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The Borderlands (Elliot Goldner - 2013)
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Auteur:  Müller [ 16 Juil 2023, 08:38 ]
Sujet du message:  The Borderlands (Elliot Goldner - 2013)

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Trois hommes mandatés par le Vatican enquêtent sur des phénomènes étranges ayant lieu dans une église du Devon, afin de déterminer s'il s'agit, comme le prétend le prêtre local, d'occurences miraculeuses...

Je vais spoiler un peu.

Found footage qui circule aussi sous le titre alternatif de The Last Prayer. Les trois hommes en question sont un type bourru habitué à l'exercice, qui a bourlingué aux quatre coins du monde et porte le poids d'expériences malheureuses; un techos sardonique qui est là pour la paye; un prêtre abrasif, procédurier, à la vision du monde largement désanchantée. Le duo improbable formé par les deux premiers porte le truc, et l'arrivée relativement tardive du troisième vient apporter une nuance de malaise et d'ambivalance bienvenue dans la dynamique à l'oeuvre et les questionnements autour des phénomènes. En gros, les personnages sont vraiment réussis, bien incarnés (acteurs inconnus pour ma part), bien dialogués et portent le film.

Les éléments horrifiques, outre les désormais classiques, voire rébarbatifs trucs qui bougent tous seuls et bruits dans les murs, puisent volontairement ou non dans le délicieux corpus des nouvelles de M. R. James (campagne anglaise, vieille église, vieux journal de bord qui apporte des éléments d'intrigue, terrible secret souterrain), avec des éléments pour le coup enfin lovecraftiens : la complicité odieuse des villageois, qu'on devine par la cruauté de la bande de jeunes et l'agressivité dans le pub; et cette fin, à la fois brutale et glaçante, tout en restant allusive sur l'étendue et la nature de la menace (comme dans L'Exorciste même s'il ne s'agit pas non plus d'un film catholique, on passe à ce sujet en mode "l'église a raison").

Le format a ses contraintes et limitations, et on n'échappe pas au sempiternel coup du personnage qui fonce tête baissée là où n'importe qui ferait demi-tour. Mais Goldner compense l'usage de poncifs par une écriture favorisant un sens de la menace constante et diffuse, des influences digérées, pas trop de didactisme et un final coup de poing. Très angoissant, d'autant plus que les personnages sont attachants.

Petit film injustement méconnu et qui mérite mieux.

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