une bande de jeunes venue s'amuser et se faire des amis (armés de barrett m82) dans une villa d'ultra riches américaines finit par tuer plein de gens et prendre en otage les autres à la suite d'un regrettable concours de circonstances, sauf que c'est le soir de noël et que dans la villa, il y a aussi le père noêl en pleine distribution de cadeaux.
ce pitch relativement improbable, c'est l'oeuvre de pat casey et josh miller. anciens contributeurs de chud.com, ils sont désormais scénaristes et ont écrit les deux films sonic. et effectivement, à y réflechir, les liens existent. la résurection d'un genre phare des 90s désormais disparu (le live action d'aventure pour enfants pour sonic, et ici un spec d'action sur une prise d'otage) adapté à la sauce des années 20, c'est à dire avec un ton "irrévérencieux" totalement standardisé et inoffensif, des références constantes, des petits trucs méta, et une absence d'ambiton artistique et de sincérité parce que la priorité c'est d'être cool.
ceci étant dit, comme le premier sonic, c'est loin d'être inefficace. comme le premier sonic, le fait est que ça fait plaisir de revoir ce genre à l'écran fait proprement. comme sonic, il y a plein de bonnes idées et de bonnes blagues. la première scène, amusante, qui fait très "spec qui doit donner le ton et accrocher le lecteur dès la page 3". quelques scènes d'action vraiment cool, quand le père noel se lâche ça envoie du lourd.
ils ont à coeur d'exploiter le concept du père noel jusqu'au bout, de reproduire tels quels les poncifs des films d'otages des 90s, c'est filmé platement mais rien d'odieux.
après, le film a couté 20 millions, c'est pas beaucoup, et ça en souffre. on sent qu'ils sont à l'étroit dans ce huis clos et qu'ils aimeraient bien jouer avec les scooters des neiges, une grosse fusillade, sortir un peu. le deuxième acte est globalement assez mou, et ça donne vraiment l'impression que c'est à cause du budget qui les contraint à rester dans la baraque. il y a aussi tous les stéréotypes raciaux de l'époque : la fille trentenaire noire est une no-nonsense incarnation du pur du bon et du juste face aux blancs dysfonctionnels et uniquement motivés par le fric, la petite fille métis a tout compris, et le méchant est latino. et il y a l'absence de "proposition" originale au profit de choses référencées, c'est produit d'usine qui simule le cool et irrévérencieux, et surtout un gros point noir est ce action hero qui joue le père noel et qui est vraiment nul, pas charismatique pas cool pas intéressant, nul.
bref comme le premier sonic, c'est sympa et ça fait carrément le job quand on a envie de voir un machin américain divertissant, mais ça ne va pas très loin non plus, et le 2 en préparation sera très probablement la même chose en nulle.
