aka Student Body
Gabriel Higgs est sur la liste d'attente des admis au concours de médecine. A la sixième place, il doit convaincre les cinq personnes se trouvant devant lui d'abandonner leurs études.
Je ne pensais pas mettre la main un jour sur ce premier long métrage de Doug Liman, sorti directement en VHS aux States et dans plus aucun format depuis mais en scrutant les critiques sur Letterboxd, j'ai appris qu'une bonne âme a uploadé un rip en 4/3 sur YouTube et ma pathologie complétiste (+ il me fallait un film court à voir entre le moment où les enfants se sont enfin endormi et ma femme rentre de sa réu féministe) a pris le relai.
Ce qui est fascinant avec les premiers films, c'est de voir certains cinéastes arriver fully formed, avec une assurance intestable, dès leurs débuts, et d'autres ne sont là que par germes, par moments, le temps de quelques plans ou d'une séquence. Et quand tu les découvres a posteriori, il est toujours intéressant de voir si les prémices de thématiques récurrentes à venir étaient déjà là.
Puis tu as des mecs comme Doug Liman qui ont mis 4 films pour se trouver.
J'adore Swingers mais le film témoigne surtout de la personnalité de Jon Favreau, qui écrit et tient le rôle principal, et Go est une ninetieserie tout à fait sympathique dans son entrelacement d'intrigues borderline criminelles post-Tarantino.
Doug Liman devient le Doug Liman que l'on identifie (si si) avec The Bourne Identity.
Et s'il y a déjà une certaine affection pour la caméra portée et une approche terre-à-terre de ses sujets dans les deux films susmentionnés, il n'y a absolument rien que l'on puisse rapprocher de près ou de loin à la suite de sa carrière dans ce Getting In insipide qui se cherche formellement dès le départ (le début du générique se fait sur des plans de coupes random de gens, immeubles et véhicules sous la neige avant d'adopter la vue subjective d'une souris dans les couloirs de Harvard) et alterne par la suite entre angles et photo de pub de la fin des années 80 et captation à la limite de la sitcom pour le reste.
Tout ça au service d'une comédie noire malambiquée qui fait passer Cursus fatal (les vrais se souviennent) pour de la série B de qualité. Le postulat est pas mauvais mais l'exécution est aussi molle que l'acteur principal anonyme (alors que les seconds rôles sont assurés par Andrew McCarthy du Brat Pack, Kristy Swanson la future Buffy et Dave Chappelle le futur transphobe, et que les victimes comptent notamment Matthew Perry, abonnés avant Friends aux rôles de connards, et Calista Flockhart).
On va dire que c'est un peu comme Friedkin qui fait le film de Sonny & Cher quoi.