Pandora Reynolds, une chanteuse américaine de passage en Espagne, fascine tous les hommes. Elle refuse la demande en mariage d'un poète, Demarest, qui se suicide. Deux autres hommes sont amoureux d'elle : Stephen, le pilote de course, et Montalvo, le matador. Un jour, elle se rend à la nage sur un étrange bateau au large du port d'Esperanza. Elle y rencontre un mystérieux navigateur, Hendrick Van der Zee, qui la fascine à son tour.
Je ne comprends pas le statut culte de ce film, ou alors je le comprends trop bien: Ava Gardner, 4/3 en couleurs ce qui est plutôt rare il me semble, d'un réal pas prolifique mais cultivé, sur un mythe fécond pour l'imagination...
Le problème c'est justement que le film manque cruellement d'imagination. Quand on connaît le mythe du Hollandais volant, et même quand on le découvre par ce film, on n'a pas spécialement envie de se voir surlignées les étapes de ce récit, d'abord via un flashback, ensuite parce qu'il faut qu'Ava Gardner capte à son tour à quoi on a affaire. C'est déjà long et peu stimulant la première fois.
Car oui, c'est mou mou mou. Le film est censé être chauffé à blanc par son lyrisme mais rien ne fonctionne (chez moi), peut-être parce qu'Ava Gardner est d'abord présentée comme une sacrée garce, qu'elle est entourée d'une bande de médiocres dont on se demande ce qu'elle fout avec eux tant aucun de ces personnages n'est charismatique ou intéressant ou même de bonne compagnie (le toréador... le pilote... beurk), que cette bande là va croupir ensemble durant tout le film alors qu'ils ont l'air de tous se détester... Et jamais le film n'interroge ce qui aurait pu être intéressant, que l'héroïne se créé une histoire folle pour sortir de son ennui oisif de riche Américaine en vacances en Espagne.
Le pompon: avoir choisi James Mason, sa gueule de cinquantenaire universitaire, pour le rôle en principe torturé du Hollandais volant est incompréhensible tant jamais le couple formé avec Ava Gardner ne fonctionne.
(et hop là, ça c'est fait)