Propriétaire d’une galerie d’art, Arthur Forestier représente Renzo Nervi, un peintre en pleine crise existentielle. Les deux hommes sont amis depuis toujours et, même si tout les oppose, l’amour de l’art les réunit. En panne d’inspiration depuis plusieurs années, Renzo sombre peu à peu dans une radicalité qui le rend ingérable. Pour le sauver, Arthur élabore un plan audacieux qui finira par les dépasser... Jusqu’où peut-on aller par amitié ?
Le "plan audacieux" évoqué dans le synopsis ci-dessus est révélé quasiment dès le départ de la bande-annonce qui le vend alors comme le pitch du film : plutôt que de se tuer pour de vrai, le peintre déprimé se fait passer pour mort, et soudain ses toiles s'arrachent. On se demande bien jusqu'où l'imposture va les mener, pas vrai???!!!
Quelle n'a donc pas été ma surprise, au fil de minutes de plus en plus nombreuses et improbables, que cette idée n'apparaissait qu'au bout D'UNE HEURE DE FILM.
ce n'est pas une façon de parler. Ce n'est pas de l'hyperbole. À partir de 25-30min, j'ai commencé à regarder ma montre, non pas parce que je me faisais chier (même si c'était pas passionnant) mais parce que je commençais à me demander quand allait enfin arriver l'élément déclencheur présenté par la bande-annonce (et même par le synopsis donc) comme le postulat du film.
Or, il n'en est rien. C'est un rebondissement qui arrive donc aux deux tiers du film, ce qui n'a structurellement pas grand sens. Est-ce qu'il s'agit d'une bêtise marketing? D'une manière de vendre un film qui, en dehors de ce principe, ne présente pas vraiment une intrigue? On ne saurait parler de chronique mais toute cette première heure s'attarde de façon redondante sur la façon dont le galeriste essaie d'aider son ami peintre (et d'y trouver son compte financièrement) et comment ce dernier sabote chacune des tentatives par orgueil artistique (et met à mal leur relation).
Il y a bien quelque chose qui ressort de ça, dans le portrait de cette amitié presque sado-masochiste et pourtant indéfectible, porté par deux acteurs en forme, mais ça part quand même un peu dans tous les sens (ex : le personnage de l'apprenti finalement éconduit qui semble n'exister que pour faire éclater la vérité arbitrairement dans le dernier acte) avant le "twist" et après, c'est une giga ellipse pour finalement revenir en arrière et tout nous expliquer comme si on était teubé et qu'on en avait besoin avant une sorte de long épilogue feel-good.
C'est un peu moins "public de France 3-friendly" que l'inoffensif et déjà moyen Le Mystère Henri Pick et sans doute moins impersonnel mais ça confirme que Bezançon, jeune espoir de jadis, a vieilli et est en panne d'inspiration sévère (c'est un remake d'un film argentin), notamment d'un point de vue esthétique.