j'hésitais à faire un topic là-dessus, puis je me suis dit que si hypnotic y avait droit, il n'y a pas de raison de discriminer quoi que ce soit. puis, comme l'affaire pélican, les cachetonnages de fin de carrière de cinéastes ayant autrefois été relevant c'est pas inintéressant.
c'est aussi intéressant comme parfait exemple de film produit par l'industrie pour correspondre aux modes de consommation de l'époque. du coup, un pur mid budget sans ambition ni commerciale ni artistique, mais destiné à faire une carrière moyenne au cinoche pour des jeunes couples pas très cinéphiles le week end, puis à hanter les rayons de blockbuster / vidéo futur pendant 3 mois, avant d'aller nourrir les tuyaux, jusqu'en 2023 où il végète sur paramount + pour, un soir, me divertir à 22.30 claqué après 4 heures de route.
le tout parfaitement calibré avec des éléments de recette qui ont fait leur preuve : une intrigue thriller avec des gangsters et une jolie fille dont 45 000 variations doivent exister dans la littérature de gare ou dans les specs qui pullulaient à l'époque, des célébrités à l'affiche et des seconds rôles sympas qu'on connait (ici, gary sinise, tout en subtilité), les fesses de ben affleck et les boobs de charlize theron totalement gratuits, une fusillade parfaitement excessive, un twist rigoureusement ludicrous, et un titre et une affiche qui ne mentent pas sur la nature du bidule.
le tout est déroulé sans passion ni implication excessive de la part de qui que ce soit, même si la réalisation de frankenheimer, avec quelques axes et focales sympas et inhabituelles apportent le très léger 'plus' qu'on pourrait noter. ben affleck est décidément le guillaume canet américain, nul partout tout le temps depuis 25 ans - les carrières les plus incompréhensibles et injustes de leurs pays respectifs. charlize theron est fierce comme toujours. le film est écrit avec professionnalisme par erhen kruger (dont le arlington road bénéficie d'un vrai petit retour de hype, mais celui là peut toujours attendre) avec des mini rebondissements ou changement de dynamiques réguliers. ça fait relativement son job pour regarder à moitié endormi en commentant en direct.
mais enfin dans l'absolu c'est vaguement nul, totalement dispensable, quand on dit "'l'année cinéma 2000 elle était incroyable comparée à aujourd'hui !", une réponse est de dire "oui enfin on se souvient des 16 films bien mais il y en avait 200 autres médiocres totalement oubliés" et on parle de celui là.
sinon c'est intéressant y a un director's cut avec 25 minutes en plus (que je ne regarderai pas, ce serait de la gourmandise) mais avec 1000 micro différences, un bout de réplique par ci, une prise alternative par là, un coup violent en plus... le film est monté par michael kahn et un autre monteur, je ne sais qui lequel était le premier mais ça sent un pur truc à la weinstein de reprise en main, changement de monteur, et on remonte tout dans tous les sens.