En 1969, Bleek Gilliam a 12 ans quand il commence son initiation à la trompette. 20 ans plus tard, il a formé son quintette et joue avec passion. À tel point qu'il ne fait guère attention à son entourage, ignorant ses groupies Indigo et Clarke, et laissant son impresario Giant s'endetter au point de leur attirer des ennuis à tous deux...
J'avais jamais entendu parler de ce film avant de me lancer dans cette rétro.
Et bah ça tue.
Le synopsis que j'ai posté est un peu naze, l'histoire est plutôt sur la mégalomanie de Bleek: sans que le film en fasse trop, on voit comment le fait que Bleek place sa musique au-dessus de toutes ses relations peut se retourner contre lui, et le chemin qu'il doit accomplir pour trouver l'équilibre qui pourra le rendre heureux. Il y'a donc plusieurs angles d'approche (ses meufs, son agent, son groupe etc.) mais celui qui fonctionne surement le mieux c'est sa relation d'amitié/rivalité avec le saxophoniste joué par Wesley Snipes qui est un des gros atouts du film, car le duel Snipes/Washington est vraiment excellent.
J'aime la part de vécu qu'on retrouve dans les films de Spike Lee, tu sens qu'ils sont truffés d'anecdotes réelles, tout sonne vrai et comme sorti d'un épisode de sa vie. Ici le perso de Bleek renvoie au père de Crooklyn qui est lui-même inspiré du propre père de Spike Lee - surtout dans cette dernière scène où l'on voit Bleek et son fils.
Spike Lee sort de son quartier, de ses rues pour investir un club de Jazz et le film est vraiment chaud - dans l'atmosphère, les couleurs, certaines scènes de sex etc. Parfois même fiévreux ou vaporeux.
Et encore une fois qu'est-ce que c'est bien joué ! En dehors de Snipes/Washington qui sont excellents, Spike Lee lui même est vraiment très bon, j'ai adoré Cynda Williams et c'est toujours marrant de voir des seconds rôles joués par John Turturro et Samuel L Jackson.
Seul petit défaut, ici Lee force un peu avec ses histoires de clash entre blancs et noirs alors que c'était ni le sujet, ni même un élément en toile de fond qui soit bien intéressant. Tous les passages avec la meuf française du pianiste sont parfois drôles mais souvent lourdes aussi.
A part ça j'adore, 5/6.