Julia et son mari d’origine roumaine quittent les États-Unis pour emménager à Bucarest, où ce dernier a trouvé un nouvel emploi. Ayant tiré récemment un trait sur sa carrière de comédienne, Julia se retrouve souvent seule dans son grand appartement et essaye de s’occuper comme elle peut. Une nuit, en scrutant par la fenêtre l’immeuble d’en face, elle aperçoit une silhouette qui semble la regarder en retour…
J'avais découvert le film via Rian Johnson qui disait du bien de ce thriller hitchcockien. Chloe Okuno, dont c'est le premier long après un segment V/H/S, adapte un scénario de la Black List 2016, originellement sis à New York mais relocalisé ici à Bucarest. Et c'est bien là un des principaux atouts du film: son décor exotique mais anti-pittoresque au possible (même si tous les romains maîtrisent puissamment la langue de Shakespeare).
S'inspirant des meilleurs (De Palma, Polanski, Hitchcock...) elle concocte un thriller minimaliste qui sait prendre son temps. Le problème, c'est son esthétique vue à peu près quatre milliards de fois. Sérieux, combien de fois a-t-on vu exactement ce cadre, cette déco, cette lumière ?
Et forcément ça marche, c'est au millimètre, it draws you in. Mais t'as néanmoins l'impression d'une standardisation, d'une finchero-plateformisation du cinéma qui t'aspire un peu l'âme.
Après le film se laisse regarder sans problème, y a plusieurs moments de creepiness puissant, Maika Monroe, décidément toujours épiée et suivie, est bien et compose une scream queen mutique de vrai film. En fait le film ne commet aucune erreur, mais il manque peut-être de vrillage, d'un dernier étage à la fusée qui le fasse partir ailleurs. Ça reste classieux mais fonctionnel.
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