Cent ans après avoir échappé au Dr Van Helsing, Dracula se réveille et s’entoure d’une poignée de monstres (la créature de Frankenstein, la momie, un loup-garou et la créature du lagon noir) pour lui prêter main-forte, bien décidé à déchaîner le mal sur Terre. Tout pourrait être au plus mal si une bande de gamins espiègles, ne tentait pas de stopper les agissements des horribles créatures. La chasse aux monstres est ouverte...
Réalisé par Fred Dekker (Night of the Creeps), ami et collaborateur de longue date de Shane Black (qui co-écrit), co-produit et chapeauté par Peter Hyams, The Monster Squad est le grand oublié des films matriciels sur des gamins de banlieue résidentielle confrontés à une menace épouvantable dont ils sont les seuls à saisir l'étendue.
C'est impressionnant à quel point Tout Est Déjà Là™ : le petit gros du groupe face à deux bullies, le gamin plus âgé et plus cool en perfecto, la cabane dans l'arbre, les parents qui traversent une passe difficile, le père flic et son partenaire noir qui ne comprennent pas ce qui se passe alors que son fils si, l'adulte bizarre et reclus dans une maison inquiétante qui devient un allié précieux, la grande soeur canon et cruchasse matée par téléscope, la petite soeur collante qui débloque les situations, un des monstres qui se rachète, la demeure abandonnée qui sert de QG au mal absolu, le training montage avec le tube 80's, la virée en vélo, la confrontation finale en plein centre ville, le morceau de rap kitchissime au générique de fin comme dans je sais plus quel Nightmare on Elm Street ; on retrouve l'écriture banteresque de Black, avec le même rythme effrené que dans le premier volet du It de Muschietti ; le petit héros ouvre le film avec un t-shirt "Stephen King rules"... Et les monstres sont évidemment ceux de l'univers Universal, avec la même dynamique d'équipe que dans Van Helsing.
La mise en scène est très maîtrisée, par moments même élégante (quand Dracula avance droit sur les gosses à la fin, et dispatche les flics sans s'arrêter). La B.O. orchestrale déboîte. Les acteurs sont bons, les dialogues (forcément) marrants. Les costumes sont vraiment cools, notamment la momie et la créature du lagon noir. En plus de tout ce qui a pu suivre, notamment au cours de la dernière décennie, on pense à l'amblinisme des Goonies, à Gremlins, à Stand By Me, et forcément la seule question qui vient en tête c'est : pourquoi je découvre l'existence de ce film que maintenant ?
Peut-être que les monstres Universal, après le raz-de-marée gore de Romero et l'angoisse pâteuse de Carpenter, faisaient trop "gamin" à l'époque, trop gentils comme antagonistes. Ce qui est sûr, c'est que le film fait très raboté (1h22), manque parfois de liant et d'enjeux (deux des monstres font beaucoup de sur-place, sont sous-exploités). La progression de l'intrigue n'est pas tant fluide que carrément programmatique, dépourvue de tension en dehors des moments de bravoure. Les différents actes ne sont pas clairement définis, il n'y a pas trop ce "clic!" jouissif aux moments pourtant attendus de la narration alors même, encore une fois, que tout est là. Très étrange, comme sensation de manque, de "survolé".
Découvert beaucoup trop tard pour que je le trouve culte, mais gamin j'aurais kiffé. Il mérite largement d'être au programme d'une sensibilisation safe au fantastique durant l'enfance, au même titre que ses pairs de l'époque, dans la catégorie second couteau plus qu'honorable.