Après une nuit de passion avec son partenaire du moment, Laura se réveille avec d'étranges marques sur son corps. La jeune femme n'y prête pas vraiment attention, mais son état commence rapidement à empirer. En effet, sa peau se nécrose, ses ongles tombent et tout son corps dégage une forte odeur de décomposition. Rien ne semble pouvoir enrayer ce phénomène répugnant et, au fur et à mesure que ses chairs se putréfient, Laura est plongée dans une folie meurtrière.
Pour tous les amateurs de Cronenberg, je recommande tellement c'est le body horror ultime dans son concept. Pendant 100 minutes, sans qu'aucune raison soit donnée, on va voir une jeune femme dépérir et littéralement voir son corps pourrir. Déjà ce qui pourrait faire peur, vu le faible budget, c'est la qualité des effets spéciaux. Et bien, la qualité est au rendez-vous. On sait combien c'est important vu le concept et ici il y a un coté artisanal qui fonctionne jusqu'au point d'orgue qu'est la dernière scène.
Ce qu'on ne pourra pas reprocher à Falardeau, c'est la radicalité du projet qui est assumé jusqu'au bout. Aucun second degré, il y a une sincérité et une fascination pour la décrépitude du corps qui est visible à l'écran. On est dans du pur body horror. Jamais on va quitter l'appartement de Laura, jamais on aura d'explication rationnelle, Thanatomorphose est une oeuvre exigeante et brute. Falardeau ne joue pas l'allégorie lourdingue, c'est au spectateur de se faire sa propre interprétation ou de ne pas en faire. Vu la durée (100 minutes), j'avais peur de longueurs mais on ne s'ennuie pas, meme si le rythme est volontairement lent.
La mise en scène est élégante, malgré une photo passable, et on est ici en face d'une expérience véritablement viscérale pour le spectateur. Le film divise fortement, soit on adore soit on déteste. C'est pas à voir un soir de déprime mais ça fait son petit effet. Le film a raflé les récompenses en festival et c'est pas immérité.
Des photos ci-dessous pour donner une idée du style du film
