Deux hommes se lient d'amitié en partageant le feu d'une dernière allumette sur le bord d'une autoroute. Lion compte regagner son foyer, abandonné depuis quelques années. Max, tout juste sorti de prison, veut se rendre à Pittsburgh pour y monter un lave-auto.
De Panique à Needle Park, on retrouve Pacino, toujours dans une performance que l'on qualifierait aujourd'hui de contre-emploi (il fait le rigolo tout le long, c'est rafraîchissant et réjouissant) mais également le goût de Schatzberg pour les gens à la marge, jadis les drogués errant dans New York, ici deux vagabonds qui traversent les États-Unis.
Une fois de plus, le récit enchaîne les séquences presque sans réelle progression - je ne dis pas ça péjorativement, l'absence de conflit ou d'obstacles ne manquent pas vraiment même si les personnages ne semblent pas trop à la peine - avant le dernier tiers où les galères commencent vraiment à s'accumuler et, sans créer d'enjeu trop fabriqués (genre une soudaine perte d'argent ou autre déconvenue un peu arbitraire), les événements mettent à mal la relation entre les deux protagonistes.
Parce que c'est le principal (le seul?) intérêt du film, cette improbable partenariat né de presque rien entre un grand colérique sûr de lui et ambitieux et un petit guignol au grand coeur, à la fois une amitié comme tant d'autres entre un dur et un doux mais également l'apprivoisement de l'un par l'autre, comme l'un déteint sur l'autre, comment l'autre témoigne d'une philosophie résiliente à toute épreuve avant que la vie ne le brise et ce que ça achève de changer chez le premier.
C'est pas trop mal. Mais Palme d'Or ex aequo?