Les moments les plus passionnants d'une série d'expéditions étudiant les sources des grands fonds, l'un des environnements les plus extrêmes de notre planète. On y rencontre certaines des créatures les plus étranges de la Terre. Cette aventure nous place face à ce que pourrait être la vie sur d'autres planètes.
Par complétisme et opportunisme, j'ai lancé ce documentaire en m'attendant à ce que ce soit, comme Ghosts of the Abyss, un documentaire dont le titre fait référence à un film de Cameron mais dont le contenu renvoie plutôt à un autre film du cinéaste (le titre français de ce dernier était le plus correct Les Fantômes du Titanic) et ici il est donc moins question de xénomorphes que de créatures de fonds marins, translucides, gélatineuses et voletant dans l'eau, que rappellent justement Abyss cette fois.
Toutefois, il faut attendre près de 20 minutes pour l'apercevoir et les autres animaux découverts sont loin d'être aussi otherwordly, ressemblant à de bons vieux poissons, crevettes et moules. Le plus clair du temps est passé à évoquer l'étude de l'écosystème des profondeurs et en quoi cela peut nous informer sur les développement d'organismes en milieux extrêmes et donc la possibilité d'une vie extra-terrestre. C'est là que le titre prend en réalité tout son sens et il y a d'ailleurs plus d'images (de synthèse cheap) simulant l'exploration de planètes et lunes du système solaire que de prises de vues réelles à des kilomètres sous la surface de l'eau.
C'est pas inintéressant mais c'est loin du documentaire animalier que j'attendais. Cependant, là où j'y ai trouvé mon compte justement en tant que fan, c'est en voyant que plutôt que de servir de petit bonus à un succès passé (comme Les Fantômes du Titanic, dans lequel Bill Paxton reprenait même du service), il s'agissait en réalité d'un film annonçant Avatar. L'équipe d'experts divers rappelle le Dr Grace Augustine campé par Sigourney Weaver et ses collègues, il y a des plans de discussions entre Cameron et les autres qui ressemblent aux vlogs de Jake Sully, l'exploration scientifique d'un autre écosystème avec ces longs segments "documentaire de Jacques Perrin" ou DisneyNature (c'est d'ailleurs Disney qui produit ici) sur Pandora trouvait ses origines ici, ça évoque même l'inquiétude vis-à-vis de la propension des civilisations intelligentes à s'auto-détruire.
Cela tend à indiquer que les douze longues années qui séparent Titanic d'Avatar n'ont pas uniquement été passées à faire des documentaires OSEF satisfaisant le kink de plongeur de Cameron en attendant que les VFX soient au niveau mais que l'un d'eux au moins a directement informé l'écriture de son film de SF.
L'objet est sans doute plus digeste sans son format initial (un film IMAX 3D de 47 minutes) mais Jimbo aimant ses versions longues, c'est un documentaire d'1h40 qui est disponible sur Disney+. Absolument pas indispensable, sauf pour les toqués de l'exhaustivité comme bibi (il ne manque plus qu'Expédition : Bismarck).