film avance, plus il baisse dans mon estime... Ca commence assez fort, avec un complot énorme, que le documentaire en bonus du DVD a le mérite de bien ressituer dans le contexte de l'époque : le film sort quelques années après les grands films à complots tels que Conversation Secrète ou Les Homme du président, après le Watergate, après le Vietnam, à une époque où l'américain moyen se fait assez cynique et n'est même plus très sûr que Armstrong a bien marché sur la Lune. Le film profite de ce doute ambiant et le restitue plutôt bien à l'écran (dans le même documentaire, Hyams fait preuve d'une réelle modestie quand il compare son film à ceux cités ci-dessus, expliquant qu'il a fait de son mieux mais qu'il a infiniment moins de talent que Coppola ou Pakula). Pendant une heure, c'est ultra carré, ciselé, bien écrit, bien joué, ça marche. Et il y a ce plan de fou furieux, un travelling arrière qui révèle la supercherie du dispositif.

Puis arrive la deuxième partie, celle où Hyams (ici scénariste) ne sait plus trop quoi faire. Alors il enchaîne les conneries : un journaliste qui mène l'enquête (sans la moindre tension, la moindre révélation), les astronautes qui errent dans le désert (belle idée à la base, que de les plonger dans un vrai paysage martien, mais qui ne débouche sur rien), la Nasa qui les poursuit... Ça part dans tous les sens, ça n'avance pas, et le film accumule les erreurs. Dommage, tellement dommage ! Il reste le balai des hélicoptères, assez amusant...
Arrive le dernier plan, incroyable de connerie et de laideur.

De toute façon, tel qu'il est pensé, le film ne pouvait pas vraiment fonctionner : le journaliste enquêtant sur des événements que le spectateur connaît, cela annihile toute tension, toute révélation. Peut être aurait-il mieux valu que le film ne révèle pas dès la deuxième ou troisième scène la tricherie de la Nasa, histoire de préserver un vrai suspense ?

3/6

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Revu hier avant d'apprendre la mort d'Armstrong
Est-ce qu'il y a un DVD vraiment correct du film d'ailleurs, parce qu'entre les recadrages RTL9 et le DVD français dans le commerce, je ne suis pas sur que ça rende bien justice au film (même si Hyams n'est pas à la photo ici)...
Le rythme est globalement mal foutu, avec une présentation interminable de tous les rouages du complot dés le départ, l'idée est bonne mais on a droit des monologues en salle de réunion assez pénibles avec Hal Holbrook.
Je trouve que le film décolle vraiment quand Gould se met à enquêter, même si du coup l'ensemble est un peu léger par rapport au genre du film parano seventies, avec un humour permanent qu'il faut accepter. N'empêche on sent qu'à cette époque Hyams a un peu de verve et qu'il essaye des choses quitte à se vautrer : la voiture folle en vue subjective, l'hallucinante poursuite aérienne qui est sérieusement l'une des meilleures du genre (pas sur qu'on puisse tourner ça dans les mêmes normes aujourd'hui). Pour la structure globale de son film ou le long ralenti final pas sur qu'on puisse faire les mêmes éloges...
La longue partie de purgatoire dans le désert pour les trois astronautes est inégale, surtout le traitement de O.J Simpson et Sam Waterston, mais elle a quand même de très belles choses (Les fusées de détresse pour chacun des astronautes succombant dans une direction).
Reste que ça part dans tous les sens en se reposant beaucoup trop sur des montages parallèles basiques, et que le scénar finit par tomber dans des énormité pour raccorder l'ensemble ()... A côté ça reste l'un des premier films de complot de masse par l'image , et il dégage une certaine force : le discours du président qui retentit pendant le travelling arrière depuis le casque de l'astronaute jusqu'au plateau de tournage reste extrêmement fort.
Faut que je vois Outland sinon ça reste pour moi ce que le réalisateur a fait de mieux.

Sur le DD depuis quelque temps, j'ai le blu-ray d'Outland qui attend en plus. Il y a visiblement une très bonne édition UK, en dvd comme en blu-ray.

ah un Blu-ray je vais enquêter!

Mes comparses ont tout dit.

Film totalement et purement de son époque: la désillusion par rapport au programme spatial, le cynisme face au pouvoir forcément manipulateur, le contre-pouvoir des journalistes... Pur précipité de son temps. Mais avec cette petite coloration "SF" qui permet le pas de côté, le contraste, et le spectacle détourné: on n'a pas droit à un vrai atterrissage sur Mars mais à un magnifique studio, on n'a pas droit à un EVA sur le sol martien mais un survival poussiéreux... Le film est à l'image de ses nombreuses séquences de montage alterné, comme une sorte de point/contrepoint permanent entre la parole du mensonge et la vérité, le discours aspirational et la cruelle réalité.

Ajoutons à ça une mise en image simple, puissante et carrée, accompagnée de quelques monologues cultes, et on se dit que ça a tout pour être un chef-d’œuvre.

Mais le film est composé de blocs qui, sur le papier, sont tous pas mal, mais qui s'articulent n'importe comment. Les astronautes sont à peine caractérisés, leur long purgatoire dans la base secrète est évacué (on a l'impression que ça leur a rien fait, à aucun moment on ne sent vraiment la frustration de ne pas être allés sur Mars) ; l'enquête du génial Elliot Gould repose sur un point de départ dicté par la providence (il est improbablement pote avec le faux Rick Moranis du mission control), son détour par la ville fantôme où il se fait soudainement tirer dessus est grotesque... La séquence des freins coupés est speed et sympa mais les accélérés sont ridicules. Et les errements comiques de la fin contrastent péniblement les derniers plans grandiloquents et leur ralenti d'un autre âge.

Reste, comme dirait Karloff, la poursuite hélicoptères vs. cropduster, génial. Quel kif de voir des cascades en dur, des plans imparfaits mais avec tellement plus de souffle que tout ce qu'on ferait aujourd'hui (pas encore vu le McQuarrie). Y a juste pas photo dans l'émotion que ça créé chez le spectateur.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste