un homme adopté part en quête de ses parents biologiques en compagnie de sa femme, leur jeune bébé et la responsable de l'agence d'adoption...
un pitch pareil pourrait donner lieu à une grosse comédie mainstream française à la nouveau départ. au début, je me suis dit que ça allait surtout être un simili-woody allen (dont le film de 95 parlait aussi d'adoption et de parents biologiques) : milieu intello new yorkais, ben stiller en succédané de woody, comédies de moeurs... puis en fait non, pur produit des films "indépendants-miramax" des années 90 pour faire sensation à sundance (mais celui ci fit la cloture de cannes, ce qui parait tout à fait excessif). et en fait non, c'est une pure comédie. chaque situation est exploitée pour devenir comique, des rebondissements absurdes narrativement ont lieu juste parce qu'ils sont drôles, les scènes sont écrites avec la situation humoristique comme fil rouge. c'est même assez efficace : il y a des trucs franchement marrants, le fait est que l'histoire est riche de situations potentielles qu'il exploite sans vergogne, c'est écrit très efficacement et mis en scène avec une obsession du rythme. le casting est très chouette, un ben stiller bébé qui fait la même chose que d'habitude mais en version plus fraiche, téa léoni qui était vraiment bien à être drôle sans rien faire d'ouvertement comique, alan alda, richard jenkins, josh brolin incroyablement convainquant en mec bi très ouvert...
mais la contrepartie du truc c'est que l'histoire est complètement piratée, et ce qui pourrait avoir du coeur n'en a plus, et il pourrait raconter un truc mais gère ça comme un sitcom, et de fait il y a des choses plus ou moins réussies, des trucs un peu gras qui tranchent avec la qualité de l'ensemble. et ça empêche aussi le film de s'élever vraiment, ça reste une 'petite comédie marrante' quand, si ça avait plus pris au sérieux son intrigue et les états d'âme de son personnage principal tout en gardant la drôlerie, ça aurait pour le coup pu devenir un truc... à la hauteur des bons woody allen.
mais c'est aussi marrant à voir pour le cas david o. russell, qui fut le sujet du livre rebels on the backlot où il était mis dans le même lot que pta, tarantino, fincher, soderbergh, spike jonze comme faisant partie de la génération de réalisateurs qui deviendraient les futurs coppola scorsese etc... les destins furent variés, mais ça semble assez improbable de le considérer comme ça aujourd'hui. mais effectivement en voyant le film c'était très prometteur.
et c'est aussi marrant comme les plateformes peuvent enterrer certains films mais en sauver d'autres : c'est un petit film oublié de 95, le film préféré de personne, c'est pas immanquable pour qui que ce soit, épuisé depuis plus d'une décennie en dvd, mais c'est maintenant accessible facilement et en bonne qualité sur paramount + et ça permet de voir cette chouette comédie bien écrite et pleine de bonnes idées.
(les différentes affiches sont un modèle d'adaptation à la cible, avec la française qui joue la comédie chic us, l'affiche ciné us qui est comédie indé-mais-pas-trop mais j'ai choisi l'hideuse affiche vhs américaine en mode comédie bas du front parce que je trouvais ça rigolo)