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Poison (Todd Haynes, 1991)
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Auteur:  Film Freak [ 11 Mar 2024, 15:23 ]
Sujet du message:  Poison (Todd Haynes, 1991)

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Trois histoires sur la déviance sous toutes ses formes : "Hero" ou comment un garçon de 7 ans en arrive à tuer son beau-père ; "Horror" ou comment un scientifique désireux de percer le mystère de la libido devient accidentellement un meurtrier ; "Homo" ou l'histoire d'amour entre deux prisonniers.

Il existe une formule toute faite que l'on applique principalement aux films dont le scénario fait preuve de twists and turns : "film de petit malin". J'ai toujours trouvé l'expression assez con, comme si l'utilisateur vexé n'appréciait pas que le film ait pu le tromper et le surprendre avec une révélation finale ou une structure conceptuelle.

Pour ma part, j'aurais davantage tendance à employer ce qualificatif pour un film comme Poison parce que j'ai l'impression que le cinéaste, pour son premier long métrage, "fait le malin". Son court métrage réalisé juste avant et devenu culte (et quasi-invisible), Superstar, était un biopic de la chanteuse des Carpenters, évoquant donc l'anorexie, la boulimie, la prise de médocs, mais intégralement jouées par des poupées Barbie.

On retrouve ici cette volonté de jouer du décalage, pour ne pas dire de la parodie, en poussant les curseurs. Ainsi, Hero est filmé comme un reportage tabloïd, avec voix off de journaliste et interviews face caméra de résidents de la banlieue sous le choc (les prémices de May December en quelque sorte), Horror singe la mise en scène et le N&B d'une série B horrifique des années 50 et Homo alterne entre scènes de prison surjouées comme dans un porno et flashbacks qui rappellent l’œuvre de Pierre & Gilles.

S'inspirant d'écrits de Jean Genet, l'exercice les transpose ainsi sous trois formes résolument différentes pour retranscrire une certaine expérience queer mais j'ai eu beaucoup de mal à voir au-delà du dispositif un peu complaisant et content de soi pour être touché, ou ne serait-ce que m'intéresser, à ce que ça raconte de l'homosexualité, du regard de la société ou du SIDA.

Disons qu'il y a (évidemment) un monde entre l'affectation de cette première œuvre et le camp savamment infusé de son dernier opus.

Auteur:  Billy Budd [ 11 Mar 2024, 17:26 ]
Sujet du message:  Re: Poison (Todd Haynes, 1991)

J'avais beaucoup aimé à l'époque, jamais revu ; comment l'as-tu trouvé ?

Auteur:  Film Freak [ 11 Mar 2024, 18:33 ]
Sujet du message:  Re: Poison (Todd Haynes, 1991)

Bah pas ouf LOL.

Sur thepiratebay.

Auteur:  Karloff [ 11 Mar 2024, 20:52 ]
Sujet du message:  Re: Poison (Todd Haynes, 1991)

Dispo à la médiathèque de Puteaux

Auteur:  Vieux-Gontrand [ 12 Mar 2024, 14:00 ]
Sujet du message:  Re: Poison (Todd Haynes, 1991)

Bon film, avec une énergie et une sophistication sans calcul, modeste et généreuse, qui tranche au contraire avec la production de Todd Haynes postérieure à Safe,qui joue elle la carte d'une déconstruction des moeurs bourgeoises à la fois pompière et feutrée, de plus en plus académique.

Le format était assez original (mais se retrouve dans son film sur Dylan), en faux films à sketches qui éclairent chacun un aspect complémentaire de l'identité camp, la partie reprise de Genet plus lyrique, mais bien articulée avec la forme générale plus ludique du film. Les deux premières histoires annonçaient aussi un peu l'esprit des BD de Charles Burns.

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